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Pourquoi avons-nous besoin d'un parti révolutionnaire?internationaliste, Mardi, Octobre 4, 2005 - 20:49 Arguments pour le socialisme par en bas Tony Cliff 10 – POURQUOI AVONS NOUS BESOIN D’UN PARTI RÉVOLUTIONNAIRE ? Il y a une contradiction entre ces deux affirmations. Mais la contradiction ne réside pas dans la tête de Marx. C’est la réalité qui est contradictoire. Si une seule de ces phrase était juste, il n’y aurait pas besoin d’un parti révolutionnaire. Si « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes », alors il n’y a qu’à attendre. Les travailleurs s’émanciperont d’eux-mêmes ! Si, par contre, « dans toute société, les idées dominantes sont les idées de la classe dirigeante », alors nous pouvons nous asseoir, les bras croisés, et pleurer car il n’y a rien à faire. En réalité, ces deux phrases sont justes. La lutte de classe n’est pas seulement une lutte entre les travailleurs et les capitalistes, c’est aussi une lutte au sein de la classe ouvrière. Ce n’est pas vrai qu’un piquet de grève sert à ce que les travailleurs empêchent les patrons de travailler. Les capitalistes n’ont jamais travaillé de leur vie, ils ne vont pas se mettre à bosser pendant une grève. Tenir un piquet de grève signifie qu’un groupe de travailleurs plus avancés va empêcher un autre groupe de travailleurs moins avancés de passer le piquet de grève dans les seuls intérêts des patrons. La question du pouvoir des travailleurs est ce que Marx appelait la dictature du prolétariat. Pourquoi aurions-nous besoin de prendre le pouvoir si la classe ouvrière toute entière était unie et s’il n’y avait l’opposition que d’une infime minorité de capitalistes ? On pourrait dire « dehors », et on serait débarrassé d’eux. Si toute la classe ouvrière était unie, on n’aurait qu’à leur cracher dessus pour les noyer. En réalité, il y aura des travailleurs d’un coté et d’autres, arriérés, du côté de la réaction. Puisque « dans toute société, les idées dominantes sont les idées de la classe dirigeante », les travailleurs sont divisés selon leur niveau de conscience. Et non seulement ça : un même travailleur peut avoir des idées contradictoires. Il peut être un bon militant syndical, détester le patron, mais quand il s’agit des noirs, c’est une autre histoire. Je me rappelle quand nous partagions notre logement avec un type, un imprimeur, un homme très qualifié. Il partait en vacances et je lui demandai « Est ce que tu prends ton vol demain ? ». Il me répondit « non, je ne peut pas prendre l’avion demain, c’est Vendredi 13, nous allons attendre jusqu’à samedi ». Cet homme du 20ème siècle a des idées qui datent d’un millénaire. Contre l’opportunisme et le sectarisme L’autre possibilité est d’éviter le sujet, faire comme si de rien n’était, parler de la pluie et du beau temps en tenant le piquet de grève. Ca, c’est de l’opportunisme. La dernière réaction possible consiste à argumenter avec la personne contre le racisme, contre les idées dominantes de la classe dirigeante. Argumenter encore et encore. Si la personne finit par être convaincue, excellent. Mais sinon, lorsque les briseurs de grève arriveront, il faudra faire bloc ensemble contre ceux qui attaquent le piquet car « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Un révolutionnaire ne choisit pas entre la discussion et l’action, il combine les deux. Le parti révolutionnaire : école de la classe ouvrière Pourquoi faut-il commencer à s’organiser 20, 30 ou 50 ans avant la révolution ? Il nous faut débattre de la nécessité d’un parti révolutionnaire pour diriger la classe ouvrière dans la lutte, dans la révolution. Les Jacobins furent fondés lors de la révolution elle même. Pourquoi ? La raison en est que les relations entre les capitalistes et la noblesse sont différentes des relations entre les capitalistes et la classe ouvrière. C’est vrai que la bourgeoisie a dû renverser la noblesse et que la classe ouvrière doit renverser la bourgeoisie, mais il y a une grosse