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Népal: la lutte se poursuit contre la monarchie féodaleEric Smith, Dimanche, Février 20, 2005 - 22:41
Arsenal-express
Suite au coup de force perpétré le 1er février par le roi Gyanendra, le Parti communiste du Népal (maoïste) a appelé au déclenchement d'un blocus complet du pays. L'affrontement entre la monarchie féodale, d'un côté, et l'ensemble des forces démocratiques dirigées par le PCN (maoïste), de l'autre, est entré dans une phase décisive. Suite au coup de force perpétré le 1er février par le roi Gyanendra, le Parti communiste du Népal (maoïste) a appelé au déclenchement d'un blocus complet du pays, à compter du dimanche 13 février (voir Arsenal-express no 37, 13/02/2005). Quelques jours auparavant, les maoïstes avaient lancé leur première grande attaque suite à l'instauration de l'état d'urgence, lors de laquelle ils ont permis à 145 prisonniers de s'évader dans la région de Kailaliat, située dans l'ouest du pays (Le Devoir, 12/05/2005). Les informations en provenance du Népal nous parviennent actuellement au compte-goutte, dans les conditions de l'état d'urgence. Il est désormais interdit à la presse de donner quelque information que ce soit sur la guerre populaire dirigée par le PCN (maoïste). Depuis trois semaines, des militaires occupent en outre les principales salles de presse du pays, pour y réviser le contenu des textes et des reportages avant leur diffusion ou leur publication. On rapporte ainsi que pas moins d'un millier de journalistes et d'employéEs des médias ont été mis à pied temporairement, faute de publication ou encore dû à la diminution de l'espace rédactionnel entraînée par la censure (coucou!, "Reporters sans frontières" et Robert Ménard, où êtes-vous donc en ce moment?). Néanmoins, il semble bien qu'à l'exception de la capitale, Katmandou, et de la deuxième plus grande ville du pays, Pokhara, le mot d'ordre lancé par les maoïstes est largement suivi. Selon l'Agence France-Presse, qui cite un porte-parole de la Fédération des entrepreneurs de transport, les transports de personnes et de marchandises sont à l'arrêt dans le sud-est et l'ouest du pays, "mis à part quelques minibus". L'agence Indo-Asian News Service rapporte quant à elle que l'activité normale est actuellement paralysée dans l'ouest et le nord du pays, notamment à Nepaljung, Daang, Bardia et Dailek. La même agence cite les propos d'un journaliste népalais qui a déclaré, sous le couvert de l'anonymat: "Nous avons souvent été témoins de grèves de la sorte dans le passé, mais jamais avec autant d'impact que celle-ci." Toujours selon la même source, la totalité des institutions scolaires -- allant des écoles primaires jusqu'aux universités -- sont totalement désertes. Dans la capitale et à Pokhara toutefois, les principaux commerces sont demeurés ouverts, sous la menace de représailles de la part des militaires. "Ce n'est pas un fait de notre volonté mais par contrainte que nous devons rester ouverts", a affirmé un membre de la Chambre de commerce et d'industrie de Pokhara qui a expliqué à l'Agence France-Presse qu'en décembre dernier, plusieurs gérants de magasin qui avaient osé fermer leurs rideaux avaient été "battus par les militaires". Un hôtelier devait ajouter: "Vendredi, un inspecteur général est venu et a dit: 'si vous fermez, je vous tue'." Pendant ce temps, le soi-disant "vice-président" du nouveau cabinet nommé par le roi, Tulsi Giri, a tenu à répondre aux critiques qui se sont fait entendre à l'étranger suite au coup de force de Gyanendra en disant que "le Népal a agi peu différemment de ce que les États-Unis ont fait après les attentats du 11 septembre 2001 ou l'Inde dans sa lutte contre les activistes du Cachemire", ajoutant: "la loi et l'ordre sont malmenés à cause du terrorisme" (Chine nouvelle, 16/02/2005). L'affrontement qui se déroule actuellement au Népal entre la monarchie féodale, d'un côté, et l'ensemble des forces démocratiques dirigées par le PCN (maoïste), de l'autre, est entré dans une phase décisive. Ce qui se déroule dans ce petit pays dont on entend généralement peu parler ici est d'une énorme importance pour l'ensemble des peuples du monde. Comme l'a fait il y a quelques jours le Mouvement de résistance des peuples du monde (World People's Resistance Movement, http://www.wprm.org) que nous soutenons, il faut exiger l'arrêt immédiat de toute aide étrangère à la dictature de Gyanendra et s'opposer à quelque tentative que ce soit, de la part des États-Unis, des pays de l'Union européenne ou de l'Inde (ou même du Canada, pourrions-nous ajouter) d'intervenir au Népal dans le but de soutenir le régime monarchique. À bas la monarchie féodale! ----- Article paru dans Arsenal-express, nº 38, le 20 février 2005. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). Pour vous abonner: faites parvenir un courriel à
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