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La restructuration du capital étudiant

Anonyme, Lundi, Août 15, 2005 - 17:46

Crève l'institution

Le débat de fond politique, radical et révolutionnaire sera enterré bientôt à nouveau sous le couvert des spectacles politiques des FÉDÉS et des ASSOS. Ils enterreront le débat sous le vide de contenu de leurs organisations corporatistes collabos ou encore réformistes.

La restructuration du capital étudiant

Aujourd’hui, la dernière grève étudiante est bel et bien terminée. L’école se restructure pour recommencer comme si rien ne s’était passé. La droite étudiante en congrès s’appuie sur la droite politique (Dumont, Harper et…) pour se relégitimer dans ses revendications. La gauche étudiante réagit :

''Un jour faudra bien qu'unE feuquiste m'explique en quoi ça peut être
une bonne chose d'inviter Mario Dumont à un Congrès.

MARIO DUMONT, for fuck's sake. Pis ça se dit fier d'avoir l'appui de
Stephen Harper dans leur communiqué en plus. What's next, une carte de
Noël à George W. Bush ?

C'est quoi, asteure quy'a des pions feuquistes partout dans le PQ,
notre merveilleuse fédé préférée part à la conquête d'un autre parti
?! Au fait, si vous le saviez pas encore, le premier président de la
FEUQ, Cédrick Pautel, était jusqu'à récemment le président du Comité
sur l'éducation de la Commission Politique de l'ADQ. Il était de ceux
qui luttaient pour préserver la religion dans les écoles lors du
processus de déconfessionalisation des écoles y'a environ 5 ans.

Mais bon, évidemment ce n'est qu'une coïncidence si 50% des anciens
prez de la FEUQ sont maintenant rendus en politique partisane ou dans
la haute fonction publique, et que la moitié des autres en ont tout
simplement été incapables. Les officiers des fédés agissent en petits
politiciens, pis ça se demande après pourquoi on leur fait pas
confiance... Pas étonnant qu'un des seuls moments ou la FECQ-FEUQ fait
d'la mob active c'est pour faire sortir "le vote jeune" lors des
élections !
Franko
--
François Bélanger
Secrétaire aux affaires externes, AFESH-UQAM''

Maintenant, la grève générale s’est réduite à nouveau au théâtre politique des conflits FECQ-FEUQ/ASSÉ. D’un côté la continuité des groupes de pression/conciliation des intérêts gouvernementaux et des étudiantES et de l’autre un radicalisme qui ne va pas plus loin que de revendiquer plus à l’État-papa allant jusqu'à la gratuité scolaire (mais papa n’est pas si généreux…).

Le débat de fond politique, radical et révolutionnaire sera enterré bientôt à nouveau sous le couvert des spectacles politiques des FÉDÉS et des ASSOS. Ils enterreront le débat sous le vide de contenu de leurs organisations corporatistes collabos ou encore réformistes.

À quand un véritable questionnement de l’éducation qui aille jusqu’aux racines des problèmes de cette éducation hiérarchique, bureaucratique, statocratique… ?

Ce que le camarade calvaire01 nous proposait de faire :

Après avoir été étudiant de la maternelle jusqu'à la maîtrise, après avoir été enseignant ou assistant au primaire et à l'université, après avoir été militant pour le droit à l'éducation dans différentes organisations, après avoir vécu l'expérience d'initiatives populaires en éducation, j'en viens à la conclusion que le système d'éducation est une des voies de restructuration du capitalisme et des autres formes de domination. Il est là pour permettre le fonctionnement de la stratification sociale hiérarchique. Il produit les gouvernéEs et les gouvernantEs... Et il ne prend pas réellement en compte les inégalités de condition qui jouent dans l'évolution de chacunE un rôle-clé. La pauvreté ou la simple inégalité culturelles, économiques et sociales qui désavantagent la majorité orientent le futur développement de l'individuE et favorisent la reproduction de la domination. Que les écoles de l'institution scolaire soient gouvernées essentiellement par l'État ou par le marché ne change pas la donne générale. Ces écoles sont au service de la domination et de l'exploitation. Dans le cours d'un processus qui serait révolutionnaire elles ne pourraient qu'être abolies. Mais certes la pédagogie demeure essentielle comme transmission des savoirs, des savoirs-faire et des expériences, mais celle-ci pour se faire largement doit être communisée pour toutes et tous qui leur à tour devraient pouvoir acquérir une autonomie critique face à celle-ci pour pouvoir se choisir comme subjectivités libres en construction. Une réflexion fondamentale devrait se tenir à ce sujet. Il me semble que c'est la base d'une réflexion et d'une action radicales et/ou révolutionnaires en éducation. C'est une invitation.

