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PRISE DE CONTRÔLE ALIMENTAIRE 101PML, Vendredi, Mars 4, 2005 - 18:03
Martin AUGER – Correspondant à Québec
Si quelqu’un dit que la nourriture dans les cafétérias coûte trop cher pour ce qui est dans l’assiette, vous croirez tout de suite qu’il s’agit d’un jeune de la polyvalente du coin qui est exaspéré par les restants de la veille qui forment répétitivement sa soupe du jour. Mais dans les faits, il s’agit plutôt d’un constat fait par les étudiants de l’Université Laval. C’est donc pour cette raison que ces derniers entendent profiter du fait que les contrats d’exclusivité avec les sous-traitants tombent à échéance en mai prochain pour prendre le contrôle des installations alimentaires du campus. Je fais tout de suite mon mea culpa, j’ai ri en lisant la nouvelle. Après tout, comment une bande d’étudiants pourrait réussir à détrôner des multinationales spécialisées dans le domaine? Mais tout compte fait, j’ai dû mettre mon petit sourire sarcastique de côté et admettre que l’idée est non seulement bonne, mais réalisable. Si quelqu’un dit que la nourriture dans les cafétérias coûte trop cher pour ce qui est dans l’assiette, vous croirez tout de suite qu’il s’agit d’un jeune de la polyvalente du coin qui est exaspéré par les restants de la veille qui forment répétitivement sa soupe du jour. Mais dans les faits, il s’agit plutôt d’un constat fait par les étudiants de l’Université Laval. C’est donc pour cette raison que ces derniers entendent profiter du fait que les contrats d’exclusivité avec les sous-traitants tombent à échéance en mai prochain pour prendre le contrôle des installations alimentaires du campus. Je fais tout de suite mon mea culpa, j’ai ri en lisant la nouvelle. Après tout, comment une bande d’étudiants pourrait réussir à détrôner des multinationales spécialisées dans le domaine? Mais tout compte fait, j’ai dû mettre mon petit sourire sarcastique de côté et admettre que l’idée est non seulement bonne, mais réalisable. Il faut dire que le concept germe dans l’esprit de plusieurs depuis déjà environ 10 ans, soit depuis le premier repas préparé par une multinationale sur le campus. Et comme, autant au sens propre qu’au figuré, les nombreux plats servis depuis ont laissé un goût amer dans la bouche de plusieurs, il n’en fallait pas plus pour qu’un mouvement se mette en branle. De ce ras-le-bol est donc né le Comité de la reprise des installations alimentaires (CRIA), qui regroupe les différentes associations étudiantes présentes sur le campus. Le pari est gros, mais si la CRIA réussit à gagner sa «liberté alimentaire», ils pourront se vanter d’être les seuls au pays à avoir réussi pareil exploit. Et si jamais ils n’ont pas le contrat, un boycott des plus féroce est déjà à l’agenda. Prendre le contrôle, ça veut tout d’abord dire faciliter les initiatives étudiantes. Beaucoup d’associations étudiantes se plaignent de ne pas pouvoir organiser d’activités de financement sur le campus à cause du monopole de Sodexho, l’entreprise présente dans plusieurs pays ayant le contrat avec l’Université. Pour organiser un repas bénéfice, il faut se prosterner devant le sous-traitant et, trop souvent, s’en retourner avec un refus en guise de réponse. Pour illustrer le principe, j’aime bien prendre comme exemple le repas organisé par l’association étudiante de mon coloc durant lequel ils n’ont eu le droit de servir que des chips, ou des croustilles, comme on se doit de les appeler. Même chose du côté du Collectif de minuit, un groupe d’action alimentaire qui distribue gratuitement, mais dans l’illégalité, de la nourriture végétarienne aux étudiants du campus qui en ont besoin. Selon moi, la moindre des politesses envers quelqu’un qui veut t’empêcher de donner de la nourriture saine est de lui botter gentiment la fesse gauche tout en lui montrant la porte de sortie. Être maître de ce que l’on mange signifie également favoriser la formation. Quoi de mieux pour un étudiant en psychologie qui rêve d’ouvrir un jour son propre bureau que d’acquérir ses premières notions de gestion grâce à une cafétéria. De plus, l’université se vantant d’être pro entreprenariat étudiant, voilà une occasion rêvée pour eux de passer de la parole à l’acte. Les étudiants contrôlant neuf cafés étudiants ainsi que Le Pub, ils ont déjà une certaine expertise en la matière; la gestion des services alimentaires ne seraient donc qu’une suite logique à tout cela. Sous une gouverne étudiante, les profits seraient d’ailleurs gérés par une instance supérieure qui aurait la responsabilité de redistribuer les profits à ses membres. Bien que l’on ne sache pas encore quelle proportion de ceux-ci serait répartie entre chaque secteur d’activité étudiante, mon sens logique me permet de déduire que l’argent reçu en plus par une association entraînerait de nouveaux projets de la part de ces derniers qui, eux, entraîneraient plus d’entreprenariats étudiants qui, eux, entraîneraient plus de revenus et … S’en suivrait donc un effet boule de neige qui serait bien plus bénéfique que de laisser le tout à une firme telle Sodexho qui, selon le site Web de l’organisme Corporate Watch, n’a rien d’exemplaire dans son comportement corporatif. Bref, le message que je lance en parlant du sujet ne pourrait être plus simple. Pourquoi ne pas les imiter? Avoir des concessions alimentaires à l’UdeM qui voudraient faire la promotion de produits équitables ou enrayer le styromousse, tout en proposant des menus plus santé, ça ne peut pas faire de mal à personne. Et ne serait-ce que pour en rajouter, puisque vous avez passé votre secondaire à manger des spaghettis aquatiques et des patates en poudre, force est d’admettre que vous méritez de faire plaisir à vos papilles gustatives une fois rendu à l’université! Ne reste plus qu’à se croiser les doigts pour que les étudiants de Laval gagnent leur combat contre des géants tels Sodexho, Subway et Aramark…
Quartier Libre
<a href="http://www.ql.umontreal.ca/volume12/numero12/societev12n12d.html">http://www.ql.umontreal.ca/volume12/numero12/societev12n12d.html</a>
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