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Venezuela: Le destin des Etats-Unis est de semer la misère en Amériquefranz, Dimanche, Avril 24, 2005 - 09:02 (Analyses | Democratie)
Franz J. T. Lee
A l’époque de Simon Bolivar, la glorieuse Révolution Anglaise, la Révolution Nord-Américaine, la Révolution Française et la Révolution industrielle Britannique produisirent des effets durables à l’échelle mondiale sur les idées politiques, la morale sociale et la pratique révolutionnaire de tous les grands hommes. C’était le temps de la glorieuse victoire du capitalisme bourgeois-démocratique sur l’esclavagisme antique et le servage féodalo-absolutiste. Ces changements révolutionnaires momentanés eurent un impact prolongé sur les perspectives politiques, les gouvernements et la liberté des diverses classes sociales, mais aussi sur les mentalités des sujets coloniaux et des peuples dominés par l’Europe, en particulier en Amérique du Sud et aux Caraïbes, comme on peut le vérifier dans la pensée politique de John Lock, Thomas Paine, Charles-Louis Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau, John Stuart Mill, Simon Bolivar, Thomas Jefferson, etc. Tous furent profondément influencés par les principes démocratico-capitalistes, sociaux et moraux de l’ancienne Grande Charte, la fameuse Charte Anglaise des Garanties Individuelles (1689), de la Déclaration (Nord) Américaine d’Indépendance (1776), de la Déclaration Française des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789) et de la Charte Etasunienne des Garanties Individuelles (1791). Bien entendu, l’Histoire a permis de vérifier bien des fois, et c’est encore plus vrai aujourd’hui, que l’intention des classes dominantes capitalistes n’est pas d’appliquer ces droits humains et libertés aux peuples coloniaux et néo-coloniaux. L’idéologie libérale-démocratique qui procède de ces événements historiques a débouché sur l’Indépendance Nord-Américaine ; en France, où lutta Francisco de Miranda, elle aboutit à la monarchie constitutionnelle et au despotisme démocratique ainsi qu’à l’empire napoléonien. Au-delà, un nationalisme virulent et contagieux s’est répandu en Europe et dans d’autres régions, tout particulièrement en Amérique latine, au moyen de guerres sanglantes d’une conquête féroce, mais aussi d’une lutte pour l’indépendance nationale, inspirée par l’ "Esprit du Monde" de Hegel monté à cheval, à savoir par Napoléon Bonaparte. Il a été temporairement contenu à l’époque du Congrès de Vienne et du Congrès d’Europe, mais a refleurit avec les révolutions de 1848. En Amérique du Nord, les "pères fondateurs" dénoncèrent avec force la Couronne Britannique. Ainsi Thomas Jefferson [1] : "On dit parfois qu’il n’est guère possible que les hommes se gouvernent eux-mêmes. Doit-on alors se reposer sur un gouvernement extérieur ? Les rois seraient-ils des anges destinés à gouverner ? L’histoire tranchera". Ce commentaire de Thomas Paine [2], considérant l’histoire, nous renvoie aux actuels "comportements sauvages" de la clique de Bush et des EU comme "chefs des bandes de pillards" : "... si nous pouvions sortir des ténèbres les temps obscurs de l’antiquité, au sujet de l’origine des rois, de l’Etat et leur premier essor, nous trouverions qu’ils n’étaient rien d’autre qu’une bande de brutes insomniaques qui, par leurs comportements sauvages et la ruse se firent chefs des bandes de pillards, terrorisèrent les faibles et les sans-défense et leur firent payer leur sécurité" (Cité dans : Murray N. Rothbard, 1977 ; "Robert Nozick and the Immaculate Conception of the State, Journal Of Libertarian Studies, vol. 1, n° 1, p. 45). Dans son ouvrage "La crise" (1776-1783), qui marqua les débuts de la Révolution Nord-Américaine, Thomas Paine décrivit les temps révolutionnaires turbulents. En syntonie avec les idées anticoloniales du Libertador Simon Bolivar, Paine était fortement anitesclavagiste, et un des premiers révolutionnaires démocratiques à plaider pour une organisation mondiale de la paix et pour la constitution d’un système de protection sociale des classes sociales défavorisées, appauvries et des personnes âgées. Ces idées politiques, en particulier celle qui étaient anti-religieuses, n’étaient pas au goût des autres "pères fondateurs" du capitalisme nord-américain. Il exprima ainsi le sentiment de cette époque : "Nous vivons des temps qui mettent à l’épreuve les âmes des hommes". C’est vrai aussi pour notre époque, en particulier au Venezuela. Nos corps, nos esprits, notre praxis et notre théorie révolutionnaire