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France Auto-organisation, Anticapitalisme :

Anonyme, Vendredi, Mars 4, 2005 - 08:52

La raisons pour lesquelles il est important de lutter, de manifester et de faire grève ne manquent donc pas. Mais il faut se demander : pour qui lutterons nous ? qui tirera profit de nos manifestations et de nos grèves?

Une nouvelle fois, les syndicats nous appellent à une «journée d’action», à une manifestation. Les raisons ne manquent pas d’entrer en lutte. Il y a eu la réforme des retraites qui a amputé notre futur salaire de vieux travailleurs de 10 à 40%. Il y a les augmentation des salaires inexistantes ou dérisoires, largement inférieures à l’inflation, officielle ou réelle. La remise en cause de la loi sur les 35 heures qui ne porte que sur le temps de travail, mais ne touche pas à la flexibilité imposée par le gouvernement «socialiste» de l’époque. Les fermeture d’entreprises, restructurations et licenciements. La précarité généralisée, le temps partiel imposé. L’augmentation des cotisations pour la Sécu, la diminution des remboursements, la mise en place d’un service à deux vitesses. Le démantèlement de services publics à travers des lois (par exemple loi d’orientation sur l’école) ou des évolutions et restructurations comme à La Poste ou SNCF, remettant en cause les droits des travailleurs, augmentant le coût final pour les usagers et permettant de drainer les profits importants dégagés par ces secteurs vers le capitalisme privé. La liste n’en finirait pas : Nous sommes bien accoutumés avec ces attaques, pratiquées par tous les gouvernements de droite ou de gauche depuis des années. Elles constituent même l’axe essentiel des politiques de ces gouvernements qui se succèdent années après années.

La raisons pour lesquelles il est important de lutter, de manifester et de faire grève ne manquent donc pas. Mais il faut se demander : pour qui lutterons nous ? qui tirera profit de nos manifestations et de nos grèves?

C’est en ordre dispersés, corporation par corporation, que ces syndicats ont appelé les seuls fonctionnaires et assimilés à faire grève les 18, 19 et 20 janvier dernier. C’est en fait à une lutte symbolique que nous sommes conviés. Les syndicats veulent d’un côté montrer aux travailleurs qu’ils sont censés représenter qu’ils agissent et d’un autre côté montrer au patronat et gouvernement qu’ils sont réellement suivis par leur base. C’est que les syndicats ont inscrit sur leur drapeau la défense de l’entreprise et de la nation. Et nous (travailleurs du secteur public ou du secteur privé ; fonctionnaires, travailleurs sous contrat à durée indéterminée, précaires ou sans emploi) qui les suivons perdons de tout côtés et subissons une précarisation de plus en plus généralisée, à cause de l’absence d’une minimale, d’une réelle et concrète lutte proclamée par les syndicats.

Le véritable motif de cette énième lutte symbolique est bien la défense des syndicats eux-même, de leur fonction institutionnelle de médiation, d’intermédiaire. Le rôle des syndicat est de nous «vendre», à nous les prolétaires, les réformes, les changements et restructurations – qui sont toujours incontournables ! – que le patronat ou l’Etat à préparé. Mais il faut aussi aux syndicats se présenter, face aux patrons et gouvernements, comme seul capables de nous faire avaler ces pilules.

Si nous voulons nous défendre réellement contre toutes ces attaques, c’est dans des luttes réelles que nous devons nous engager. Organisées à partir de la base, s’élargissant le plus possible, constituant sur les lieux de travail des comités de défense et d’organisation autonomes, basés sur des Assemblées Générales et des délégués révocables. C’est nous, les travailleurs, et non des syndicats ou des politiciens, qui devons défendre nos intérêts. Contre les logiques de négociations et de partenariat qui visent à conserver le capitalisme, à nous faire passer pour inévitables la dégradation de nos conditions de vie et de travail. Contre les illusions d’une harmonie possible entre les classes, l’illusion de l’existence d’un intérêt national, commun, entre classe ouvrière et bourgeoisie, cherchons l’unité de notre classe, unifions nous autour de nos intérêts exclusifs, aussi bien immédiats que généraux.

Tous unis en tant que classe antagonique au capitalisme, contre la bourgeoisie et ses appendices. Pour réagir concrètement et mettre fin à l’exploitation bourgeoise et à ces gouvernements qui l’appuient.

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