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Révolution et étudiantEsAnonyme, Lundi, Septembre 26, 2005 - 03:09
On en a plein le cul !
On en a marre du mouvement étudiant. '' Il n’y avait donc rien d’étonnant à ce qu’ils crient encore une fois à la trahison là où il ne s’agissait que d’une conduite bureaucratique naturelle. En défendant des syndicats ‘’plus révolutionnaires’’, tous rêvent de les noyauter un jour. Non seulement ils ne voient pas le moderne, mais ils s’obstinent à reproduire les erreurs du passé : ils constituent la mauvaise mémoire du prolétariat en ressuscitant toutes les révolutions ratées de notre époque, depuis 1917, jusqu’aux révolutions-paysannes bureaucratiques chinoises et cubaines. Leur force d’inertie anti-historique a pesé lourd dans le plateau de la contre-révolution, et leur prose idéologique a contribué à falsifier ces dialogues réels qui s’amorçaient un peu partout. '' Le mouvement étudiant est caractéristique de la misère ambiante, qu’elle soit idéologique (les discours et les chartes), pratique (les assemblées de manipulation générale et les parades manifestives) et également hypnotique (les paroles de couloirs, les discours d’influence, l’autorité latente). Le mouvement étudiant, celui qui aime se prononcer ainsi, celui qui se morfond dans son isolement, dans sa routine, celui qui en son sein certainEs se construisent une carrière, c’est de facto une prolongation de la société dominante, et dominée par ces mêmes populistes de tous bords. Si nous critiquons l’abrutissement de masse, c’est que nous le faisons à toutes les échelles. Si nous sommes dégoûtés des chefs de partis politiques, nous le sommes tout autant des chef-fes étudiantEs ou syndicaux qui se proclament progressistes. L’assemblée générale, dans le mouvement étudiant, n’est bien souvent qu’un repaire de moutons qui, si cette assemblée est populeuse, ne sont présentEs que pour servir des intérêts, qu’ils soient communs ou collectifs à un groupe d’étudiantEs, à un programme, à des individus qui se servent du prétexte de l’assemblée pour exercer un droit de vote démocratique. Et quand bien même les organisateur-trices de l’assemblée, les éluEs des bureaux exécutifs s’énervent de constater ce reflet tendancieux de la société autoritaire, ces mêmes gens diront que l’assemblée générale est un exercice de démocratie directe. Peut-on réellement exercer la démocratie directe au sein d’un mouvement étudiant réformiste composé de zombies, sans d’abord briser certains moules conditionnés par l’aliénation collective ? Se vanter de la misère étudiante est une erreur de jugement. Vanter par le fait même le pouvoir de l’assemblée à des personnes que l’on sait (en tractant, par exemple) qu’elles se foutent du charabia revient à les inviter à un gala de manipulation. Celle-ci est omniprésente dès lors qu’on prend le temps, durant l’assemblée, de s’arrêter pour s’y attarder : le scénario est prédestiné d’avance, on se bat pour qu’il soit de mise ; le micro est un accessoire de propagande ; sous de beaux discours que l’on prêche à une masse endormie, on se félicite ; bravo ! ; cela incitera, j’en suis sûr, les gens à voter pour cet amendement ; ils et elles seront enthousiastes ! ; la machine est bien huilée ; allons-y camarades ! Il va de soi que nous sommes contre l’avant-gardisme… Cela dit, sommes-nous opposéEs aux assemblées ? Celles-ci sont des moyens que nous avons mis à notre disposition pour prendre des décisions collectives. La racine du problème réside dans le fait que l’association étudiante, corporation sanctionnée et qui s’imposent la formule Rand justifie cette morosité, cette extension de la pérennité du système. On doit en tout temps se justifier devant l’Administration de nos conditions. Une administration qui se fout éperdument, même confrontée à des associations combatives, d’autres choses que les intérêts de sa propre corporation. Des gens qui se distancent. Ces mêmes enflures qui payent avec l’argent des payeurs de taxes des gardiens du Temple, des fiers à bras qui contrôlent notre misère. Les gardas nous demandent notre carte quand on veut leur présenter notre poing. Qu’ils se foutent leurs clés au cul. Pour les militantEs de la FECQ et de la FEUQ : Qu’on se comprenne bien : on en a rien à foutre qu’à la lecture de ces mots, vous réagissiez de la manière qui est propre à unE réactionnaire, c'est-à-dire croire que nous sommes des automates qui répètent un discours appris d’avance dans les sphères gauchisantes. On a beau être des gogauches selon vos termes, les appellations ne nous concernent pas. Ce qui nous importe, c’est la critique de ce qui nous conditionne. Par