Pour tout le manque de transparence concernant certains points: budget, sécurité et accessibilité au services de santé, le choix de St-Luc demeure le mien.

CHUM, projet de grande ambition québécois, sauveur en matière de santé devient présentement la pierre angulaire du champ de bataille politique de la province et démontre bien toute l'incapacité du présent gouvernement à trouver un outil permettant d'arriver à un consensus satisfaisant pour l'opinion de tous.

La priorité de l'établissement d'un méga-hôpital doit, d'abord et avant tout, dépendre de sa faculté à desservir la population, en l'occurrence celle de Montréal. Il faut comprendre que cet important investissement déteindra directement sur les services offerts auprès de la population, autant au niveau des coûts de construction, que par, naturellement, sa capacité à remplir sa tâche première. Outremont ne remplit pas ces deux conditions, pour la nébuleuse totalité que le contribuable devra débourser, ainsi que de par son éloignement de voie rapide et du centre-ville.

Déséquilibre fiscal oblige, Québec se contente des miettes laissées par Ottawa. Dans un tel contexte, on a beau être recteur de quelconque université, l'utilisation de fond public doit demeurer dans un cadre fixe. L'appui de riches et puissants amis ni changera rien. Tous trouve l'idée de technopole de la santé grandiose et on ne peut qu'applaudir ici l'ambition québécoise. Malheureusement, la réalité, mère de la raison, parle de dépassement des coûts et amène la possibilité d'une souplesse monétaire que nous ne possédons pas. Pour en ajouter, comme il le dit si bien, Charest est prêt...prêt à tout pour sabrer dans le fardeau fiscal. Cela ne peut signifier qu'une chose, avec moins d'argent en provenance des taxes, et un coût exorbitant, le ministre des finances n'aurait d'autre choix que de piger à même les fonds d'autres services, si Outremont était retenu.

Pour ce qui attrait de son objectif principal, soit offrir le service de santé le plus adéquat, l'accessibilité est un facteur important auquel Outremont de peut souscrire. D'emblée, le choix du centre-ville devient dès lors plus logique d'un point de vue urbaniste (situé sur l'axe est-ouest du métro et de l'autoroute Ville-Marie, qui le lient aux gares ferroviaires et d'autobus du centre-ville et au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Quant aux détracteurs déclarant "qu'on ne peut construire au milieu des drogués et des itinérants du centre-ville", Daniel Johnson aura su donner la meilleure réplique : "Un CHUM digne de ce nom doit se préoccuper des difficultés de la réalité urbaine".

L'élément sécurité devient également primordial, particulièrement quand vient le temps d'évacuer 700 à 800 patients. Ceci étant dit, je ne comprends pas l'obstination répétée de M.Lacroix à ne pas reconnaître ce fait. Autant minime soit-il, pourquoi prendre un risque comportant d'aussi grandes conséquences, alors qu'il peut être évité?

La question se pose, préférons-nous une technopole de la santé favorisant un emplacement, non plus selon l'objectif premier d'un hôpital, mais selon le choix d'une institution d'éducation ou un CHUM favorisant un site qui pourra remplir sa fonction première de façon plus efficace? Lequel devrait s'adapter à l'autre croyez-vous?

Pour tout le manque de transparence concernant certains points: budget, sécurité et accessibilité au services de santé, le choix de St-Luc demeure le mien.