Il ne peut y avoir aucun doute que les attentats veulent venger le véritable carnage que l’impérialisme international inflige au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale depuis des décennies. Au début, les attentats suicide ont été le résultat du désespoir de la lutte palestinienne contre Israël. À présent, ils symbolisent l’arme des islamistes fanatiques qui souhaitent imposer un ordre théocratique réactionnaire et obscurantiste sur le monde, mais qui n’ont pas les moyens militaires nécessaires pour s’en prendre à leurs véritables objectifs.
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Attentats terroristes et guerres impérialistes
Encore d’autres prolétaires paient pour les crimes du capitalisme
Déclaration du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire
Le Bureau International condamne entièrement les attentats épouvantables qui ont eu lieu à Londres le 7 juillet dernier, dans lesquels cinquante-cinq personnes ont trouvé la mort et des centaines d’autres furent blessées. Les assassinats aveugles ne sont en général que le commencement d’un génocide. Ces attentats ne sont même pas l’action mal inspirée d’impuissants espérant créer une société meilleure. Les victimes ont été choisies au hasard et étaient, en grande partie, de simples prolétaires partis travailler. Parmi ceux-ci il y avait des musulmans et aussi, presque certainement, des opposants à la guerre en Irak; mais leur identité et leurs points de vue n’avaient aucun intérêt pour ceux qui ont planifié, et ceux qui ont exécuté ces atrocités. En fait, ces victimes - comme celles de Palestine, comme celles du World Trade Center, comme les 110,000 irakiens qui sont morts des suites de l’invasion américano-britannique, comme les milliers d’afghans décédés lors du renversement des talibans - ne sont les combattants conscients d’aucune guerre. Ce sont les victimes d’un système qui se base sur l’influence anonyme de la force impérialiste.
La terreur est une arme de l’impérialisme
La presse capitaliste en Grande-Bretagne a mené une campagne concertée pour affirmer que la seule motivation des terroristes était de faire le « mal ». Les premières tentatives de les décrire simplement comme des « lâches » (presque tous les journaux ont utilisé ce mot le 8 juillet) se sont évanouies lorsqu’il est devenu clair que cet acte était le premier attentat suicide réussi par des citoyens britanniques en Grande-Bretagne. L’horreur de l’attaque elle-même a aussi aidé à masquer le fait qu’elle était la conséquence de la participation britannique à l’invasion en Irak. Il n’y a aucune autre raison, quoiqu’en dise Blair. Et ces mensonges s’agencent très bien à ceux qu’il nous a raconté au sujet de la possession d’armes de destruction massive par Saddam Hussein. Les plans d’urgence qui ont si bien fonctionné sont une preuve directe que notre gouvernement était préparé pour une telle atrocité depuis qu’ils ont dévasté l’Irak. La presse, en faisant de Blair un Churchill de quatre sous, tente de nous le présenter comme le porte-parole de la Grande-Bretagne, mais c’est en fait la guerre de Blair qui a provoqué ces attaques contre Londres. Lorsqu’il a proclamé que « nous ne céderons jamais », il n’a fait qu’exposer le gouffre qui nous sépare de la classe dirigeante. Le « nous » est en fait un « eux » qui représente les riches et les puissants, les bénéficiaires du capitalisme; tandis que les victimes qui crèvent ce sont nous, les deux millions de personnes qui ont manifesté contre l’invasion en Irak mais qui ont été démocratiquement ignorées. Lorsque Blair nous dit qu’il ne laissera jamais les terroristes détruirent « notre » mode de vie, il nous dit que le feu vert a été donné à l’État britannique pour intensifier ses pouvoirs de répression déjà considérables. Accroître la surveillance, introduire des cartes d’identité et des procès sans jury ne font que mettre en évidence le fait que « nous » et « eux » occupons deux terrains de classe distincts.
Il ne peut y avoir aucun doute que les attentats veulent venger le véritable carnage que l’impérialisme international inflige au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale depuis des décennies. Au début, les attentats suicide ont été le résultat du désespoir de la lutte palestinienne contre Israël. À présent, ils symbolisent l’arme des islamistes fanatiques qui souhaitent imposer un ordre théocratique réactionnaire et obscurantiste sur le monde, mais qui n’ont pas les moyens militaires nécessaires pour s’en prendre à leurs véritables objectifs. En fait, leur faiblesse relative reste la seule raison pour laquelle ils peuvent être dépeint comme étant moins impérialiste que les gouvernements américain et britannique. Ils ont moins de ressources et de capacités militaires, alors la terreur aveugle est leur arme impérialiste principale. La terreur est une arme impérialiste comme les peuples du Moyen-Orient le savent déjà. Que cette terreur prenne la forme d’attentats suicide ou de missiles de croisière, elle reste du terrorisme. Les individus malavisés du mouvement « Non à la Guerre » qui prétendent que la résistance irakienne est « anti-impérialiste » devraient prendre le temps d’y réfléchir. Être anti-impérialiste signifie être entièrement contre le système dans toutes ces manifestations.
