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Socialisme et communisme: questions et réponses (1)

Eric Smith, Dimanche, Octobre 16, 2005 - 14:41

Arsenal-express

Il y a quelques semaines, nous avons publié un jeu questionnaire qui visait à faire connaître certains faits, que la propagande bourgeoise tend à dissimuler, sur la révolution chinoise et les énormes avancées sociales qui ont été réalisées à l'époque de Mao. Ce petit quiz avait été préparé par nos camarades du Parti communiste révolutionnaire des États-Unis (le RCP,USA), dans le cadre d'un projet appelé "Set the Record Straight", qui vise à répondre aux mensonges propagés par la classe dominante sur le socialisme et le communisme. Récemment, les responsables de cette initiative ont publié une liste des questions les plus fréquemment posées sur le communisme, auxquelles ils et elles ont apporté des éléments de réponse. En voici un échantillon. (Pour plus de détails sur le projet "Set the Record Straight": http://www.thisiscommunism.org.)

Il y a quelques semaines (Arsenal-express n° 62, 04/09/2005), nous avons publié un jeu questionnaire qui visait à faire connaître certains faits, que la propagande bourgeoise tend à dissimuler, sur la révolution chinoise et les énormes avancées sociales qui ont été réalisées à l'époque de Mao. Ce petit quiz avait été préparé par nos camarades du Parti communiste révolutionnaire des États-Unis (le RCP,USA), dans le cadre d'un projet appelé "Set the Record Straight", qui vise à répondre aux mensonges propagés par la classe dominante sur le socialisme et le communisme. Récemment, les responsables de cette initiative ont publié une liste des questions les plus fréquemment posées sur le communisme, auxquelles ils et elles ont apporté des éléments de réponse. En voici un échantillon. (Pour plus de détails sur le projet "Set the Record Straight": http://www.thisiscommunism.org.)

- Arsenal-express

Q: Qu'est-ce que le communisme?

R: Le communisme, c'est le projet d'une société nouvelle à l'échelle internationale, dans laquelle les classes et les distinctions de classes auront disparu; l'exploitation aura été abolie; les institutions et les rapports sociaux oppressifs -- comme la discrimination raciale et la domination masculine -- auront été éliminés; et les valeurs et idées rétrogrades auront été balayées. Le communisme présuppose l'existence d'une société d'abondance, dans laquelle l'ensemble des ressources seront partagées et administrées par la collectivité. Lorsqu'on parle du communisme, on fait également référence à la *conception du monde* et à la *méthode scientifique* qui permettront au prolétariat de transformer la société.

Q: J'ai toujours eu l'impression que le communisme était quelque chose de triste et ennuyeux!

R: Imaginez une société dans laquelle les gens apprendraient comment transformer le monde et commenceraient à le faire, en toute conscience... une société dans laquelle nous ne serions plus attachéEs aux chaînes de la tradition et de l'ignorance... une société dans laquelle les gens se mettraient à travailler en coopération les unEs avec les autres pour produire tout ce qui est nécessaire à la satisfaction de nos besoins fondamentaux -- et mieux encore, dans laquelle on aurait le temps et l'opportunité de prendre part à la vie artistique et culturelle, à la recherche scientifique, et qu'on ferait tout ça avec plaisir... une société dans laquelle nos propres conceptions se renforceraient en s'inspirant de la démarche scientifique et de l'imagination de tous et chacune... une société dans laquelle il y aurait à la fois unité et diversité, des débats en profondeur et une lutte idéologique constante quant à savoir vers où et comment la société devrait être dirigée, sans que ces débats soient marqués par des antagonismes sociaux fondamentaux comme c'est le cas maintenant... une société dans laquelle les gens entreraient en relation en se respectant mutuellement et en se préoccupant du sort de l'humanité... un monde dans lequel on s'occuperait de notre environnement. En quelques mots, c'est comme ça que nous entrevoyons le communisme.

Q: En quoi le socialisme et le communisme sont-ils différents?

R: Le socialisme, c'est l'étape nécessaire afin de pouvoir en arriver au communisme à l'échelle internationale. L'objectif de la révolution socialiste est de renverser la classe des capitalistes et d'établir un système politique dirigé par la classe ouvrière -- ce que nous appelons la *dictature du prolétariat*. De concert avec ses alliés qui forment la grande majorité de la population, le prolétariat commencera à transformer la société. La révolution socialiste créera une nouvelle économie basée sur la propriété collective des moyens de production et la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux. Il faut toutefois savoir que la société socialiste héritera des inégalités sociales et économiques provenant du capitalisme. Il y aura encore des classes sociales, et donc la lutte de classes se poursuivra, quant à savoir dans quelle direction la société évoluera. De plus, pendant une certaine période, les sociétés socialistes seront encore confrontées à l'hostilité des grandes puissances capitalistes. Bref, le socialisme doit être vu comme une période historique complexe pendant laquelle la révolution se poursuivra et la société avancera en direction du communisme, à travers un long processus de révolution et de contre-révolution.

Q: Bon, le socialisme, c'est peut-être une bonne idée, comme vous dites, mais le fait est que ça n'a jamais marché.

