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Décès de Gladys Marin MillieAnonyme, Lundi, Mars 7, 2005 - 19:56 (Analyses)
Granma International
AU matin du dimanche 6 mars est décédée à Santiago du Chili, notre camarade Gladys Marin, après une vie fructueuse qu’elle a gardé active même au cours des derniers mois, alors quelle luttait courageusement contre la grave et irréversible maladie qui la minait. La Havane, Cuba, 7 Marzo 2005 Décès de Gladys Marin Millie AU matin du dimanche 6 mars est décédée à Santiago du Chili, notre camarade Gladys Marin, après une vie fructueuse qu’elle a gardé active même au cours des derniers mois, alors quelle luttait courageusement contre la grave et irréversible maladie qui la minait. Avec sa disparition, le Chili perd un de ses enfants les plus illustres et le mouvement révolutionnaire latino-américain une de ses figures les plus chères et admirées. Notre Révolution perd une irremplaçable compagne de luttes et un rempart de solidarité conséquente, qui s'est forgée à travers une profonde et indestructible relation avec le camarade Fidel et d'autres camarades de Cuba. Elle a commencé son activité dirigeante à 16 ans seulement, dans les rangs des étudiants et de la Jeunesse communiste du Chili jusqu'à occuper sa direction nationale; elle a marché à l'avant-garde dans la défense du gouvernement de l'Unité populaire de Salvador Allende, à qui l’unit une amitié et une affection profondes. Au moment du coup fasciste de 1973, elle a dû s'exiler contre sa volonté et, de l'extérieur du pays elle s'est distinguée dans la lutte pour la cause de son peuple. En 1978, elle est rentrée clandestinement au Chili où elle a dirigé durant 12 ans la résistance et l'activité du Parti dans les conditions les plus difficiles. Fidèle à la cause à laquelle elle a consacré sa vie, elle a lutté tant que ses forces le lui ont permis pour la justice et en faveur des victimes de la dictature. Elle a été une participante active aux luttes des mouvements politiques et sociaux contre le néo-libéralisme et au processus de construction de l'unité qui se développe en Amérique latine et dans le monde. La camarade Gladys Marin a accumulé des mérites historiques plus que suffisants pour que le Conseil d'Etat de la République de Cuba lui confère en mars, l'an dernier, l'Ordre de José Marti, la plus haute et honorable distinction accordée par la nation cubaine. Son héritage nous accompagnera dans les longues journées de lutte et de victoire qui attendent le mouvement révolutionnaire, populaire et anti-impérialiste. GLADYS DE TOUS IL émanait d’elle une force, une énergie singulières, et toute la jeunesse qui comblait la salle accompagnait son enthousiasme et la détermination qui habitaient ses paroles et ses gestes. La secrétaire générale des Jeunesses communistes prenait la parole alors que le livre de ses luttes en faveur du peuple n’en était qu’à sa toute première page. C’est ainsi que je me la rappelle, par une après-midi de 1973 au théâtre Lautaro, à Santiago du Chili, deux mois avant le coup de griffe de Pinochet contre le gouvernement de l’Unité populaire que présidait l’inoubliable Salvador Allende. Elle souriait, et pas parce qu’elle se trouvait parmi des amis, des camarades, car chaque fois que je l’ai vue, là-bas et à Cuba, elle souriait, et lorsqu’elle apparaissait sur des photos, défiant dans la rue les carabiniers (police militaire), sur son visage on ne lisait ni la furie, ni la haine ni un autre sentiment négatif. Elle faisait simplement partie de ces personnes qui ne voient leur vie qu’en fonction de la lutte pour des idéaux sacrés. Et elle a lutté jusqu’à son dernier souffle. Il est curieux que même les médias qui l’ont attaquée parce qu’à travers elles ils visaient les idées communistes ont suivi par la suite avec respect l’évolution de la maladie de cette femme courageuse qui n’a jamais fait de concession à l’impérialisme et aima profondément Cuba, sa Révolution, son peuple et Fidel. Bien que disparue physiquement, Gladys Marin appartient au Chili et à tous, comme beaucoup d’autres de ses compatriotes. Et tant mieux si son éternel affrontement à la pauvreté, à l’inégalité et à l’injustice portait le nom de communiste et l’a portée aux postes les plus élevés de son parti, si décrié par les médias capitalistes et si respecté par tous, en fin de compte, en tant que symbole d’honnêteté, de fermeté et de transparence d’idées. Ses convictions étaient aussi fermes que ses positions politiques, et l’ont été dès les journées de combat de sa jeunesse, et jusqu’à sa mort: de nombreuses décennies de dévouement sans partage à son peuple. Très tôt elle se caractérisa par son espièglerie et son esprit contestataire, son refus de garder le silence face aux injustices. Elle était une de ces personnalités qui naissent dans notre Amérique en sachant dès le début où est le devoir. Dans la première page de son autobiographie, Gladys Marin dit ceci: «Dans ma vie il y a des amours, des gens, des idées que j’ai aimés et que j’aime, auxquels je dédie mes jours et mes pas. J’ai beaucoup voyagé, mais toujours avec le cœur et l’esprit dans un lieu, dans une histoire, qui est l’histoire de la libération des chaînes de l’exploitation et de l’injustice qui ligotent la vie de mon peuple et des peuples. Mais chaque jour est une découverte de routes, une nouvelle occasion de naître, de se submerger, de respirer pour continuer à avancer». Qu’éprouva-t-elle en ce jour de 1958 où elle reçu sa carte de jeune communiste? Ses années de dirigeante des Jeunesses communistes coïncident avec l’époque de la solidarité avec le Vietnam, avec la Révolution cubaine agressée et soumise à un blocus. Elle vient à La Havane en 1961 pour voir de près la fièvre de liberté du peuple cubain et elle voit bouillir l’enthousiasme des masses parce que maintenant le pouvoir est entre leurs mains. C’est peu-être à cette époque qu’elle chargea ses batteries pour sa bataille, qu’elle poursuivrait jusqu’au bout. Quoi qu’il en soit, sa lutte s’est intensifiée durant le combat quotidien pour l’Unité populaire, jusqu’à l’arrivée de Salvador Allende à la présidence en 1970, et d’une lueur d’espérance dans le long pays d’O’Higgins. Après le putsch, il y eut la clandestinité, puis l’exil; mais les assassins de la dictature ne purent briser sa volonté, même en tuant son compagnon. La tragédie la blessait profondément, mais aiguisait sa lutte contre la pire tyrannie de l’histoire du Chili. Le Premier Mai 2000, elle était sur la Place de la Révolution de La Havane, exigeant la liberté du petit Elian Gonzalez, qui était la bataille cubaine à ce moment-là, une bataille qu’elle appuya à chaque instant. De Cuba, Gladys Marin reçut d’abord la Médaille de l’Amitié, et l’an dernier Fidel épingla sur sa poitrine l’Ordre de José Marti, la plus haute décoration que décerne le Conseil d’Etat aux personnalités mondiales qui se distinguent le plus pour leur travail et leur solidarité. On pourrait écrire sur elle de nombreuses pages; Gladys demeurera dans la longue liste des Chiliens dont nous nous souviendrons à jamais, aux côtés de Luis Emilio Recabarren, Pablo Neruda, Salvador Allende, Miguel Enriquez et d’autres qui sont entrés dans l’histoire pour leur capacité de combattre l’injustice. Et il vaut mieux l’évoquer avec son optimisme, lorsqu’après avoir reçu l’Ordre de José Marti elle a dit: «Tous les jours il faut lutter avec joie pour la vie». Comme elle l’a fait. ........................................................................................................................................................
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