sont à l’épreuve. Dans cet esprit révolutionnaire une autre voie émancipatrice, complètement neuve, parlant de "miracles" à venir, a résonné dans tout l’Amérique du Sud et Centrale : "Peut-on imaginer qu’un peuple qui vient de s’émanciper est capable de s’élever dans les hautes sphères de la liberté, sans comme Icare, brûler ses ailes et tomber dans l’abîme ! Un tel miracle est inconcevable et sans précédents. Aucune probabilité raisonnable ne peut soutenir pareille espérance" (Simon Bolivar, in Lettre à un habitant de la Jamaïque, 6 septembre 1815). Les Vénézuéliens ont accompli trois "miracles" en ligne, revalidant le pouvoir citoyen d’un "peuple qui vient de s’émanciper", par la résistance révolutionnaire : en avril 2002 contre le coup d’Etat, en décembre 2002 contre le sabotage pétrolier et en août 2004 en ratifiant leur Président Bolivarien dans le référendum révocatoire. Il ne fait pas de doute que Simon Bolivar était préoccupé par le futur de l’humanité et de sa préservation dans le système capitaliste à venir : "Durant l’enfance de l’humanité, quand elle était absorbée par l’incertitude, l’ignorance et l’erreur, était-il possible de prévoir le type de système à adopter pour sa préservation ?". Prévoyant l’immensité des tâches émancipatrices de la Révolution Bolivarienne, il citait ce mot de Montesquieu : "Il est plus difficile de tirer un peuple de la servitude que d’en asservir un libre" (Lettre à un habitant de la Jamaïque) La pensée politique [3]du Libertador Simon Bolivar A l’instar de nombreux révolutionnaires de ce qu’on a appelé plus tard le "Tiers-Monde", comme par exemple Ernesto "Che" Guevara de la Serna, Simon José Antonio de la Santisima Trinidad Bolivar était issu de la classe supérieure aristocratique. Né à Caracas le 24 juillet 1783 de Don Juan Vicente Bolivar y Ponte et de Doña Maria de la Concepcion Palacios y Blanco, il est mort le 17 décembre 1830. Comme pour le Mahatma Gandhi, pour permettre la comparaison philosophico-historique, nous n’aborderons ici, de manière très générale, que les positions sociales, politiques et morales de Bolivar. Dans son article "La Republica Bolivariana" (Mount Pleasant ; 1995) en ligne dans "La Biblioteca Virtual de Simon Bolivar", www.geocities com Miguel Centellas définit comme suit l’essence politique de sa philosophie sociale : "Simon Bolivar était un Républicain convaincu. S’inspirant des idées de l’Antique République Romaine et de la pensée politique anglo-française, combinées à ses propres idées personnelles, Bolivar a forgé sa conception d’un gouvernement républicain où s’entremêlent les idéaux des libertés civiles des Lumières et la vision gréco-romaine des vertus et limites civiques de la volonté populaire". Tout comme aujourd’hui Chavez et la Révolution Bolivarienne dans sa totalité, Bolivar condamnait catégoriquement les empires mondiaux hégémoniques et impérialistes : "Bolivar rejetait à la fois le gouvernement monarchique et le gouvernement impérial, les considérant inadaptés à l’Amérique espagnole et contraires aux principes de liberté et d’égalité. Comparant Monarchie et République, il se prononce pour cette dernière, considérant que ‘ l’intérêt bien compris d’une République est circonscrit dans les limites de sa conservation, de sa prospérité et de sa gloire. Comme la liberté exclut la domination, justement son contraire, rien ne stimule les Républicains à étendre les confins de leur nation au détriment de leurs propres ressources’ (Lettre à un habitant de la Jamaïque). En Amérique, des monarchies n’éviteraient pas le piège des guerre territoriales, de succession et de pouvoir comme en Europe". www.geocities.com/Athens Quelle analyse scientifique, sociale et bolivarienne juste, quelle vision transhistorique de la vérité et de notre crise mondiale contemporaine ! Bien sûr, comme Miranda, Bolivar s’appuie sur l’idéal tricolore de la République Française : Liberté, Egalité, Fraternité. En cela, il est bien un fils de son époque, influencé par l’ordre social bourgeois d’alors, comme par exemple par l’optique capitaliste des Lumières relative aux libertés civiles que sont l’égalité politique et la liberté religieuse, représentées par Rousseau, Stuart Mill, Bentham, Locke, etc. De plus nombre de ses idées concernant les responsabilités civiles ont pour origine directe Platon et Cicéron. Dans le domaine éducatif, inspiré par son maître Simon Rodriguez, en particulier par son "Essai sur l’Education Publique", Bolivar a posé les fondements des "Missions éducatives" actuelles ainsi que