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L'AG, l'AG, c'est pas une raison pour s'arrêter !Anonyme, Jeudi, Avril 7, 2005 - 22:07 Voici une contribution contre ces AGs pacifiantes, tristes et trop souvent moribondes Exposé polyphonique sur la sauvagerie communisatrice de nos vies : au-delà et souvent contre la démocratie directe comme forme autogérée de la domestication dimanche 20 mars 2005. (Texte pour une présentation orale lors d’une conférence) Le Démocratisme Radical Le démocratisme radical se veut, dans le meilleur des cas, la critique du mode de production capitaliste pour laquelle il ne s’agit plus pour le prolétariat d’abolir ses conditions d’existence, c’est à dire abolir le mode de production capitaliste et lui-même, mais de maîtriser ses conditions d’existence. Pour cela ce mouvement social trouve dans la démocratie revendiquée comme radicale la forme et le contenu le plus général de son existence et de son action (maîtrise, contrôle). Le prolétaire est remplacé par le citoyen, la révolution par l’alternative. La notion d’alternative est centrale en ce qu’elle suppose que les conditions actuelles de la production et de la société en général pourraient être gérées de deux façons différentes. Le démocratisme radical a des solutions pour tout. Le mouvement est vaste : de formes qui ne revendiquent qu’un aménagement, un capitalisme à visage humain, jusqu’à des perspectives alternatives qui se veulent rupture d’avec le capitalisme tout en demeurant dans la problématique de la maîtrise. - Roland Simon De l’affirmation sans compromis de notre existence communisée, nous attaquons les procédures de gestion de nos vies y compris la démocratie directe particulièrement sous sa forme assembléiste. Nous n’avons que faire de passer nos vies à gérer le monde dans la procédure dans de vastes assemblées générales qui mettent en place la pacification des conflits. Notre vie est une attaque constante contre sa formalisation-programmation. Nous entendons par démocratie directe l’autogestion procédurière de nos misères, le lieu de pacification des conflits, l’espace structurant de rencontres légitimé comme lieu de programmation de la discussion, de la non-vie, de la domination du code sur la vitalité et le dynamisme du mouvement, la tentative de concilier toutes les puissances sociales dans un même mouvement en faisant l’économie de la violence entre tendances dominantes et mouvements de destruction de ces formes de domination... Notre sauvagerie insoumise, notre insoumission sauvage, se vit comme dépassement de la reproduction sociale, comme sabotage de la reproduction sociale bureaucratique, étatique, capitaliste, patriarcale... Nous sommes en rupture avec la vie hiérarchique, triste, normalisée, régulée... Nous nous reconnaissons dans la souveraineté et la communisation. Nous nous reconnaissons contre la Police et contre ce qui police, ce qui norme, ce qui purifie, ce qui gère... Nous assumons la fureur et la ferveur du vivre... Nous désirons et vivons sans fin... Nous sommes des barbares contre la civilisation qui domine et celle qui le voudrait. Nous sommes en grève permanente... La communisation et la souveraineté sauvage de nos vies s’opposent à toute pacification fusse-t-elle le résultat de la domination de l’Assemblée Générale, de ses procédures, de ses réthoricien-ne-s ou encore de la tyrannie de la majorité domestiquée... « Nos orientations dans la période actuelle, c’est la critique des rapports de production capitalistes restructurés, c’est donc la critique de l’alternativisme, du démocratisme radical, c’est l’affirmation que le communisme n’est pas démocratie vraie, n’est pas économie sociale, qu’il ne répond pas à la question de comment relier les individus entre eux ; c’est l’affirmation de la rupture révolutionnaire comme incontournable. » « Communisation est ici définie comme antagonique à ce monde, en conflit irréconciliable et violent (jusqu’à l’illégalité) avec lui. Elle diffère donc de l’alternative qui cherche (et souvent réussit) à se faire accepter à la marge, et à coexister durablement avec l’Etat et le salariat, dans l’espoir que le rapport de forces s’inverse un jour tout seul, et que les zones et activités " libérées " deviennent majoritaires puis finissent par tout emporter, sans révolution, grâce à la supériorité naturelle de rapports humains et fraternels sur les relations mercantiles et de domination. » « A l’écart des AG, nous avons pu vivre des débats intenses, des repas collectifs, voir des tags apparaître, des murs se briser : une violence et une joie qui, pour une fois, n’étaient pas entravées par l’atmosphère tristement citoyenne des luttes étudiantes. Nous avons senti qu’à ce niveau se jouait tout autre chose qu’une simple contestation ponctuelle, qu’à cet endroit s’élaborait puissamment un refus de ce monde et de ces règles du jeu. Nous avons vu que, la disconvenance aidant, la lutte étudiante pouvait devenir, dans ses marges, un moment de communisation, un moment où le partage des pratiques et des expériences s’exprime telle une nécessité sensible pour abattre ce qui nous réduit. Peut-être nous appartient-il, à présent, de jouer avec cette disconvenance, d’utiliser ce mal-être que nous avons en partage avec bon nombre de ceux qui nous entourent, dans notre pratique politique quotidienne. Ce qui signifie, pour ceux qui luttent déjà, de cesser de recourir à des prétextes vaseux de type "réforme" ou "répression", qui font toujours courir le risque de retomber dans de vaines perspectives syndicales et des contre-propositions foireuses. Il faut désormais nous battre pour nous-mêmes, pour les formes de vie, les mondes, qui sont les nôtres. Nous avons des pratiques communes de vies partagées, d’organisations collectives, des stratégies de récup’, de débrouille, de vol (ou comment manger sans recourir à papa-maman et en limitant nos sacrifices au monde du travail). Nos envies de temps pour nous reposer, nous balader, écrire, parler, fabriquer, faire l’amour qui sont bien plus nuisibles à ce monde si nous essayons de les faire exister jusqu’au bout que les minces revendications des mouvements traditionnels. Une de nos premières armes devient alors les modes de vie qui nous conviennent, nos modes de partage et d’expression collective, qu’il nous appartient de montrer et de mettre en oeuvre à l’intérieur des espaces auxquels on nous assigne - et donc, pour ce qui nous concerne ici, les couloirs, les amphis, les hall : ces lieux pacifiés dans lesquels se « La prochaine révolution sera communisation de la société, c’est-à-dire sa destruction, sans "période de transition" ni "dictature du prolétariat", destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus... »
Site de la revue Meeting où le démocratisme radical est passé à tabac
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