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Cinéaste tabassé à l`ambassade d`Iran a OttawaFrancois A, Lundi, Juin 20, 2005 - 20:29
Concerné(e)s
Communiqué de presse concernant l`agression de Masoud Raouf à Un cinéaste irano-canadien est agressé brutalement Montréal, le 19 juin 2005. – Vendredi dernier le 17 juin, le cinéaste canadien d’origine iranienne Masoud Raouf, récipiendaire de plusieurs prix pour ses réalisations dans le domaine du film documentaire et du film d’animation, a subi un violent passage à tabac de la part de membres du personnel de l’Ambassade d’Iran dans la capitale canadienne, alors qu’il s’apprêtait à filmer des images du scrutin qui s’y tenait à l’occasion des élections présidentielles iraniennes. Les fonctionnaires de l’ambassade ont motivé leur geste en alléguant que monsieur Raouf avait filmé sans détenir les autorisations nécessaires. L’incident est survenu alors qu’une manifestation en faveur du boycott des élections se déroulait devant l’ambassade. Précisons que les manifestants étaient tenus à distance, sur le trottoir opposé à celui de l’ambassade qui était occupé par des agents de la GRC. Avant d’entrer dans l’ambassade, le cinéaste a avisé certains officiers de la Gendarmerie Royale de son intention de filmer. Sitôt à l’intérieur, il s’est dirigé vers une table de scrutin pour s’enquérir de la personne à contacter pour obtenir l’autorisation de filmer, puis il a commencé, ce faisant, à installer sa caméra et à procéder à des tests techniques pour le réglage de la lumière. Trois fonctionnaires de l’Ambassade se sont alors approchés de lui et ont exigé qu’il leur remette sa caméra, l’accusant de filmer à l’intérieur de l’ambassade. Monsieur Raouf qui niait avoir filmé les isoloirs a demandé qu’on fasse appel à la GRC pour que des agents soient présents lors de la vérification du contenu de la bande vidéo de sa caméra. Les fonctionnaires ont d’abord accepté, mais sans y donner suite. Pendant ce temps, les activités des scrutateurs et des rares électeurs présents sur les lieux se poursuivaient normalement. La situation s’est envenimée progressivement, jusqu’à ce que les trois fonctionnaires encerclent monsieur Raouf qui persistait à demander la présence de la GRC. L’un d’eux s’est alors emparé de la caméra, puis a appuyé sur le bouton PLAY pour en visionner les tests : comme il a constaté, les essais montraient des manifestants visibles à travers une fenêtre et ne contenaient aucune image des tables de scrutin. Les fonctionnaires s’apprêtaient à quitter les lieux avec sa caméra, refusant cette fois carrément de s’adresser à la GRC, lorsque le cinéaste, en désespoir de cause, a tapé de la main dans la fenêtre de l’ambassade pour attirer l’attention des agents postés à l’extérieur. C’est à ce moment que brutalement, un coup de poing surgi de nulle part lui a fracassé le nez, suivi d’un autre à la joue droite qui lui a brisé une dent. Lors du tabassage en règle qui a commencé alors, les fonctionnaires l’ont projeté violemment sur un mur, déchirant son veston et sa chemise et le frappant à coups de pieds aux jambes et aux parties génitales. Devant la violence de l’agression, monsieur Raouf s’est emparé du premier objet qui lui est tombé sous la main, un support de papier essuie-tout, pour en fracasser une fenêtre, de manière à attirer l’attention et obtenir de l’aide. Le fracas de la vitre volée en éclat a été suffisant pour lui permettre de courir vers la porte d’entrée de l’ambassade où il est tombé sur les agents de la GRC qui pénétraient à l’intérieur. Les trois fonctionnaires se sont alors dispersés, tandis que les manifestants alarmés fonçaient pour occuper les abords de l’ambassade en criant, parce qu’ils croyaient la vie du cinéaste en danger. Après avoir passé 45 minutes à saigner abondamment de ses coupures au visage, monsieur Raouf a pu quitter l’ambassade, ayant récupéré sa caméra sans la bande vidéo. Avant son transport à l’hôpital, il s’est adressé brièvement à la foule et aux représentants des médias qui étaient présents au sujet de l’agression dont il venait d’être victime. À la suite de sa terrible expérience, le cinéaste tire la leçon suivante : « Si des actions aussi brutales peuvent s’appliquer à un citoyen canadien dans une ambassade iranienne située au Canada, imaginez le sort de quelqu’un qui se trouverait dans une situation similaire en Iran, en particulier s’il est déjà détenu dans une prison iranienne. Le cas de Zahra Kazemi vient immédiatement à l’esprit. » Il ajoute ceci : « Depuis le début du régime islamique, le gouvernement iranien s’imagine pouvoir commettre des atrocités en toute impunité, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire iranien. À ce sujet, saviez-vous que les deux candidats du second tour de scrutin qui doit avoir lieu la semaine prochaine, messieurs Ahmadinejad et Rafsandjani, ne pourraient pas trouver refuge à l’étranger, parce qu’ils sont impliqués tous deux dans des meurtres de leaders de l’opposition ou de dissidents politiques, qui ont été commis en territoire européen ? » Pour plus d’information, vous pouvez vous adresser à Masoud Raouf, en téléphonant au |
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