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Colombie : Développement économiqe et opérations militairesPASC, Samedi, Août 6, 2005 - 13:06 (Analyses)
PASC
Montréal le 6 aôut 2005 - Une délégation québéco-ontarienne est présentement en Colombie, dans la région du Bas Atrato, département du Choco. Elle va y constater le caractère illégal et illégitime des plantations de Palme africaine sur les territoires ancestraux des afro-colombiens, lesquels sont pourtant protégés par la Loi 70 selon la législation colombienne. La délégation canadienne se joindra à la délégation internationale à laquelle participent des ONG’s d’Allemagne, d’Espagne et des États-Unis, afin de réaliser une occupation pacifique de terrain au sein des plantations illégales. Une délégation canadienne se rend en zone de conflit armé en Colombie pour dénoncer les méga-plantations illégales sur des Territoires afro-colombiens Durant 4 jours notre délégation canadienne sera sur le terrain, disposée à fournir des entrevues en direct par téléphone satellite, des témoignages audio, ainsi que des photographies des plantations de Palme et de la déforestation illégale de la forêt tropicale du Choco. De plus, des experts colombiens sur la situation du conflit armé, seront disposés à répondre aux questions provenant du monde entier. Cette action vise à dénoncer publiquement l’inaction de l’État colombien. Malgré le fait que plusieurs organismes gouvernementaux aient reconnu l’illégalité des plantations de Palme sur les Territoires afro-colombiens et que la Cour Interaméricaine des Droits Humains - CIDH ait déclaré que le projet agro-industriel de la Palme constitue un facteur de risque pour la survie des communautés, projet qui s’étend déjà sur plus de 4000 hectares et continue d’avancer. Depuis 1997 les afro-colombiens de cette région ont été victimes de déplacements forcés, de massacres, de disparitions forcées et d’assassinats sélectifs. Ces communautés « en résistance civile » pour le droit à la Vie et au Territoire, vivent dans des « Zones Humanitaires », afin de se distinguer en tant que population civile au sein du conflit armé. « Derrière les accords économiques pan-continentaux se cache une réalité qu’il est de notre devoir de révéler » affirme Tania Hallé, une porte parole du PASC « des êtres humains se font chasser de leurs terres en toute illégalité sans que personne ne réagisse. Le conflit armé colombien ne saurait excuser notre silence, quant aux liens qui existent entre violations de droits humains et intérêts économiques » conclue Tania, qui a séjourné durant plusieurs mois en Colombie. -30- Source : Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC) Contact média : (514) 402-3274 ----------------------------------------------------------- Un contexte politique particulier : La délégation organisée par le PASC (Projet Accompagnement Solidarité Colombie) se rendra dans la région du Bas Atrato où se déroule une vaste opération armée menée par les Forces Armées Colombiennes. Au côté des acteurs armés officiels, on y retrouve également une forte présence des troupes paramilitaires membres des AUC – Autodéfenses Unies de Colombie- lesquelles se déplacent librement commettant des exactions en toute impunité et, qui plus est, gèrent leur propres postes de contrôle au vu et au su des éléments policiers et militaires de la région. À l’occasion du « Planton » international, la délégation internationale se rendra sur le territoire ancestral des communautés paysannes afro-colombiennes du Jiguamiando et du Curvarado lesquelles sont regroupées en Zones Humanitaires afin d’affirmer leurs droits de distinction et de protection en tant que population civile vivant au sein d’un conflit armé. Malgré le titre de propriété collective que détiennent ces communautés sur leurs terres ancestrales depuis 2000 (conformément à la loi 70 de 1993) et malgré la création de Zones humanitaires sur ce territoire, reconnues et protégées par la Cour Interaméricaine de Droits Humains (CIDH), les communautés doivent se défendre contre l'implantation illégale d'un projet agro-industriel de palme africaine protégé par les paramilitaires et l’Armée. Après avoir subi un déplacement forcé en 1997 lors de l’Opération Genesis menée conjointement par les Forces Armées Colombiennes et les troupes paramilitaires de la région, les familles paysannes afro -descendantes sont retournées sur leurs terres en 2000 pour constater que leur territoire était l’objet d’un méga projet agro-industriel orienté vers l’exportation. En complète violation de la Loi 70 qui reconnaît la propriété collective des territoires ancestraux des communautés afrodescendantes, la déforestation et l’ensemencement de palme africaine avait commencé sur le territoire collectif. Depuis, ces plantations n’ont cessé de s’étendre, mettant en péril l’écosystème de la forêt tropicale humide du Choco, l’une des régions les plus riches en biodiversité sur la planète. Selon un rapport de l’Institut colombien de développement rural (INCODER) 4993 hectares appartenant aux Territoires Collectifs du Jiguamiando et du Curvarado sont illégalement occupés par les entreprises palmicultrices et l’élevage bovin et 93% des ces plantations de palme sont illégales. Depuis le début de l’année 2005, la préparation des terres pour l’ensemencement de la palme africaine s’est intensifiée. À ce jour, les déplacements forcés qui ont permis l’implantation de ce projet économique taché de sang restent impunis. Malgré les recommandations de la Cour Interaméricaine des Droits Humains qui exhorte le gouvernement colombien à prendre les mesures nécessaires afin que cessent l’avancée des plantations et les violations de droits humains qui y sont reliées, le processus se poursuit. Une vaste opération menée conjointement par l’Armée et les paramilitaires se déploie dans la région et s’accompagne de menaces de mort à l’endroit des paysans qui refusent de céder les titres de leurs terres. Face à cette violation systématique des droits humains et au non respect du droit humanitaire international, le « Planton » d’août 2005 sera l’occasion d’effectuer un acte public d’indignation et de médiatiser une des faces cachées du conflit armé colombien, à savoir, le développement de méga-projets économiques intimement liés à la militarisation du pays et à la collaboration entre les Forces Armées Colombiennes et les éléments de la stratégie paramilitaire. Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC) |
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