Texte inspirant sur la grève au-delà de la grève étudiante
www.cmaq.net/fr/node/20193
Documents inclusTaille
21930.png0 octets


Sujet: 
Quel honneur !
Auteur-e: 
Franko
Date: 
Mar, 2005-08-16 22:48

...vraiment, merci. J'en demandais pas tant.

Sérieusement, je vois pas en quoi mon message a les intentions corporatistes que l'auteur de cet "article" veut bien lui prêter. Quoiqu'on puisse penser de l'ASSÉ, l'acoquinement entre la FECQ-FEUQ et les partis politiques est un fait vérifiable ; c'était bien pour en exposer une autre manifestation évidente (Dumont au Congrès d'la FEUQ) que j'ai envoyé ce message sur quelques mailing lists militantes.

Bien entendu qu'il faut remettre en question les fondements mêmes de l'éducation bourgeoise, la reproduction des inégalités sociales que ce système engendre demeure un des instruments les plus puissants de l'aliénation qui nous afflige au quotidien. Maintenant, on fait quoi pour que ça cesse ? On donne dans la discussion précieuse à 3-4 personnes au DIRA aux 2 semaines ou on essaie de monter des campagnes d'info pour exposer au plus grand nombre les merdes qui nous empoisonnent la vie, quitte à ce que soit un peu moins virulent que notre pauvre petite personne ne le souhaiterait réellement ?

À lire certaines personnes ces temps-ci, on dirait que les révolutionnaires devraient laisser les assos étudiantes aux mains de la droite par purisme, sans se soucier des dynamiques que ça engendrerait. Je crois personnellement que les comités d'action politique (CAP) en milieu étudiant, comme Libertad au CVM ou le CIEL auparavant à l'UdeM, sont des structures à construire et à fortifier dans l'avenir comme alternative préférable aux assos étudiantes afin de défendre une ligne politique révolutionnaire. Mais parallèlement on se doit de poursuivre la défense de positions "progressistes" (à défaut d'un meilleur terme) en assemblée générale, dans les journaux étudiants et dans les manifs et actions de toutes sortes.

Et puis bon, rapprocher l'ASSÉ et la FECQ-FEUQ comme si c'était du pareil au même, c'est tellement risible. Comme si elles étaient aussi corpos, politiciennes, autoritaires, licheuses l'une que l'autre... À ce titre, l'analyse du mouvement de grève de Notes Internationalistes, publiée ici-même il y a quelques jours, est sensiblement plus nuancée et pertinente à mon sens. L'ASSÉ est certes réformiste présentement ; qui peut prétendre sérieusement que même une seule asso étudiante au Québec est composée majoritairement (ou même d'une minorité significative) de révolutionnaires ? Ces mêmes révolutionnaires (de toutes tendances) devraient plutôt se demander pourquoi les idées révolutionnaires ne sont pas plus présentes au sein de la population en général et parmi les étudiantEs en particulier... et travailler concrètement pour que ça change !


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Sujet: 
La marginalisation
Auteur-e: 
calvaire01
Date: 
Mer, 2005-08-17 21:18

Je ne sais pas pour ce qui en est de Crève l'institution, mais selon moi les réformistes de toute sorte au Québec s'entendent pour enterrer le mouvement révolutionnaire qui pourrait exister. De l'UFP à la NEFAC ou de la FTQ au Réseau des travailleurs et des travailleuses, toutes les organisations syndicales et politiques se complaisent dans les luttes à courte vue, les luttes réformistes qui n'ont de cesse d'être impuissantes ou, quand elles réusissent, à ne forcer que l'aménagement du capitalisme pour qu'il soit plus acceptable, de la réforme du travail jusqu'à l'autogestion d'une usine particulière avec l'accroissement de la société de consommation, tout se contraint à l'univers de l'ordre social dominant. Et les ASSOS et les FÉDÉS étudiantes font la même job en ce qui concerne l'école institutionnelle.

Les révolutionnaires qui savent pertinemment que le réformisme est par définition contre-révolutionnaire sont donc extrêmement marginaliséES.
Pourtant, toute l'histoire des luttes entre révolutionnaires et sociaux-démocrates toute sauce confondue ont prouvé maintes et maintes fois au 20e siècle que le réformisme est au coeur de la défaite des mouvements révolutionnaires. Qu'à cet effet, il ne peut qu'être combattu. Contrairement, les anarchistes (comme aile radicale du démocratisme et du réformisme radicaux) s'y complaisent très généralement maintenant et s'avèrent de plus en plus des nuisances à la construction d'un mouvement révolutionnaire communiste et libertaire.


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