Feuille d'agitation de l'Organisation socialiste libertaire (Suisse)
Ce sont les luttes qui sont décisives, pas les urnes !
Le 25 septembre a été adoptée en votation populaire l’extension de la
libre circulation. Celle-ci donnera en principe de véritables droits -
chose rare dans les lois d’immigration - aux migrantEs provenant des
nouveaux pays de l’Union européenne. Ne rêvons pas: ces droits mettront
des années avant d’être effectifs. La campagne a aussi révélé à quel
point les tendances xénophobes marquent les esprits dans tous les
secteurs de la société, à droite comme à gauche. Surtout, aucune réponse
satisfaisante n’a été donnée à l’angoisse sociale de celles et ceux d’en
bas.
En effet, à l’instar de ce que l’on a vu en France lors de la campagne
référendaire sur la Constitution européenne, les victimes de l’offensive
des capitalistes néo-libéraux prêts à démanteler tous les droits sociaux
ont été attirées par le rejet d’une Europe perçue, à juste titre, comme
ultra-libérale et soumise à la dictature de l’économie. Mais, si le "non"
français a revêtu une tonalité clairement anti-capitaliste; le "non"
suisse, lui, a été surtout marqué par une vision xénophobe. En opposant
les salariéEs suisses et non-suisses, les tenants du rejet n’ont pas
offert la moindre perspective de lutte; même avec des positions
d’extrême-gauche, ils se situaient ainsi, malgré eux, dans le sillage de
la droite xénophobe.
Du côté des tenants du "oui" à l’extension de la libre-circulation, ce
n’est pas mieux. Aucun doute: les capitalistes veulent utiliser les
futurEs migrantEs de l’Est pour tirer vers le bas les salaires, la
protection sociale, les conditions de travail. Cette stratégie des
dominantEs, c’est la même que l’on observe depuis des décennies avec le
travail des femmes ou celui des sans-papiers et des demandeurs d’asile,
délibérément maintenuEs dans la précarité ou dans l’illégalité pour les
exploiter à volonté. A côté de cela, des centaines de milliers de
chômeurs/euses, d’invalides ou de personnes à l’aide sociale sont
dépouilléEs de leurs droits fondamentaux, encadréEs et répriméEs par
l’Etat qui les assigne à des travaux massivement sous-payés. Comment être
rassuréE alors lorsqu’on voit les syndicats faire campagne main dans la
main avec les patrons? Lorsque ces mêmes syndicats ne proposent que des
inspecteurs de chantier comme réponse aux attaques à venir, au lieu de
favoriser l’organisation et l’action directe des travailleurs/euses?
Dès le lendemain de la votation, la droite a montré sa vision de la
"libre-circulation". Elle a voté un impitoyable démantèlement du droit
d’asile fermant toujours plus nos frontières et jetant à la rue des
milliers de déboutés. Puis, elle a adopté la loi sur les étrangers qui
marque une discrimination fondamentale entre les ressortissants de l’UE
et les non-européens, privéEs de droits et d’emblée soupçonnéEs d’abus. Il
est urgent de répondre aux besoins des secteurs populaires marqués par le
désespoir et la dépossession. Mais, face à l’attaque des classes
dominantes sans trêve ni limite, il n’y a pas d’autre chemin que la
résistance et la lutte à la base. Comme le disait il y longtemps Emile
Pouget: "C’est l’action directe qui crée le droit social!"
texte extrait de Rebellion # 34
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