différence. Ce n’est pas vrai que les nobles possédaient toutes les richesses et que les bourgeois étaient pauvres. La bourgeoisie était riche avant même la révolution. Ils pouvaient s’adresser aux nobles et dire : « OK, vous avez la terre ; nous on a l’argent, les banques. Lorsque vous serez ruinés, comment ferez vous ? Mélangez votre sang bleu avec notre or, épousez nos filles ». Concernant les idées, ils pouvaient dire : « OK, vous avez les prêtres, nous les professeurs. Vous avez la Bible, nous l’Encyclopédie. Allez, dégagez ! ». La bourgeoisie était intellectuellement indépendante des idées de la noblesse. C’est la bourgeoisie qui influença la noblesse, et non l’inverse... La Révolution française débuta par les États généraux (comprenant les trois États : la noblesse, les prêtres et le Tiers-état, ce dernier représentant principalement les classes moyennes). Quand vint l’heure du vote, ce fut la noblesse et l’Eglise qui votèrent avec la bourgeoisie, non l’inverse. Pouvons-nous faire de même ? On ne peut pas se tourner vers les capitalistes et leur dire : « OK, vous avez vos usines Ford, Renault et compagnie. Nous, nous avons juste une paire de chaussure ». En termes d’idées, je ne sais pas combien de capitalistes sont influencés par le Socialist Worker (hebdomadaire du Socialist Workers Party britannique – NDT). Par contre, des millions de travailleurs sont influencé par le Sun (quotidien populiste, sexiste, raciste qui tire à près de 5 millions d’exemplaires – NDT). Le parti révolutionnaire de la bourgeoisie a pu apparaître au cours du premier acte de la révolution. Il n’eurent rien à préparer – ils avaient confiance. Que se passa t’il le 14 juillet 1789 ? Robespierre, le leader des Jacobins, suggéra de construire une statue de Louis XVI sur la place de la Bastille. Il ignorait que trois ans plus tard, il couperait la tête de Louis XVI. D’où vient le nom même de son parti, les Jacobins ? C’était le nom du monastère où ils se réunissaient. S’ils avaient su que quatre ans plus tard ils allaient exproprier tout le patrimoine religieux, ils ne seraient sûrement pas donné le nom d’un monastère. Ils étaient indépendants, ils étaient fort et ils purent résoudre ces questions. Nous sommes dans une situation complètement différente. Nous faisons partie d’une classe opprimée qui n’a jamais appris à gérer la société, parce que les capitalistes possèdent non seulement les moyens de production matériels, mais aussi de production intellectuelle. Dans le Manifeste du parti communiste, Marx dit que les communistes généralisent à partir de l’expérience historique et internationale des travailleurs. En clair, on n’apprend pas uniquement de sa propre expérience. Ma propre expérience est mince. Chacun d’entre nous a une expérience fantastiquement petite. Il nous faut généraliser et pour cela, il nous faut une organisation qui soit capable de le faire. Je ne peut pas connaître la Commune de Paris. Je n’y étais pas, j’étais très jeune en 1871 ! Il faut donc qu’on nous transmette l’information. Trotsky a, pour cette raison, écrit que le parti révolutionnaire est la mémoire de la classe ouvrière. Trois types de partis Dans le Manifeste du parti communiste, Marx décrit la nature du parti révolutionnaire en ces termes : « Quelle est la position des communistes par rapport à l’ensemble des prolétaires ? Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres parti ouvriers. Ils n’ont pas d’intérêts qui les séparent de l’ensemble du prolétariat. Ils n’établissent pas de principes particuliers sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement ouvrier. Entre les partis révolutionnaire et réformiste, il y a un troisième type de parti : le parti centriste. Sa principale caractéristique est qu’il est bâtard. Il n’est ni réformiste, ni révolutionnaire ; comme une mule, résultat de l’accouplement entre un cheval et un âne, il est stérile. Dans le parti révolutionnaire il y a une continuité historique. Il peut croître ou décroître mais il continue d’exister. Dans le