extension, nous pensons que le système d’éducation qu’on nous impose dès notre enfance sans que l’on ait mot à dire n’est pas à réformer. Le communiqué de vos ancien-nes chefs qui se rallient au Parti Québécois nous incitent une fois de plus à vous mépriser avec raison. Que penser des associations étudiantes de lobby, de service lèche-cul qui se morfondent dans leur univers de pseudos activistes ? Ces personnes qui glandent dans ces associations seront tout de moins fierEs de leurs curriculum vitae. Quelle implication sociale ! Celle qui se résume par une présence anecdotique, voire ancestrale dans des locaux sombres, retirés et administrés par la convenance politique, le statut quo et la bonne conscience morale. Celle qui fait vomir car elle n’est bonne qu’à justifier d’autres sectes sociales. Celle qui entend le socialisme par la négociation avec les exploiteurs endimanchés. Allez vous faire foutre. Vous faites trop de tort. Un parti vous attend. Pour les militantEs de l’ASSÉ : Si jamais l’État, un ‘’beau’’ jour où l’UFP/Option Citoyenne le gouvernera, nous donne la gratuité scolaire, quel sera le futur plan d’action ? Qu’amènerez-vous en congrès ? La critique de l’éducation étatique ? Faire du lobbysme ? Nous savons qu’au sein de l’ASSÉ milite des camarades pour qui la mainmise de l’État sur l’éducation, et partout ailleurs, est le problème fondamental. L’ASSÉ est une locomotive militante pour les gauchistes et autres tendances anti-capitalistes qui se complaisent dans la partisanerie. Les résidus historico-radicaux qui gravitent autour de ces structures bureaucratiques s’alimentent à même ces dites structures. Rien à foutre ! On s’emmerde à mourir dans vos congrès rigides et froids, malgré les quelques notes d’émotivité qui nous font sourire. L’ASSÉ est un pot-pourri réformiste pour tous ces sois-disantEs radicaux et radicales. Qu’on se comprenne bien : le syndicalisme révolutionnaire est la seule forme de syndicalisme acceptable. Vous nous dites alors : mais que faire si l’ASSÉ est merdique ? Réponse : oui, l’ASSÉ se confronte à une population étudiante majoritairement réactionnaire. Oui, il faut se doter de moyens. Nous sommes cependant opposéEs à cette merde autoritaire qu’est la formule Rand. Que les pseudos-anarchistes se le tiennent pour dit ! L’ASSÉ enlise celles et ceux qui se prétendent anti-bureaucrates dans une gestion autocratique. L’expérience historique nous le démontre. On a qu’à penser à l’Espagne révolutionnaire. La bureaucratie est à faire de stalinistes en tout genre. Une question vient à l’esprit : si nous voulons nous doter de moyens conséquents, et que nous considérons que le syndicalisme révolutionnaire est la seule forme de syndicalisme acceptable, l’ASSÉ, actuellement, peut-elle remplir cette fonction ? Ce que nous proposons : On nous dira : si l’ASSÉ renie la formule Rand alors l’ASSÉ meure. Il n’y aura plus d’argent dans ses coffres. Ceci est un mensonge et par honnêteté intellectuelle, nous refusons de militer pour une organisation qui vole ses adhérentEs en prétendants leur faire la démocratie. Les gens qui font exister l’ASSÉ, celles et ceux qui s’impliquent en son sein se basent sur les fonds monétaires disponibles à son émancipation. Cet argent n’est autre que celui de la majorité qui ne s’y implique jamais. Amère vérité. L’ASSÉ se construit en permanence sur la passivité généralisée, et se justifie par la démocratie directe. Ils et elles n’ont rien compris. Sans la formule oppressive, alors on verra qui sont véritablement celles et ceux qui désirent changer la donne. Alors on expérimentera réellement ce qu’est la démocratie directe : l’association des individus qui ont une base organisationnelle commune. Car dans les institutions républicaines bourgeoises unitaires, la démocratie directe ne peut exister si ce n’est par isolement. On ne veut pas de pseudo démocratie dans les assemblées ni dans l’isolation militante. Nous voulons construire la démocratie directe comme perspective révolutionnaire. Ce que nous proposons encore : - Que l’ASSÉ aille donc dans chaque institution scolaire récolter le fruit volontaire de celles et ceux qui aspirent à un changement révolutionnaire promue par celle-ci. Le mouvement étudiant a trop longtemps été une reproduction des schèmes autoritaires et marchands. Qu’il en finisse une fois pour toute ! Un changement radical tel que nous le proposons serait porteur d’une tradition révolutionnaire historique qui sommeille depuis trop longtemps. Nous ne voulons pas d’une autre grève qui finit en repli stratégique. Parce que notre stratégie, c’est la révolution sociale.
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