Ne nous méprenons pas. Les victimes de l’impérialisme US et de la terreur d’Al Qaeda, sont les travailleurs et les travailleuses de partout sur la planète. Ce sont deux formes de terreur jumelles toutes aussi funestes pour notre classe et les deux cherchent à nous diviser. L’appareil démocratique totalitaire ne s’arrêtera jamais pour y arriver. Les deux minutes de silence tenues à travers la Grande-Bretagne à midi, mardi le 14 juillet dernier, étaient une manœuvre politique ingénieuse puisque personne ne veut refuser de montrer du respect pour des victimes de la terreur. Aucune mention ne fut faite des centaines de milliers de victimes de la terreur en Irak, même si une vingtaine d’enfants venaient d’être tués le jour précédent. Ce n’était pas un oubli puisque le silence faisait partie de la campagne visant à détourner toute expression humanitaire de dégoût envers la terreur en un appui à la prétendue démocratie britannique de Blair.
La mort capitaliste ou la mort du capitalisme?
Les attentats de Londres ne sont qu’un autre épisode de la lutte acharnée pour le contrôle des ressources de la planète. Le vrai problème est le système d’exploitation capitaliste en tant que tel. Le capitalisme a produit un monde de relative abondance, où personne ne devrait subir la faim ou la mort par manque de 50p pour se procurer un médicament, mais où 30,000 enfants meurent de faim quotidiennement. Un tiers de la population de la planète vit avec moins d’une livre sterling par jour. Les relations sociales antagoniques sous le capital signifient que ceux et celles qui contrôlent les richesses de la planète (lesquelles sont produites par la classe prolétarienne qui est toujours la première victime de la terreur), utilisent tous les moyens nécessaires (incluant la terreur militaire ou individuelle) afin d’empêcher que ces richesses puissent être distribuées d’une façon équitable. Les élites dirigeantes américaines et britanniques ne sont pas en Irak pour étendre la démocratie (leur plus récente justification mensongère) mais pour y contrôler le pétrole. Cette minorité de riches va continuer de nous exploiter jusqu’à ce que nous ayons détruit le capitalisme. Le cycle de la violence n’aura pas de fin sous ce système pourri et en déclin. En fait, ce que nous subissons maintenant est une situation de guerre permanente dans lequel ceux et celles qui meurent sont non seulement pas consultés, mais totalement ignorés.
La seule véritable alternative humaine est le socialisme (ou le communisme). Une société dans laquelle il n’y aura pas de nationalité, pas de classe, pas d’argent, pas de famine et pas de guerre. Certains pourront en douter. Certains pourront penser que le stalinisme, qui domina la Russie et l’Europe de l’Est pendant plus de cinquante ans, incarnait le communisme. Si cela était vrai, alors ils seraient en droit de le rejeter complètement, mais c’est en fait le plus grand mensonge de notre temps. Staline a fait tuer plus de communistes que tout autre leader dans l’histoire. Cela inclut nos ancêtres politiques qui perdirent leur liberté et leurs vies à la fin des années 1920 et au début des années 1930. Mais nous ne sommes pas disparus, et nous ne disparaîtrons pas tant que l’exploitation capitaliste existera. Aujourd’hui, nous sommes conscient qu’il faut nous regrouper et nous organiser. En premier lieu, cela signifie que nous devons développer une organisation politique internationale afin de coordonner et de guider la lutte pour le renversement de l’État capitaliste. Mais le simple fait de renverser le capitalisme n’amènera pas le socialisme. À terme, la vaste majorité de la classe ouvrière devra le faire elle-même. Une société nouvelle, qui dépend de la participation active de la majorité, ne peut se construire autrement. L’alternative est de laisser nos dirigeants (de tous genres) manipuler nos peurs et nous conduire sur la voie de la barbarie la plus totale.
17 juillet, 2005
Groupe Internationaliste Ouvrier, section canadienne du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire
Courriel: can...@ibpr.org
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