parti réformiste, il y a une continuité historique. Mais pas chez les centristes. En 1936 le POUM en Espagne comptait 40 000 membres. Maintenant le POUM est mort comme le dodo (oiseau qui s’est éteint suite à la colonisation de l’Océanie – NDT). L’Independant Labour Party britannique avait quatre députés lors des élections générales de 1945. Aujourd’hui, il n’en reste même pas une trace. Le SAP allemand connu la même histoire. Il était constitué d’un mélange de gens venant de la droite du KPD dirigés par Brandler, de pacifistes issus du SPD et d’autres personnes venant d’horizons divers. C’était un parti d’une taille significative au début des années trente. Il n’en reste rien. Les révolutionnaires enseignent et apprennent de la classe ouvrière Dans le Manifeste du Parti communiste, Marx dit qu’il faut un gouvernement des travailleurs, la dictature du prolétariat. Puis en 1871, il écrivit que les travailleurs ne peuvent pas prendre le contrôle de l’ancienne machine d’État, les travailleurs doivent la détruire – sa vieille armée, sa police, sa bureaucratie. Nous devons détruire cette structure hiérarchique et construire un État d’un genre nouveau – sans armée permanente, sans bureaucratie – dans lequel tout représentant est élu et reçoit le même salaire qu’un ouvrier moyen. A t il trouvé cela après avoir étudié au British Museum. Non, non. En fait les travailleurs s’étaient emparés du pouvoir à Paris et c’est exactement ce qu’ils avaient fait. Marx a appris d’eux. Les staliniens ont toujours affirmé que Lénine avait inventé l’idée du soviet. De toute façon, dans la littérature stalinienne, Lénine a tout inventé ! Leur conception est celle d’une hiérarchie religieuse. On a la correspondance de Lénine et on peut y lire que quand les travailleurs mirent en place le premier soviet, Lénine écrivait quatre jours plus tard : mais à quoi ça sert ? Dans la lutte, les travailleurs eurent besoin d’une nouvelle forme d’organisation. Ils firent la dure expérience qu’en période révolutionnaire, un comité de grève dans une usine n’est pas suffisant. Il faut un comité de grève qui relie toute les usines ; Voilà à quoi sert le soviet : les délégués de toutes les usines se réunissent pour mener la danse. Et c’est ce qu’ils firent. Lénine les suivit. Le parti a toujours à apprendre de sa classe, toujours. Le parti est-il toujours en avance sur sa classe ? En général oui, sinon ce n’est pas un parti révolutionnaire. Ainsi, lorsque la première guerre mondiale éclata en 1914, les bolcheviks étaient très en avance sur leur classe. Ils étaient contre la guerre quand la majorité des travailleurs étaient pour. Puis vint 1917. En août et septembre 1917, Lénine n’arrêtait pas de répéter que le parti était en retard sur la classe. Il fallait la rattraper vite. La raison était simple. Les travailleurs avaient manqué de confiance pendant si longtemps, que du coup ils étaient en retard par rapport au parti. Mais soudain, la situation change, et ils changent vite, très vite. Le problème, pour les révolutionnaires, c’est que nous avons besoin d’une routine pour survivre. Mais cette routine vous pénètre. On ne remet plus en cause le fait d’être en avance sur la classe. Et lorsque les travailleurs se mettent à bouger, on se retrouve à la traîne ! Ce n’est pas parce qu’on est un parti révolutionnaire qu’on sera toujours à même de donner une direction. Il faut lutter, lutter sans cesse pour donner une direction. Il faut apprendre, apprendre sans cesse, pour avancer toujours. Ceci ne concerne pas seulement les périodes révolutionnaires. Vous trouverez, sur un lieu de travail, un révolutionnaire qui milite depuis 20 ans, un bon camarade, et quelqu’un de complètement nouveau, qui milite depuis quelques mois. Pour lancer l’activité, le nouveau camarade sera bien plus en avance que celui qui a 20 ans d’expérience. Vous retrouvez cela encore et encore. On ne donne pas une direction aux luttes comme on met de l’argent à la banque pour qu’il gagne de la valeur. On défend et on teste une direction