Voici les événements troublants qui se sont déroulés jeudi dernier à l'université Laval.
Ce jeudi 22 février, comme à tous les jeudis, le Collectif de Minuit (food not bombs de l'université Laval) distribuait de la bouffe végétalienne. À cause d'une situation tendue à l'université depuis lundi le 21, les médias ont été contactés pour "couvrir" l'événement. Bref, dans un climat trouble, le Collectif a réussi à distribuer sa nourriture.
LA REPRISE ALIMENTAIRE
Il y a présentement à Laval un mouvement étudiant pour la reprise des installations alimentaires présentement gérées par la multinationale spécialisée dans la vente de nourriture dans les milieux non compétitifs nommée Sodexho. Pour ne parler que brièvement de cette compagnie, elle a donné la bactérie E Coli à des étudiantEs de Concordia jadis. Dans le mouvement de reprise, un comité étudiant s'est créé: le CRIA. C'est ce groupe d'individus qui s'occupe plus concrètement de l'organisation que devra prendre la vente alimentaire sur le campus lorsque sodexho sera mis dehors. Le Collectif de Minuit, nous en parlons ici parce que c'est contre lui que la répression s'est fait ressentir, ne fait pas partie du CRIA, ni d'aucune autre organisation. Il s'agit d'un groupe organisé horizontalement qui fait de la distrubution de bouffe végétalienne gratuite tous les jeudis au pavillon Charles-De Koninck. Cette session-ci, dans une optique de liberté alimentaire, le Collectif entre dans la mouvance de reprise comme toutE étudiantE devrait le faire.
LES MÉDIAS
Ayant vu que cette activité hebdomadaire, quoique joyeuse et populaire, n'allait pas faire les manchettes télévisuelles, les médias convoqués quittèrent. Toutefois, ils ont eu le temps de prendre note de la tension entre les étudiantEs et les représentantEs de l'université. En effet, lors d'une conférence plus ou moins prévue, un des représentantEs de l'établissement affirmait aux médias que l'université n'avait rien contre le fait de distribuer la bouffe gratuitement, mais qu'elle craignait une action violente à cause des appels fait par le tract du lundi précédent. Lors de ce point de presse, plusieurs étudiantEs muniEs de pancartes anti Sodexho ont pris la peine de le confronter. Jusqu'à ce que les journalistes partent, l'université tolérait les réfractaires.
RÉPRESSION
Lors de la distribution de jeudi, un nombre incroyable d'agents de la sécurité de Laval avait littéralement envahi le DKN (De Koninck). De plus, dès 11h30, on pouvait déjà compter plus d'une quinzaine de voitures patrouille de la police de Québec sur le campus.
Comme espéré, la distribution du Collectif de Minuit eut lieu sans problème et connu une popularité inégalée. Cependant, toutE militantE avertiE le sait: la baston ne se fait pas devant les médias. Nous nous retrouvons donc à la fin du dîner, à l'heure du ménage. À ce moment, il n'y avait plus une seule caméra dans le pavillon. C'est là que, sans raisons apparentes, un des nombreux agents en civil de l'université commença à provoquer un étudiant. Voyant que sa technique ne fonctionnait pas, l'agent en question, prétextant que l'étudiant l'avait frappé (il l'avait en fait touché du doigt), l'a mis en état d'arrestation (première infraction de la sécurité). C'est exactement à ce moment que le tout a dégénéré. Trois agents en civil sur le dos, le camarade clamait son innocence et demandait à ses assaillants de s'identifier, ce qu'ils refusaient de faire (2e infraction de la sécurité). Les étudiantEs refusèrent donc l'arrestation et firent leur possible, sans violence physique, pour l'empêcher.
Alors qu'il était debout sur une chaise pour prendre des photos, un camarade fut jeté au sol par deux agents et violemment maîtrisé (3e infraction de la sécurité!). C'est dans cette agitation que le premier arrêté fut emmené dans une voiture de police. Dès lors, le DKN allait être témoin de près de 30 minutes d'arrestations abusives de la part de la police de Québec. Dans cette répression, près d'une dizaine de personnes se sont vues infliger des blessures allant du simple "bleu" au mal de dos insoutenable. Notons au passage qu'une jeune femme fut lancée dans les escaliers par un policier et que lorsqu'elle attéri en bas dans les bras d'un second agent, ce dernier l'embarqua. Il y a aussi eu des lunettes volontairement brisées par les forces de l'ordre et plusieurs menaces d'arrestations envers quiconque ôsait parler aux policierEs.
AUJOURD'HUI LAVAL, DEMAIN?
Que doit-on retenir de jeudi? Que l'université n'a fait qu'un faux pas? C'est faux. Depuis quelques semaines, l'administration est dans une logique d'intimidation face au Collectif de Minuit. On lance des fausses accusations et on restreint certaines libertés. Une mise en demeure a d'ailleurs été émise face à un café étudiant qui LAISSAIT le Collectif laver ses chaudrons dans son local. Que penser de l'administration qui dit appuyer l'initiative étudiante? Peut-on espérer une réponse positive aux demandes des étudiantEs? Il serait légitime de croire qu'il vaut mieux que les profits restent chez les étudiants et dans l'université plutôt que de s'en aller financer des prisons privées aux États-Unis.
Finalement, une seule demande: n'oubliez pas ce qui s'est passé le 24. Le véritable visage de l'université Laval est sorti au grand jour cette fois-là!
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