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SURCHAUFFE HIVERNALEPML, Jeudi, Mars 3, 2005 - 23:08
Aymen ROMDHANI
Depuis les coupures effectuées dans le régime des prêts et bourses, les étudiants ne décolèrent plus. Dans la logique de l’augmentation des moyens de pression, ils ont manifesté dans un climat de violence le 16 février dernier à Montebello. Lundi dernier, le plancher de grève de la de la Colalition de l'ASSÉ élargie (CASSÉÉ) a été atteint : la grève générale illimitée seraofficiellement déclenchée par sept associations jeudi prochain. Depuis les coupures effectuées dans le régime des prêts et bourses, les étudiants ne décolèrent plus. Dans la logique de l’augmentation des moyens de pression, ils ont manifesté dans un climat de violence le 16 février dernier à Montebello. Lundi dernier, le plancher de grève de la de la Colalition de l'ASSÉ élargie (CASSÉÉ) a été atteint : la grève générale illimitée seraofficiellement déclenchée par sept associations jeudi prochain. Après avoir introduit une centaine de souris dans les bureaux des députés, lancé 103 roses à Pierre Reid à Montréal, livré des balles de foin devant les bureaux de Françoise Gauthier à Jonquière, les gestes d’éclat des étudiants sont de plus en Bélier, hargne et boules de neige Le mercredi 16 février dernier, réunis en caucus au Château Montebello, les députés libéraux ont été surpris par plus d’une centaine d’étudiants venus rappeler au gouvernement leur opposition aux coupures apportées dans l’Aide financière aux études. Dans le but d’occuper les lieux et de perturber le caucus, plusieurs universitaires et cégépiens, usant d’un bélier, ont forcé l’entrée de l’établissement. Les forces de l’ordre ont instantanément réagi, usant de matraques télescopiques et de poivre de cayenne. «Quand ils ont vu que la porte commençait à céder, ils sont tout de suite intervenus. Ils ont usé de leurs matraques et ciblé les têtes des manifestants les plus proches», ont raconté certains manifestants. Violence policière Selon certains manifestants, la Sûreté du Québec et les gardes du corps des ministres et députés présents ont fait preuve d’une violence immédiate et excessive. «Notre seule réaction a été de prendre la seule arme à notre portée : des boules de neige, qu’on a lancé sur les agents qui matraquaient les étudiants», ajoutent certains manifestants présents sur les lieux. Constatant l’échec de leur action, les étudiants ont décidé de battre en retraite. Le bilan de cette manifestation est de plusieurs arrestations, dont celle du secrétaire général de la FAÉCUM, Pierre-Alain Benoît, ainsi que plusieurs blessés du coté des forces de l’ordre et des étudiants. «Si des agents ont été blessés, c’est certainement à causes des morceaux de vitres qu’ils ont brisées à coups de matraques afin de mieux attraper les étudiants», ont commenté ces mêmes manifestants. Les fédérations étudiantes universitaires et collégiales (FEUQ et FECQ), organisatrices de l’action, ont dénoncé la brutalité policière, tout en promettant des moyens de pression de plus en plus musclés. «Le premier constat qui a été fait après notre participation à l’action de Montebello est que la sécurité physique des étudiants a été mise en danger. Il y a eu brutalité policière», affirme Pierre-Alain Benoît. Selon lui, «Il est triste également de noter qu’interpeller nos élus est devenu impossible en évitant une confrontation avec les policiers.» La confrontation a causé tout un émoi chez les députés libéraux présents. Certains ont exprimé leur préoccupation sur le dossier des prêts et bourses, qui aurait fait du bruit dans leurs comtés respectifs. Le premier ministre Jean Charest s’est dit «dégoûté» par ce genre d’actions entreprises par les étudiants, ajoutant que «l’intimidation n’aura aucun impact sur le jugement du gouvernement.» Vers la grève «Après ce genre d’événements, nous n’avons pas d’autres choix que d’immobiliser notre réseau d’éducation et de mettre sur pied des grèves», scandait Pierre-Alain Benoît. Partout au Québec, des référendums et des assemblées générales de grève ont eu lieu et d’autres continuent à s’organiser au sein des cégeps et des universités. Au niveau universitaire, la grève générale illimitée est loin de faire l’unanimité. Même si certaines associations facultaires de l’UQÀM ont déjà voté en faveur de la grève illimitée, à l’Université de Montréal, la position reste marginale et le débat ne concerne que certaines associations telles que celles d’histoire ou d’anthropologie. Depuis le 9 février, la FAÉCUM a adopté une motion encourageant les associations membres à se diriger vers une grève de 48 heures, à condition qu’une quinzaine d’associations optent pour la même démarche. «La grève est un moyen ultime et il commence à être temps de l’utiliser. Une grève générale illimitée donne clairement un plus grand rapport de force. Cependant, nous devons considérer nos capacités de la faire. Je ne pense pas que plusieurs associations membres choisiront la grève générale illimitée. Ce serait du jamais vu, surtout pour ceux qui ont un cheminement académique plus lourd», affirme le secrétaire général de la FAÉCUM. Actuellement, moins d’une dizaine des associations membres du campus de l’Université de Montréal ont obtenu leur mandat de grève de 24 ou de 48 heures. Mais cettre semaine s’annonce très chargée en référendums et en assemblées générales. «Il faut mettre de côté les idées de corporatisme ou de membership dans le contexte d’une grève. Il est important que plusieurs institutions s’aident à se mobiliser et ainsi à atteindre nos objectifs», souligne le porte-parole de la FAÉCUM. Soutenir la pression Plusieurs associations étudiantes de campus, dont la CADEUL (Université Laval) le SSMU (Université McGill), le CSU (Université Concordia) et la MAGE-UQAC (Chicoutimi), n’ont pas l’intention de faire la grève, mais participeront cependant aux autres actions ponctuelles lors de la campagne. Interrogé sur le remaniement ministériel, où Jean-Marc Fournier prend la tête du ministère de l’Éducation et où Yves Séguin est écarté du cabinet, après avoir déclaré pouvoir aider les étudiants dans leur requête, le secrétaire général de la FAÉCUM répond: «Nous donnerons à M. Fournier la chance de réparer les erreurs de son prédécesseur et de réintégrer, dès le prochain budget, les 103 millions coupés dans les bourses. S’il ne la saisit pas rapidement, nous poursuivrons avec force et sur tous les fronts les mobilisations étudiantes déjà en court.»
Quartier Libre
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