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Du syndicalisme critique à la critique du syndicalismeAnonyme, Jeudi, Janvier 27, 2005 - 12:05 (Reportage ind. / Ind. news report | Elections & partis | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor) Cette brochure, très critique du syndicalisme, a pour but de faire le bilan de trente années de militantisme syndical. Témoignage d’un ex-syndicaliste en colère C’est le titre d’une brochure qui a pour but de faire le bilan de trente ans d’engagement syndical de l’auteur. Celui-ci est de la génération de ces milliers de jeunes qui, à la fin des années 60, se sont engagés dans les luttes de leur époque en vue de renverser un système déjà marqué par de nombreuses guerres et en voie de sombrer dans une crise économique dont on ne voit toujours pas la fin. Après plus de 30 années d’engagement sans faille et de déceptions cruelles, on peut sentir à la lecture du texte que l’auteur conserve une volonté de lutte intacte, porte une critique hautement documentée et est animée d’un espoir renouvelé porté par des acquis théoriques nouveaux. Préface à la deuxième édition La première édition de cette brochure, tirée à 200 exemplaires, a été épuisée en l’espace de quelques semaines à peine. Dans leur très grande majorité, les commentaires reçus ont été très positifs. J’aimerais néanmoins répondre à quelques critiques. Un commentaire fréquent souligne que la situation est pire dans d’autres syndicats. C’est vrai mais cela ne change rien au fait que l’Alliance est considérée avec raison par la majorité de ces membres, comme un « service public » plus ou moins utile, qui coûte cher et qui démobilise ses membres. Une membre du conseil d’administration de l’Alliance des profs a faussement affirmé que la brochure vise la construction de syndicats communistes. Je n’ai jamais dit ou pensé cela et la raison en est bien simple. Un syndicat (anarcho-syndicaliste, communiste ou radical) quel qu’il soit est toujours amené à réduire les luttes à la signature de conventions collectives ou d’autres formes d’entente avec la partie patronale. Les syndicats n’ont jamais prôné la révolution socialiste. Ils ne visent qu’à marchander, à l’intérieur d’un espace toujours plus réduit par la crise capitalisme, les conditions de vie et de travail constamment détériorées. D’autres ont avancé que : « Les syndicats ont quand même permis de gagner des augmentations de salaires et la permanence pour des salariés. » Ce commentaire est à relativiser. Premièrement les « gains » économiques sont le plus souvent inférieur aux taux d’inflation et n’assurent plus le maintien du niveau de vie des salariés. Deuxièmement, il arrive que les patrons et l’État fassent des concessions pour détourner les luttes de revendications plus importantes ou pour assurer une stabilité de leur personnel. La lutte du Front Commun de 71-72, un moment libéré du contrôle des syndicats, a épouvantée l’État et celui-ci a dû faire des concessions. Certains, il fallait bien le prévoir, nous ont dit que ce que nous avancions était « utopique ». D’autres encore ont soutenu que : « le point de vue et le langage utilisé dans la brochure sont dépassés. » Nous croyons que l'utopie n'est pas de rêver d'un monde juste, sans État, sans classe, sans argent, sans exploitation, sans frontières nationales ni armées professionnelles; un monde où nous pourrions vivre en harmonie entre nous et avec la nature. Ce qui est utopique c’est de prétendre comme le font les syndicats que le capitalisme humanisé ou non peut continuer de faire ce qu’il fait actuellement pour longtemps sans aboutir à la barbarie. (destruction de l’environnement, course aveugle aux profits, chômage, guerres, famines et épidémies). Les syndicalistes, les journalistes des grands médias, les politiciens anciens et nouveaux comme ceux et celles de l’UFP, d’Option Matante et du SPQ-libre préfèrent cacher cette réalité. Ils préconisent plutôt des actions citoyennes dans le cadre de la société civile en lien avec le crétinisme parlementaire. Ils nous méprisent, ils ont peur que la classe ouvrière, de classe en soi devienne une classe pour soi, contre eux. Le syndicalisme constituera toujours un des meilleurs moyens qu’a trouvé la bourgeoisie pour maintenir les luttes des travailleuses et des travailleurs à des niveaux strictement économiques et « défensives ». Quand il y a de grandes mobilisations ou des révoltes, les syndicats sont là pour canaliser notre colère vers des partis nouveaux ou anciens qui veulent maintenir le système d’esclavage salarié comme s’il n’y avait pas d’alternative. Encore récemment l’importante mobilisation contre les politiques de démolition sociale du gouvernement Charest a été détournée par la mafia syndicale avec le slogan « On n’a jamais voté pour ça », en vue des prochaines élections. Les complices des syndicats tels les rackets de « gauche » que sont le SPQ-Libre, l’UFP ou Option Matante sont partisans d’un capitalisme « progressiste », d’une exploitation humanisée. Ils attendent impatiemment leur place à la tête de l’État, où ils ne pourront faire mieux que les gouvernements précédents. La travailleuse et le travailleur n’ont rien à dire à la citoyenne bourgeoise et au citoyen bourgeois. Ils n’ont que faire des délibérations de l'Assemblée nationale qui ne sont que mensonges et tromperies Le pouvoir tout entier aux mains des travailleuses et des travailleurs est la seule véritable garantie de l’égalité des droits, de la justice! Que faire une fois qu’on a compris cela? Il faut mener nos luttes en dehors des cadres et contre les bureaucraties syndicales, avec des comités de lutte ou de mobilisation formés de délégués élus par nos assemblées générales et révocables en tout temps. Nous pouvons faire mieux que l’action syndicale et l’activité basées sur la collaboration de classe avec nos exploiteurs. Il faut en finir une fois pour toute avec ce système barbare et pour ce faire, oeuvrer à la construction d’un parti ouvrier révolutionnaire international. En plus de la présente préface, cette deuxième édition de la brochure a été revue et corrigée mais ne comporte que quelques ajouts, dont notamment la question du parti. R. J. Montréal, janvier 2005. Cette brochure est une publication du Groupe Internationaliste Ouvrier Pour commander des brochures (2$ l’unité) écrire à
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