L’ONG Justicia y Paz a reçu hier un rapport faisant état du
comportement hostile des militaires de la Brigade 17 à l’encontre de la population civile. L’accroissement des pressions à l’encontre des communautés afrocolombiennes par les forces régulières de l’armée exige une réponse immédiate du pouvoir exécutif pour éviter des dommages irréparables.
Depuis le 9 septembre, les habitants, l’équipe de terrain de
Justicia y Paz et les accompagnateurs internationaux ont observé la présence d’au moins 300 militaires participant à
une opération armée où ceux-ci se comportent comme les
paramilitaires : ils professent des menaces de mort,
intimident et torturent psychologiquement, assiègent la
population civile et consomment leur biens de survie de
façon abusive. Les militaires de la Brigade 17 ont également
entièrement détruit la délimitation de la Zone Humanitaire
Bella Flor Remacho et professé des menaces de mort à
l’encontre des accompagnateurs nationaux et internationaux.
En outre, les habitant-es qui osent dénoncer la plantation
de palme africaine sur les territoires collectifs ont reçu
des menaces de mort de la part d’éléments paramilitaires.
Détails
À 7h am, environ 180 militaires de la Brigade 17 (dont
certains cagoulés), ont détruit la « Maille de Vie » de la
zone humanitaire Bella Flor Remacho faite de cordes de
nylon, de clôtures de bois, et de symboles des communautés
et des ONGs internationales. Les accompagnateurs nationaux
et internationaux ont rappelé les droits de la population
civile, les mesures édictées par la Cour Interaméricaine de
droits humains ainsi que les engagements du gouvernement
colombien à respecter ces lieux humanitaires afin de
demander aux acteurs armés de se retirer de la zone
humanitaire de Bella Flor Remacho dans laquelle ils sont
resté 30 minutes. Les militaires ont répondu dans un langage
vulgaire en menaçant de “couper la tête de ces gringos et
des accompagnateurs nationaux “ lorsqu’ils reviendront.
Vers 8h30 am, les militaires sont passé par la Zone humanitaire de Nueva Esperanza et ont volés les embarcations
des communautés pour traverser le fleuve Jiguamiando. Les
accompagnateurs nationaux (de Justicia y Paz) se sont
approchés pour demander le respect des biens de nécessité de
la population civile. Les militaires ont alors exprimés : “¡
Ces étrangers et ces accompagnateurs, qu’ils partent à cuba! (…) nous allons à l'ambassade pour qu'ils les
sortent de notre pays.�?
Entre-temps, à Bethléem de Bajirá, certains "civils" armés
de la stratégie paramilitaire ont exprimé publiquement à
plus d’une reprise qu’on retrouverait un mort bientôt dans
le coin et qu’il s’agirait de quelqu’un qui réclame son
droit à la terre et qui informe les ONG de ce qui se passe
dans la région.
Lignes d'interprétation
L’agissement des militaires contrevient à toutes les résolutions émises par des entités nationales chargées de la
question agraire et des droits des communautés afrodescendantes bien que ceux-ci se réfèrent au discours
sur la « sécurité démocratique » pour le légitimer. Les
engagements de la Vice présidence relativement au respect
des zones humanitaires par le Gouvernement et les
résolutions ayant trait à la problématique générée par les
plantations de palmes dans le Territoire collectif du
Curvarado et du Jiguamiando sont, sur le terrain, systématiquement violées par les agents militaires du
gouvernement.
Ce comportement militaire relève d’une politique de sécurité
qui défend et protège les droits de certains au détriment de
ceux des groupes plus vulnérables comme les communautés
afrocolombiennes. Cette politique de sécurité ignore la
Constitution, les lois nationales, les recommandations et
les résolutions du système interaméricain de droits humains
en s’abritant derrière le silence du commandant suprême des
Forces armées nationales : le président de la République,
Alvaro Uribe.
Cette attitude agressive à l’égard du projet de vie des
communautés afrocolombiennes qui affirment leur droit à la
Vie et au Territoire va de paire avec une stratégie d’appui
et de protection des entreprises palmicultrices qui ensemencent illégalement et détruisent les écosystèmes d’une
région ultra riche en biodiversité. Entre temps, à Llano
Rico, à quelques heures des zones humanitaires, ainsi qu’à
Mutata, Barranquilita et Belen de Bajira, le contrôle de la
stratégie paramilitaire s’étend et se resserre sur la
population civile. Dans la municipalité de Llano Rico, les
paramilitaires représentent l’autorité publique qui
sanctionnent, frappent et punient les paysans dont la
conduite est jugée disfonctionnelle. (notons que ceux-là
même qui s’accaparent illégalement, par la violence, le
droit d’autorité, ont été convoqués à une réunion du Plan
Colombie. )
Vous trouverez sur ce site tous les détails concernant ces évènements et des actions urgentes que nous vous invitons à faire pou
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an
Editorial Policy
, which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.