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BLOCAGE DU CASINO: Agir pour mettre fin au jeu de roulette russe avec l'avenir des étudiants-es !!!

Lucho Luchando, Dimanche, Mars 20, 2005 - 15:15

Compte-rendu écrit par Louis-F. Gaudet

Vendredi le 18 mars, un groupe composé de plus d’une centaine de grévistes s’étaient donnés rendez-vous, répondant à l’appel à la perturbation économique lancé par la Coalition pour une Association de Solidarité Syndicale Etudiante Elargie. Réunis au carré Berri, au centre ville de Montréal, les grévistes ont usé de stratagèmes pour déjouer la surveillance policière et ont bloqué l’accès au Casino de Montréal, vache à lait du gouvernement québécois, pendant plus de deux heures et 30 minutes.

Les grévistes, plutôt que de semer l’alerte parmi les forces de l’ordre en prenant directement la rue, ont plutôt décidé d’envahir l’enceinte de l’Université du Québec à Montréal, à deux pas du point de rassemblement. Ils et elles ont ainsi déjoué la police qui était déjà sur un pied d’alerte, prête à intervenir. Il faut également rappeler que la semaine dernière, suite à une intervention de la part des policiers contre les grévistes à l’intérieur de cette université, un vaste mouvement unissant professeurs, chargés de cours, étudiants et associations de défense des droits s’est composée pour garantir l’autonomie des institutions d’éducation supérieure et garder les forces répressives à bonne distance. Cette situation a permis au cortège d’emprunter librement le système de passages souterrains de l’Université pour déboucher sur les quais du métro. Et pas n’importe quel métro, un métro populaire, où les guérites n’existent plus et le transport est gratuit! Franchissant en masse les guichets sans payer, la bruyante manifestation prenait la direction de l’Ile Ste-Hélène. L’île fait le lien entre le centre-ville de Montréal et l’Ile Notre-Dame, où se trouve le temple du profit sans vergogne, exploité par le gouvernement du Québec.

La masse de grévistes en colère, déterminée à récupérer les 103 millions coupés dans le régime d’aide financière et à faire avancer les revendications pour la gratuité scolaire à tous les niveaux d’études, a débuté le blocage du pont de la Concorde vers 17h30. Le pont est l’unique lien routier permettant l’accès au Casino. Les « Assez! C’est assez! Nous ont veut la gratuité! » « Charest, salaud! Le peuple aura ta peau! » résonnaient au dessus des rapides du St-Laurent. Au moment où le soleil se couchait sur les tours à bureaux du centre-ville et le Mont-Royal, le blocus était total. Aucun piéton, ni voiture ne pouvait accéder au Casino. Pendant ce temps, nombreux étaient adeptes du jeux qui quittaient en masse l’Ile Notre-Dame, ralentissant ainsi considérablement l’afflux d’argent neuf dans les video-pokers et sur les tables de jeux. « Que le gouvernement se le tienne bien pour dit, les étudiants ne laisseront pas Charest, ni Fournier, ni les Libéraux jouer à la roulette russe avec leur avenir en les infligeant de dettes impossible à rembourser! » s’est exclamé un gréviste solidaire. « Jouer au casino est un choix, étudier est un droit! J’ai contracté 18 000 dollars de dettes en six ans d’études post-secondaires. Avec la réforme, 12 mois plus tard, mon endettement est maintenant à 25 000 dollars!!! » a conclu le gréviste.

Le mouvement de grève qui prend de l’ampleur de jour en jour reçoit l’appui de la majorité de la population. Sur la scène du blocage, les préposés à la circulation du Casino, en majorité des personnes issues de l’immigration ou d’autres étudiants forcés de travailler au risque de mettre leurs études en péril s’affichaient clairement en faveur de l’action. « C’est vraiment un point stratégique pour mettre la pression sur le gouvernement. Chaque vendredi et samedi soir rapportent au minimum 1 million de dollars en redevances au gouvernement. L’affluence y est nettement plus élevée que les autres jours » a mentionné une préposée au stationnement du casino, le sourire en coin.