tous les jours, tous les mois. Alors, pour les révolutionnaires, ce qui compte, c’est ce qu’on a fait la semaine dernière et ce qu’on fera la semaine prochaine. On apprend de 100 ans d’expérience, mais la chose essentielle, c’est ce qu’on fait la semaine à venir. On doit se battre pour donner une direction. Les membres des partis réformistes sont passifs et s’adaptent aux idées dominantes Croyez vous vraiment qu’aucun député socialiste ne connaisse l’oppression des gays et des lesbiennes. Pourtant, lors des élections de 1983, Patricia Hewitt, la secrétaire de Neil Kinnock (dirigeant du parti socialiste britannique –NDT), répandit dans le Sun des attaques contre les « détraqués » de gauche qui dans les conseils municipaux soutenaient les gays et les lesbiennes. Pourquoi fit-elle cela ? Parce qu’elle pensait qu’ainsi elle pourrait devenir populaire. J’ai un tract, écrit par un homme nommé John Strachey. Il se caractérise lui même comme marxiste. En 1929, il se présenta aux élections législatives et eut un problème : il semblait juif. Il diffusa alors un tract avec en tête « John Strachey est Britannique » et menaçant de traîner en justice toute personne disant qu’il est juif. Pourquoi dit-il ça ? Je dois dire que je suis juif, mais tout membre du SWP qui sera traité de juif répondra « bien sûr, je suis juif, j’en suis fier ». Nous n’avons pas à le nier. Mais si vous voulez ratisser le plus large, vous devez vous adapter aux idées les plus répandues. Les partis réformistes sont par conséquent de grands partis mais extrêmement passifs. Un livre, intitulé Labour’s Grassroots, donne la composition selon les âges du parti socialiste britannique. En 1984, il y avait 573 sections des jeunes socialistes, en 1990 15 seulement. Il y avait trois fois plus de membres de plus de 66 ans que de membres de moins de 25 ans. Les membres sont interrogés sur leur temps consacré au militantisme dans le mois. 50% répondent rien, 30% moins de 5 heures (soit une heure par semaine)et seulement 10% entre 5 et 10 heures. Cela les amène à être extrêmement passifs. Le corollaire de cela, c’est le contrôle bureaucratique. Et puis il y a les sectaires. Ceux-là ne se soucient que de ceux qui sont d’accord avec eux. Les révolutionnaires sont ceux qui sont politiquement distincts de la majorité de la classe ouvrière, mais qui en même temps en font partie. La question pour les révolutionnaires, c’est de se relier aux travailleurs non révolutionnaires. Comment se relier aux gens qui sont d’accord avec 60% de nos idées et comment, dans la lutte, aller vers les 80% d’accord. Le sectaire dit : « on n’est pas d’accord à 40%, tu ne m’intéresse pas ». Le révolutionnaire dit : « On est d’accord à 60%, sur cette base là, j’argumenterai avec toi sur les 40% de désaccord, et dans la lutte commune, je tenterai de te convaincre ». Centralisme démocratique Pour allez de Paris à Lyon, il nous faut un bus et un bon conducteur. On n’a pas besoin d’en débattre démocratiquement, on sait ce qu’il faut faire, on l’a déjà fait. Par contre, la transition du capitalisme au socialisme est quelque chose dont nous n’avons jamais fait l’expérience. Nous ne savons pas. Comme nous ne savons pas, il n’y a qu’une façon d’apprendre, en étant implanté dans la classe et en apprenant de la classe. La question n’est pas que la démocratie résolve tous les problèmes. Pour savoir s’il y a une baisse tendancielle du taux de profit, pour savoir si Marx a raison, ne soumettez pas la question au vote, cela ne voudrait rien dire. Soit il a raison, soit il a tort. Réfléchissez, lisez et décidez. Il y a des choses qu’il faut soumettre au vote ; Tout ce qui est lié à la lutte doit être testé, car on ne sait pas, tout simplement. Car « l’émancipation sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Nous apprendrons de la classe ouvrière, à travers ses expériences propres. Il y a une belle description que Lénine donne quand il était caché après les Journées de juillet, alors que le parti bolchevik était devenu illégal et