R: Les révolutions socialistes qui se sont déroulées en Union soviétique et en Chine ont permis de réaliser d'énormes progrès. En prenant le pouvoir d'État entre leurs mains, les démuniEs d'autrefois ont commencé à transformer la société. Dans ces pays, on a mis fin à l'exploitation et au règne du profit. On a cherché à satisfaire les besoins sociaux fondamentaux. Dans la Chine maoïste, l'espérance de vie a même carrément doublé entre 1949 et 1976, passant de 32 à 65 ans. Des pas en avant sans précédent ont été franchis dans la lutte pour détruire les racines de l'oppression des femmes et celle des minorités nationales. Ces révolutions n'ont pas échoué, comme certains le prétendent: elles ont été défaites par les forces bourgeoises et réactionnaires.

[Pour en savoir plus sur notre vision du communisme et d'une société sans classes et sur la façon d'y arriver, lisez le Programme du PCR(co), disponible sur http://www.pcr-rcpcanada.org.]

Q: Le socialisme et le communisme, tels que vous les préconisez, ne vont-ils pas à l'encontre de la nature humaine et de l'égoïsme qui la caractérise?

R: Selon nous, il n'existe pas une chose telle qu'une "nature humaine" innée et immuable. Notre façon de penser, nos comportements et nos valeurs sont façonnés par la structure économique et par les institutions et la culture qui y correspondent, dans une société donnée. Dans la Grèce antique, on considérait l'esclavage comme tout à fait "normal"; c'est aussi ce que pensaient ceux qu'on a appelé les "pères fondateurs" de l'Amérique. Le capitalisme est basé sur l'accumulation privée du capital et la compétition économique. Les rouages du capitalisme récompensent l'égoïsme, l'avidité et l'individualisme; ceux-ci sont en outre favorisés et promus par ses institutions. Toutes ces "qualités" ne font pas partie de nos gênes -- pas plus que le racisme ou le sexisme.

Q: Pourquoi le mouvement communiste a-t-il produit des dictateurs comme Staline? [1]

R: Les mensonges colportés par l'ennemi au sujet de Staline et sa "diabolisation" systématique réduisent notre capacité d'en arriver à une compréhension juste du rôle qu'il a effectivement joué, historiquement, et des immenses progrès qui ont été accomplis en URSS. Après la mort de Lénine en 1924, Staline a assumé la direction du Parti et de l'État soviétiques. Au cours de la décennie qui a suivi, l'Union soviétique fut une société à la fois mouvementée et libératrice. Staline a dirigé la lutte pour réaliser la collectivisation agricole et socialiser la production industrielle. La révolution a permis de créer une économie socialiste planifiée, basée sur la propriété publique et la coopération sociale. Cela n'avait jamais été réalisé auparavant. Par ailleurs, pendant la période où elle était dirigée par Staline, l'Union soviétique a eu à faire face à des contraintes monumentales: contre-révolution, encerclement par les puissances impérialistes hostiles et finalement, invasion nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Staline a dirigé les masses pour faire face à ces difficultés. Toutefois, tout en défendant la révolution, il en est venu à compter de moins en moins sur la mobilisation consciente des masses et à faire de plus en plus appel à des mesures administratives et répressives. [Le président du RCP,USA] Bob Avakian a fait remarquer avec justesse que si la bourgeoisie peut défendre des hommes tels Madison et Jefferson -- qui ont joué un rôle crucial dans la révolution bourgeoise tout en ayant été eux-mêmes des propriétaires d'esclaves (ce dont ils ne se sont d'ailleurs jamais excusés) -- alors les révolutionnaires peuvent certainement défendre Staline pour son rôle dans la révolution socialiste, tout en critiquant ses erreurs et en apprenant d'elles.

Q: Et qu'en est-il de Mao et de sa Révolution culturelle?

R: Mao était confronté au problème de la nouvelle élite bourgeoise qui s'était développée au sein du Parti. Ces gens-là souhaitaient revenir en arrière, en s'appuyant sur les éléments du capitalisme qui existaient encore dans la société chinoise. Ainsi, dans plusieurs usines, on connaissait encore un système de management à direction unique, doublé d'un système de primes au rendement, qui avait pour effet de monter les travailleurs et les travailleuses les unEs contre les autres. De plus, l'éducation et le système de santé étaient concentrés presque uniquement dans les villes. Mao a lancé l'appel à toute la population de se soulever contre les structures oppressives et les dirigeants qui les soutenaient. Des centaines de millions d'ouvrières, d'ouvriers, de paysannes et de paysans ont alors largement débattu des questions sociales, et critiqué les dirigeants qui se croyaient "intouchables". On a inventé des formes de gestion et d'administration nouvelles, qui laissaient plus de place à la participation des masses; celles-ci ont été amenées à s'emparer de la science et de la culture. On s'est également attelé à surmonter les divisions traditionnelles entre travail intellectuel et travail manuel, de même qu'entre villes et campagnes. Le nombre de jeunes inscritEs dans les écoles secondaires dans les campagnes est alors passé de 15 à 58 millions! La Révolution culturelle poursuivait des objectifs cohérents et libérateurs: empêcher la restauration du capitalisme; "révolutionnariser" les institutions (incluant le Parti communiste lui-même); et contester les vieilles façons de penser -- en un mot, il s'agissait *de faire avancer et d'approfondir la révolution socialiste*.

(À suivre)

[1] [NDLR] Veuillez noter que l'évaluation de Staline et de son rôle au sein du mouvement communiste international est une question toujours ouverte au sein du PCR(co), qui fera d'ailleurs l'objet d'une discussion au cours des prochains mois. Le point de vue présenté ici est donc celui du RCP,USA; il est toutefois généralement conforme à celui qui fut historiquement défendu au sein du mouvement marxiste-léniniste-maoïste.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 68, le 16 octobre 2005.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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