Pendant ce temps, les forces policières tentaient de rabattre la détermination de ceux qui croient en l’action directe pour renforcer le rapport de force en faveur des étudiants et des étudiantes face au gouvernement. À plusieurs moments, des caravanes composées entre 6 et 10 patrouilles fonçaient à toute vitesse en direction des grévistes pour ensuite faire demi-tour. À quelques centaines de mètres, l’escouade tactique du Service de police de la ville de Montréal revêtait ses équipements dans le cas où une intervention serait réclamée par leurs supérieurs. Mais rien n’y fit, les occupants du pont de la Concorde étaient bien déterminés à poursuivre leur action.

Après deux heures d’occupation, le blocage était toujours là, observé par la police, dont la majorité des forces tactiques s’étaient retranchées à l’écart de l’action. Cela est hors du commun à Montréal, où les dernières années ont été caractérisées par plus de 2000 arrestations à caractère politique, lors de manifestations et d’actions de désobéissance civile. Les grévistes n’étaient résolument pas prêt à cette éventualité. Plusieurs n’était pas suffisamment équipés pour faire face au froid, la nourriture, l’eau et les couvertures faisaient défaut à cette occupation qui avait certes le désir et la détermination de se poursuivre mais l’incapacité physique de rester sur place, en cette froide nuit du mois de mars.

Une assemblée eut lieu pour tâter le pouls des occupants et des occupantes. Plusieurs manifestaient leur désir de poursuivre le blocage alors qu’une majorité souhaitaient lever l’occupation pour mieux planifier d’autres actions dans les jours à venir. « On a complètement bloqué l’accès au Casino pendant plus de deux heures et demi. Notre but est partiellement atteint, mais il faut capitaliser sur le fait qu’aucune arrestation n’a eu lieu et qu’il s’agit de la première action d’une série d’actes de perturbation économique. Étant donné le froid, vaut mieux partir avant que tout se termine en queue de poisson. Le momentum est donné! » s’est exprimée une gréviste. Après plusieurs minutes de débat, les grévistes décidèrent finalement de lever le siège vers 19h30.

Quelque chose prend son envol ces jours-ci au Québec : une expérience de politisation radicale de la jeunesse qui renie les tactiques traditionnelles de concertation à la québécoise. Initiée par une association étudiante proche de la tendance libertaire, elle ne peut que stimuler les luttes pour la justice sociale et l’égalité. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que le véritable et difficile travail d’organisation débutera à la fin de cette campagne contre le gouvernement libéral de Jean Charest et pour le droit à l’éducation : assurer la pérennité de cet élan de mobilisations et d’assemblées générales assurant la participation et la délibération directe des étudiants et des étudiantes pour l’autonomie et la libération des institutions d’éducation post-secondaires du Québec.

Pour plus d’informations sur la grève, consultez le site web de l’ASSÉ :

www.asse-solidarité.qc.ca

Autres photos de l'action
ase.ath.cx/badacid/
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20331.jpg0 octets


Sujet: 
trucs
Auteur-e: 
Sylvestre
Date: 
Lun, 2005-03-21 15:02

se mettre sur la route qui y mène avec de grosse pancartes, où les chars passent moins vite, pour faire lire les pancartes, ca serait bon aussi


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Sujet: 
Se libérer au-delà...
Auteur-e: 
calvaire01
Date: 
Lun, 2005-03-21 18:23

''assurer la pérennité de cet élan de mobilisations et d’assemblées générales assurant la participation et la délibération directe des étudiants et des étudiantes pour l’autonomie et la libération des institutions d’éducation post-secondaires du Québec.''

Ouin, mais se libérer des institutions post-secondaires hiérarchiques, d'hétéronomie, du gouvernement des profs, ça serait super bien aussi mais dans ce but là il faudrait se libérer de l'ensemble social de reproduction de l'élite, du Capital, de la gestion... Etc. etc. Etc. etc...................... Et même des ag de procédures qui empêchent d'être ensemble, de vivre le commun, de combattre vivement, d'attaquer...


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