que leur imprimerie avait été détruite. Les bolcheviks étaient accusés d’être des agents allemands. Lénine ne connaissait pas le niveau réel des forces réactionnaires. Il raconte qu’il mangeait avec un ouvrier et discutait avec lui. L’ouvrier lui donna un morceau de pain et dit : « Le pain est bon, c’est parce que, eux, les capitalistes, ils ont peur de nous ». Lénine dit : « Au moment où je l’entendis, je saisis le rapport de force entre les classes. Je compris ce que pensaient véritablement les travailleurs – que les capitalistes ont toujours peur de nous, bien que nous soyons dans l’illégalité, bien que nous soyons battus. Ce n’était pas encore la victoire de la contre révolution ». Si vous voulez connaître le niveau de confiance des travailleurs, comment faire ? On ne peut pas faire un sondage dans la presse. Elle ne nous en donne pas l’opportunité. On ne peut pas discuter avec tout le monde. La révolution des travailleurs ne peut pas se faire sans une réelle démocratie. L’enjeu de la révolution, c’est d’éduquer la classe ouvrière pour qu’elle devienne la classe dirigeante, pour qu’elle pose les bases du système le plus démocratique, à la différence du capitalisme où vous élisez quelqu’un tous les cinq ans pour vous trahir. Sous le capitalisme, vous élisez les parlementaires, pas les patrons. Sous le capitalisme, on ne vote pas la fermeture d’une entreprise. On n’élit ni les officiers de l’armée, ni les juges. Avec un gouvernement des travailleurs, tout est sous leur contrôle. Tout est en leur pouvoir. C’est la forme la plus extrême de démocratie. Mais alors, pourquoi avons nous besoin du centralisme ? D’abord, l’expérience des travailleurs est inégale et il faut réunir ces expériences. Même les membres du parti révolutionnaire sont influencés par des pressions différentes. Ils sont influencés par le tableau social général et par la section des travailleurs à laquelle ils appartiennent. Pour dépasser cette étroitesse, il faut centraliser l’expérience. On a besoin du centralisme car la classe dirigeante est très centralisée. Si on n’est pas symétrique à l’ennemi, on ne pourra pas gagner. Je n’ai jamais été pacifiste. Si quelqu’un utilise un bâton contre moi, il me faut un plus gros bâton ! Je ne pense pas qu’une citation du Capital de Marx va empêcher un chien enragé de m’attaquer. Nous devons utiliser les mêmes moyens que nos ennemis. Je ne comprends pas pourquoi les anarchistes affirment que nous n’avons pas besoin d’État. Les capitalistes ont un État. Comment détruire un État sans un autre État ? Il sera simplement constitué de corps armés de travailleurs. Il faut un parti révolutionnaire de masse Je mentionnais précédemment les Journées de juillet. Quand Lénine fut accusé d’être un espion allemand, 10 000 travailleurs sur les 30 000 de l’usine Poutilov se mirent en grève dans la journée pour dire qu’ils gardaient leur confiance envers Lénine. Pourquoi ? Parce que les bolcheviks avaient 500 membres dans la seule usine Poutilov. Le parti bolchevik avait 4000 membres en 1914, 23 000 après la Révolution de février, un quart de million en août 1917. Avec un quart de million, le parti a pu donner une direction à une classe ouvrière forte de 3 millions de travailleurs. Pour donner une direction à des millions de personnes, il nous faut un parti fort de centaines de milliers de révolutionnaires. Même le carnaval de l’ANL, magnifique événement rassemblant 150 000 personnes, reste une petite chose comparé aux tâches d’une révolution. Même si pour organiser cela, nous avons eu besoin de six, sept ou huit mille membres du SWP. Je déteste les gens qui pensent que le marxisme est une sorte d’exercice intellectuel, limité au fait que nous interprétons, que nous comprenons, que nous sommes plus intelligents. Le marxisme est pour l’action et pour l’action, il faut la taille. Pour l’action, nous avons besoin de force. Nous avons besoin d’un parti de masse, de centaines de milliers de révolutionnaires.
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