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1,2 millions dans les rues de MexicoRoberto, Dimanche, Avril 24, 2005 - 22:08 (Analyses | Democratie) Mexico, dimanche 24 avril 2005 – Selon le Secrétariat mexicain de la sécurité publique, plus d’un million deux cent mille personnes ont défilé dimanche dans les rues de la capitale mexicaine afin d’appuyer le candidat aux présidentielles, l’actuel maire de la ville de Mexico, Andres Manuel Lopez Obrador. C’est à 10 heures du matin dimanche que Lopez Obrador avait convié ses supporters a défiler dans la marche du silence pour montrer l’appui populaire qu’il reçoit, mais aussi et surtout pour dénoncer les agissements des deux partis de droite qui se sont unis au cours des dernières années dans un effort visant à faire échouer les plans politiques du favori pour les élections de 2006. Membre du PRD, le Parti de la révolution démocratique (de gauche), Obrador a fait face à plusieurs actions concertées de la part du parti du président Fox, le PAN (Parti d’action nationale), et du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) qui détiennent présentement la majorité au parlement mexicain. L’action la plus largement contestée, même de l’intérieur des partis de droite, est le vote des membres de la chambre des députés, le 7 avril dernier, levant l’immunité de Obrador, ouvrant du coup la voie à des procédures légales à son encontre sous accusation d’avoir construit illégalement une section d’autoroute dans la ville. Alors que le PRI semblait se diriger vers une victoire aux présidentielles, Obrador est venu damner les pions et renverser toute la situation. Aux prises avec des accusations de corruption dans son parti, Fox a perdu l’appui populaire et le vent de sympathie qui soufflait à sa faveur lors des dernières présidentielles de 2000, où il avait délogé le PRI, jusqu’alors au pouvoir depuis 70 ans. Jamais, donc, le Mexique n’a réellement penché à gauche comme il l’a fait dernièrement. Parlant d’un complot à son encontre, mené par les secteurs de droite, Obrador a entrepris une tournée nationale depuis la levée de son immunité, ceci afin de montrer la faveur populaire et le vent de sympathie qui anime ses sympathisants partout au pays. Devant des foules nombreuses, et dans des villes traditionnellement à droite et sympathiques aux partis au pouvoir, Obrador a réussit l’exploit d’attirer une foule impressionnante partout où il est passé. Le point final de cette tournée nationale se terminait dimanche à Mexico. Parallèlement à cette pré-campagne politique dans laquelle il s’est engagé, Obrador a, cela dit, fait face à de nombreuses nouvelles manoeuvres au cours des derniers jours. Son chemin semé d’embûches s’est obscurcit une nouvelle fois lorsque la Bureau du procureur général de la République (Procuraduría General de la República - PGR), grandement influencé par le président Fox, a annoncé le 15 avril dernier qu’Obrador serait arrêté s’il décidait de reprendre son poste ce lundi. N’arrêtant devant rien, le candidat de gauche avait annoncé qu’il retournerait à son poste peut importe les conséquences, ce qui laissait planer la possibilité qu’il devienne un martyr politique. Mais c’était sans compter que deux membres du PAN décident de déposer une caution au Ministère public, entité responsable du dossier d’accusation contre Obrador, afin d’éviter sa détention. « Ce ne sont que des lâches » a rétorqué Obrador dans un de ces nombreux discours publics pour commenter la stratégie de contingence menée par ses opposants. L'imbroglio légal dans laquelle se trouve Obrador, à savoir s'il a le droit de reprendre son poste de maire ou pas, reste en suspens. Quoiqu’il en soit, à chaque manœuvre à son encontre, Obrador gagne un terrain important. De nombreux journalistes, dont le bien connu Jaime Aviles du journal de gauche La Jornada, considèrent que chaque action de la part des partis de droite n’est plus qu’un pas en arrière pour ces derniers. L’appui populaire n’a que grandit alors que les tentatives d’écarter Obrador de la scène politique se poursuivent. C’est sans doute pour cela que les centaines de milliers de personnes ont défilé aujourd’hui dans les rues de la ville. Des groupes sont venus de partout au pays, de toutes tendances politiques, marchant en silence le long des très larges avenues de la ville. Sur plus de 9 km la manifestation calme et pacifique aura montré l’étendue du mouvement de rejet des partis de droite. Alors qu’Obrador prenait la parole à midi dans le Zocalo, la plus grande place de la ville, les marcheurs arrivaient encore en grand nombre. Il était de toute façon impossible de circuler dans tout le centre ville, telle était l’ampleur de cette marche. La montée de Lopez Obrador dans les sondages laisse croire qu’il pourra éventuellement prendre le pouvoir d’un des plus importants pays d’Amérique latine. Déjà, faut-il le rappeler, la majorité des pays de l’Amérique du Sud ont des dirigeants qui penchent vers la gauche. L’élection de Lopez Obrador pourrait signaler une unité plus grande de l’Amérique latine face à la puissance impériale de toujours : les Etats-Unis. Roberto Nieto
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