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ME MOHAMMED ABOU, avocat tunisien condamné à 3 ans et demi de prison fermekhouya mhamed, Vendredi, Mai 6, 2005 - 08:11
khouya mhamed
"Avocats du monde, levez-vous !" ( Mercredi, 04 Mai 2005 ) L'avocat tunisien Faouzi Ben Mrad a été condamné mardi 3 mai à quatre mois de prison ferme suite à une altercation avec le président du tribunal, a-t-on appris auprès d'un de ses confrères, Me Samir Ben Amor. Me Ben Mrad était en train de plaider dans une affaire ordinaire quand le juge a voulu l'interrompre. D'où une vive discussion entre les deux parties, l'avocat insistant pour poursuivre sa plaidoirie, a expliqué Me Ben Amor. Après avoir levé la séance, le président de la cour a condamné immédiatement l'avocat à quatre mois de prison ferme avec exécution immédiate, a-t-il précisé. Cette condamnation intervient quelques jours après le procès mouvementé d'un autre avocat, Mohamed Abou, condamné jeudi 28 mai à trois ans et demi de prison ferme pour "diffusion d'écrits de nature à troubler l'ordre public" et "outrage à l'institution judiciaire", à la suite de deux articles sur Internet comportant des critiques virulentes à l'endroit du pouvoir et pour "agression" d'une consœur. Lors de ce procès, Me Ben Mrad, membre du comité de soutien de Mohamed Abou, avait, tout comme les autres avocats de la défense, plaidé en faveur de son confrère en dénonçant "les irrégularités" qui, selon eux, ont jalonné la procédure judiciaire dans l'affaire Abou. Mardi 3 mai, un communiqué du conseil supérieur de la magistrature diffusé par l'agence officielle TAP, a mis en garde les avocats contre les "abus et dépassements contraires à (leur) mission". Me Abou, membre de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISSP), ancien dirigeant de l'Association des jeunes avocats et membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), avait été arrêté à Tunis le 1er mars 2005, sans qu'aucune convocation ou mandat ne lui soit adressé. Les charges retenues contre lui portent sur la diffusion sur Internet d'une tribune rédigée en août 2004, où il compare les conditions de détention en Tunisie à celles dans la prison d'Abou Ghraib, en Irak. Comme par hasard, cette interpellation est survenue au lendemain de la diffusion sur Internet d'un nouvel article de maître Abou dans lequel il critique l'invitation faite par Ben Ali à Ariel Sharon, au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), qui se tiendra en novembre 2005. Cette invitation a provoqué de nombreuses manifestations dans le pays, durement réprimées. A présent, on comprend mieux... beaucoup mieux !
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