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APPROCHES DES PAUVRETÉS.BRUNO LEROY., Mardi, Juillet 19, 2005 - 02:08
BRUNO LEROY.
Il existe de multiples visages concernant les pauvretés. Nous semblons avoir baissés les bras, comme s'il s'agissait d'un phénomène social incontrôlable. Et pourtant, bon nombre de travailleurs sociaux et de militants ne peuvent se résoudre à cet état de fait. Il existe diverses approches des pauvretés comme il existe des kyrielles de solutions pour les endiguer. Le tout est de continuer à militer sur le terrain et ne point se résoudre à une fatalité qui semble évidente. Voici quelques approches et surtout, la façon de percevoir cette problématique, tout en sortant d'une pensée unique stérile. L'avenir naît dans nos actes quotidiens en sortant des normes balisées, pour rejoindre ceux que la société semble ignorer définitivement par une attitude réactionnaire qui tue notre Humanité. A nous de mener ce combat que d'autres ont enterrés trop vite...Bruno LEROY. Nous imaginons facilement que la pauvreté concerne uniquement les pays du tiers monde. Cela, nous permet de nous rassurer car notre conscience se ferme face à certains visages et celui de la pauvreté est le miroir qui nous renvoie celle dont nous pourrions être victimes. Rassurez-vous, nous sommes égalitaires en ce domaine, la peur des lendemains incertains demeure présent constamment en nous, lorsque nous rencontrons des personnes qui incarnent parfaitement l'objet de nos angoisses profondes. Cependant, je puis vous affirmer qu'il existe au moins trois formes de pauvretés et qu'une analyse judicieuse permet de mieux saisir le phénomène sociologique et ainsi de faire taire quelques peu, nos appréhensions. Nous pouvons changer notre regard sur l'approche parfois trop simpliste que nous en avons. Pour preuve, je me suis inspiré des trois explications que la sociologie nous offre, pour vous faire partager mon analyse quant aux réactions que nous avons lorsque la pauvreté montre son nez. Il existe, l'explication empirique où la pauvreté est considérée comme un vice. c'est une explication à courte vue et superficielle. Elle voit les causes de la pauvreté dans l'indolence, l'ignorance ou simplement la méchanceté humaine, sans percevoir son aspect collectif ou structurel : les pauvres représentent des masses entières en augmentation constante. C'est la conception vulgaire de la misère sociale, et la plus répandue dans la société. la solution logique qu'elle propose pour la pauvreté est le fameux assistentialisme, qui va, de l'aumône individuelle aux campagnes les plus diverses de secours pour les pauvres, considérés ici seulement comme des " malheureux ". L'explication fonctionnaliste considère la pauvreté comme retard. C'est l'interprétation libérale ou bourgeoise. La pauvreté est attribuée à un pur et simple retard économique et social. Avec le temps, grâce au processus interne du développement, favorisé dans le Tiers monde à grand renfort d'emprunts et de technologie en provenance de l'étranger, le " progrès " finira par arriver et générer des emplois qui feront disparaître les causes de la pauvreté, ainsi pensent les fonctionnalistes. La solution sociale et politique réside alors dans le réformisme, compris comme une amélioration croissante du système en place. Le pauvre apparaît ici comme " objet " de l'action venue d'en haut. Le côté positif de cette conception est qu'elle voit dans la pauvreté un phénomène collectif, mais elle ignore le caractère conflictuel. Autrement dit, elle ignore que cette pauvreté " n'est pas une étape fortuite, mais bien plutôt le produit de situations et de conditions économiques, sociales et politiques bien définies ", qui font que les riches deviennent de plus en plus riches, aux dépens des pauvres de plus en plus pauvres. L'explication dialectique considère la pauvreté comme oppression. Ici, la pauvreté s'entend comme fruit de l'organisation économique elle-même de la société, qui exploite les uns, tout en excluant les autres du système de production : les sous-employés, les chômeurs et toute la masse des marginalisés. Cette situation trouve sa racine dans la suprématie du capital sur le travail, le premier contrôlé par un petit nombre et l'autre exercé par l'immense majorité. Dans cette interprétation, appelée aussi historico-structurelle, la pauvreté apparaît pleinement comme un phénomène collectif, et de plus conflictuel, dont le dénouement exige par conséquent un système social alternatif. La seule issue pour cette situation est effectivement la révolution, comprise, comme la transformation des bases du système économique et social. Le pauvre émerge ici comme " sujet ". |
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