d’autres mesures engagées par le gouvernement bolivarien destinées à rééduquer les masses afin qu’elles deviennent vraiment les protagonistes sociaux de la vie publique d’une démocratie participative. Voyons, comme nous l’avons fait pour Gandhi (cf. La Filosofia Social de Mahatma K. Gandhi y su relevancia a Nivel Global, por Franz Lee, in Aporrea 24-01-05, http://aporrea.org/damaletra.php ?docid=11656), sur quels principes de base repose la philosophie politique républicaine de Bolivar. Principes de base de la philosophie sociale de Bolivar Miguel Centellas a résumé les principes politiques de Bolivar de la manière suivante : 1. L’ordre est la nécessité la plus importante 2. Un pouvoir législatif tri-caméral disposant de pouvoirs larges et variés est constitué par : 2.1 Un sénat héréditaire et professionnel 2.2 Un corps de contrôleurs représentant l’ "Autorité Morale" de l’Etat 2.3 Une Assemblée Législative élue par le peuple 3. Un Exécutif à vie appuyé par un Cabinet actif ou des ministres 4.Un système judiciaire détaché du législatif 5. Un système électoral représentatif 6. Autonomie militaire Quelques remarques là-dessus. Dans son Manifeste de Carthagène (du 15 décembre 1812), Bolivar a insisté sur la nécessité de rétablir l’ordre social, tâche principale d’une société révolutionnaire, sans "ménager les lois ou constitutions (moribondes)", et ce jusqu’à l’instauration du bonheur véritable et de la paix. C’est aussi précisément la tâche principale de l’actuel gouvernement de Chavez au Venezuela. Il était convaincu que "sans ordre et stabilité le chaos en résultant détruirait ce que les héros de la révolution avait établi par leurs luttes, la souveraineté politique" (Centellas). Cela vaut également pour la situation critique dans laquelle se trouve le Venezuela révolutionnaire actuel. Bolivar en concluait que les futures nations latino-américaines nécessiteraient "l’attention de gouvernements paternels pour guérir des blessures du despotisme et de la guerre" (Lettre à un habitant de la Jamaïque) et que "sans responsabilité ni restrictions la nation tombe dans le chaos" (Message au Congrès de Bolivie). Contrairement au pacifisme actif qui a prévalu ailleurs, Simon Bolivar a privilégié, en tant que soldat du "pouvoir citoyen" et en défense de la souveraineté de l’Amérique latine, l’ "usage de la force pour libérer les peuples ignorants de leurs droits (Manifeste de Carthagène). Après l’obtention de l’indépendance de l’Espagne, il considérait que la seconde phase de la révolution était la conquête du véritable pouvoir politique. Sans doute, la véritable indépendance sociale n’est possible que dans le contexte d’une intégration économique de la Grande Colombie. C’est dans ce cadre que les peuples hispano-américains doivent organiser les forces populaires et entretenir moralement leurs vertus civiques. C’est ici que se rencontrent Bolivar et Gandhi. C’est là l’essence sociale de tous les projets sociaux bolivariens en cours. Etant fondé sur le Platonisme, il est logique que le Bolivarisme mette l’accent sur le summum bonum ("Le souverain bien" de Sénèque dans sa "Lettre à Lucilius", et la "connaissance de Dieu" de Spinoza dans son "Ethique", Propos XXVIII, ce concept philosophique sert de fondement à une "théorie de la justice" moderne, ndt) au niveau social, le bien commun, mais à la différence de Gandhi, la question est sociale au-delà de l’individu. "Les expressions démocratiques illimitées nuisent au bien-être général de l’Etat et de la Nation, peuvent conduire en définitive à la perte de liberté individuelle" (Centellas). Procédant de l’utilitarisme de Bentham et Stuart Mill, Bolivar en déduisait au sujet du bonheur humain : "Le plus parfait des régimes politiques, c’est le régime qui crée la plus grande somme de bonheur possible, la plus grande somme de sécurité sociale et de stabilité politique. Grâce aux lois édictées par le 1er Congrès, nous sommes en droit d’espérer que le bonheur sera la dot de la nation vénézuélienne ; et grâce aux vôtres, nous devons pouvoir nous flatter que la stabilité et la sécurité rendront ce bonheur éternel. Il vous appartient de résoudre ce problème : après avoir brisé toutes les entraves de notre oppression passée, comment et par quel prodige pourrons nous éviter que nos vieilles et dures chaînes ne se changent en armes contre la liberté ?" (Discours d’Angostura). Il ajoute autre part qu’il s’agit de "modeler le caractère d’une nation et de la conduire à la grandeur, à la prospérité et à la puissance" (Essai sur l’Education). En ce qui concerne le type de gouvernement qu’il concevait, nombre de ses idées sont puisées à la Politeia de Platon (évitons la traduction contestée du mot grec politeia par "constitution", de Monsieur Giscard d’Estaing dans la reprise tronquée qu’il fait d’un propos de Thucydide pour sa Constitution Européenne, ndt), comme par exemple celle consistant à éduquer les futurs Sénateurs de la République dans "un collège spécialement destiné à instruire ces tuteurs et futurs législateurs de la Nation... Dès leur enfance ils sauraient à quelle carrière la Providence les destine" (Discours d’Angostura). Pour la conservation de l’autorité morale de l’Etat, Bolivar propose un corps législatif spécial, les "Contrôleurs". "Les Contrôleurs sont conçus pour agir de manière similaire à la Cour Suprême des Etats-Unis, bien qu’il ne s’agisse pas d’un corps juridique". Les Contrôleurs de Bolivar "sont les procureurs contre le gouvernement de la défense de la Constitution et des droits populaires" (Message au Congrès de Bolivie). Bien que de manière incomplète, Bolivar voyait dans ce corps un nouveau pouvoir de l’Etat, qui doit "exercer l’autorité la plus crainte mais la plus sublime" (Message au Congrès de Bolivie). Il est conçu pour protéger le peuple, la souveraineté et les droits civils contre tout abus immoral d’un gouvernement corrompu. Ce bras de la législature fonctionne afin de maintenir et "sauvegarder la morale, les sciences, les arts, l’éducation et la presse" (Message au Congrès de Bolivie). Alors que les Assemblées créent les lois, que le Sénat est le gardien de la vertu républicaine, les contrôleurs sont les protecteurs du peuple et de ses droits civils contre les abus gouvernementaux. Ils doivent aussi protéger le peuple des dommages psychologiques que peuvent causer les campagnes de désinformation et la guerre de l’information, afin de sauvegarder la morale sociale..." (Message au Congrès de Bolivie). En définitive, si on étudie attentivement la théorie de l’Etat de Bolivar, avec sa référence occasionnelle à Montesquieu, on peut observer qu’il admet la possibilité qu’il n’y a pas de recettes classiques pour établir les lois et les institutions politiques. On rencontre aussi l’idée que les révolutions sociales sont différentes les unes des autres : selon le lieu, selon l’époque et selon le peuple. Ces différences valent aussi pour la révolution sociale que conduit actuellement l’Etat bolivarien. Nous pourrions poursuivre en écrivant des volumes entiers sur le génie humain de Bolivar, sur sa pensée politique et sa philosophie sociale, mais ce qui précède devrait suffire pour éclairer sur la grandeur transhistorique de ses visions libératrices, sur sa pensée et sa philosophie, et sa portée émancipatrice pour la lutte révolutionnaire éternelle contemporaine contre le fascisme mondial [Pour des informations additionnelles factuelles, consulter, en français : Simon Bolivar, L’espérance de l’univers, par Salcedo-Bastardo, Paris, Unesco, 1983 ]. La critique devrait honorer tout esprit ou homme d’Etat grandiose, mais elle doit être sublime et venir des sommets scientifiques et philosophiques atteints par un/une libéra-teur/trice. Une critique constructive de l’oeuvre titanesque de Bolivar excéderait les limites de ce bref article. Un autre titan historique, Karl Marx, s’y est essayé, dans un article essentiellement descriptif et de surcroît mal renseigné pour "The New American Encyclopedia", vol. III : "Bolivar y Ponte". www.mlwerke.de/me/me14/me14_217.htm Concluons par cette mise en garde écrite il y a près de 2 siècles au sujet de la future plaie impérialiste et fasciste des Etats-Unis, et qui traduit la force théorique transhistorique de Simon Bolivar et de la Révolution Bolivarienne conduite par le président Hugo Chavez Frias : "Les Etats-Unis paraissent devoir être destinés par la Providence à semer la misère en Amérique au nom de la liberté". Franz J.T. Lee est professeur de philosophie et de sciences politiques à l’université des Andes (ULA) à Mérida, Venezuela. Voir son site : www.franz-lee.org/ - N.d.t : Titre de l’ article inspiré de l’annonce prophétique de Simon Bolivar : "Les Etats-Unis paraissent destinés par la Providence à semer la misère en Amérique au nom de la liberté" (Lettre du 5 août 1829 au Colonel Patrick Campbell, ministre de Grande Bretagne en Colombie). - Source : http://aporrea.org/damaletra.php ?docid=11745 - Traduction du castillan par Gérard Jugant pour Révolution Bolivarienne N° 9 |
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