Pierre Reid vient de décider à notre place, sans nous consulter, nous les citoyens, que les écoles privées religieuses du Québec seront financées à 100%, tout en demeurant privées.
Étrange!
Que peux bien cacher une telle décision?
Bonjour à toutes et à tous
prière de diffuser ce texte à toutes vos connaissances et à toutes les listes de diffusion possibles
Bonne lecture
Cela va de mal en pis pour la laïcité et la paix sociale au Québec. Le ministre de l'éducation Pierre Reid, fait bien mal ses devoirs, ces temps-ci : après sa majoration des prêts aux étudiants(de 2400$/an à 4800$/an), il n'a rien trouvé de mieux à faire que d'octroyer 100% de financement provincial aux écoles privées dites de confession religieuse. Autrement dit, d'en faire (en apparence) des écoles publiques, comme toutes celles qui appartiennent au réseau de l’État, toutes laïques.
Toutes les écoles dites de confession religieuse sont, comme certaines dites « laïques», depuis un bon nombres d'années au Québec, privées, et les parents doivent débourser(après remboursement de l'impôt), au total seulement 40% du coût chargés par ces écoles. Maintenant, ils n'ont plus rien à débourser(après impôts), s’ils envoient leurs enfants dans une école privée religieuse.
Le ministre Reid est un libéral, et pourtant, même s'il a l'air, avec cette nouvelle politique, à accroître la superficie de l'État, il n'en est absolument rien.
Voici pourquoi:
Très pernicieux, il semble que ces écoles religieuses privées porteront toujours le qualificatif de "privées", et non pas de "publiques", car si il est vrai que le coût des frais de scolarité est remboursé à 100%, le parent a toujours une relation client-entreprise avec l'école auquel il doit payer la totalité des frais de scolarité, quitte à devoir ensuite, lors de son rapport d'impôt provincial, demander à ce que ses frais scolaires lui soient remboursé à 100% par l'État. L’école religieuse reste privée (Écoles juives: vives réactions à la décision de Québec, Radio Canada jeudi 13 janvier 2005).
L'éducation étant du domaine de l'État au Québec, on morcelle encore l'État, la société, en ghettos, religieux cette fois-ci. C'est une réduction de l'État, car l'État est, au Québec est défini comme laïc(loi 118, Charte canadienne des droits et des libertés). Or, il n’appartient pas à l’État public, laïc de financer ce qui est privé, et en outre, religieux !
Les écoles de confession juives(écoles associées) seront les premières à bénéficier de la loi qui permet aux écoles dites « écoles associées » d'être financées à 100% par le gouvernement provincial. Parce que les écoles dites "écoles associées" prétendent favoriser l’apprentissage chez leurs élèves en les mettant en contact avec d’autres cultures au moyen d’échanges d’étudiants entre écoles(activité existante, mais mineure).
Faux!
Ce n’est pas le cas dans une école dite confessionnelle, qu’elle soit « juive », « musulmane », etc. En faisant de la « religiosité » ce qui la différencie des autres écoles, l’école confessionnelle prend parti pour son propre camp, sa propre religion. Question de logique ! Qui dit école confessionnelle dit « ghetto», vision étroite. Et les échanges d’étudiants entres écoles ne peuvent pas être l’activité principale de l’école, sans quoi les cours se donneraient dans des autobus scolaires…
Tellement faux cette assimilation sectaire de la religion à la culture, que pour contrer le problème, dans les écoles publiques, laïques depuis juillet 2000(loi 118), on a proposé un cours d’enseignement culturel sur les Religions pour le 30 juin 2005, date d’échéance de la clause dérogatoire à la loi 118 de la charte Canadienne des Droits et des libertés incluse dans la Loi sur l’instruction publique. Cours qui remplacera les deux cours donné à l’école publique sur la question religieuse, soit Éducation morale et Éducation religieuse, afin de donner aux jeunes une vue de l’ensemble des religions, et de leur présenter de façon équitable entres elles (Laïcité à l'école: pas de dérogation, Louise Laurin, Le Devoir jeudi 9 décembre 2004). Cette fois-ci, un vrai cours de culture !
Belle contradiction entre cette proposition digne d’un état laïque et la récente décision de Reid de financer des écoles privées religieuses. Qu’est-ce que cette décision, derrière des motifs apparemment louables (les échanges interculturels), peut bien cacher?
Gros dangers en vue : en permettant aux écoles juives, et à celles des autres confessions religieuses, de bénéficier d'un financement à 100% du gouvernement provincial, on nous impose un risque d'éclatement de l'unité sociale, voire même des guerres civiles, tout cela au nom du "multiculturalisme" et de la "tolérance". Car si un tel droit, celui d’être financé à 100%, est accordé à ces écoles juives, rien n’interdit aux autres écoles dites religieuses, comme les écoles de confession musulmanes, de ne pas bénéficier de ce droit(Radio Canada FM, 13 janvier 2005). Ce qui n’est pas le cas de l’école publique ou privée laïque, qui ne se réclame pas d’appartenir à une communauté religieuse.
Pour La CSQ(Presse Canadienne, 13 janvier 2005), il s’agit d’une étape franchie vers la privatisation de l’enseignement au Québec.
La CSQ risque malheureusement d’avoir raison, les gens d'ici ont déjà un préjugé favorable envers l'école privée, car on accuse l'école publique de tous les torts concernant le manque d'encadrement dont souffriraient nos jeunes. Les efforts du secteur public, les résultats scolaires équivalents, voire supérieurs que les écoles publiques obtiennent aux palmarès des performances scolaires, sont complètement occultées par la mauvaise publicité que leurs font certains médias, comme la revue Actualité, par exemple (Le palmarès au banc des accusés, Sébastien Ménard, Journal de Montréal, 29/10/2004).
Même que, pour une augmentation de 14% de leurs effectifs, entre 1999 et 2004, les écoles privées se sont vues accorder 20% d’augmentation de leur financement par le gouvernement, contre 9% seulement pour le réseau public pour une augmentation de fréquentation de 9%( Toujours plus d'argent à l'école privée, Les subventions de l'État suivent la forte hausse de la fréquentation Marie Andrée Chouinard, le Devoir Mardi 7 décembre 2004). Cherchez l’erreur !
Pis encore, le nouveau règlement de Reid, comme pour la laïcité des écoles privées, en accentuant les effets de la clause dérogatoire de la loi 118, risque de poser, dans l’opinion publique, la laïcité des écoles publiques dans l’illégalité, voire à l’exposer à l’absence de financement, parce qu’elle ne se réclame pas d’appartenir à une communauté religieuse, ou encore parce que leur palmarès de fréquentation se trouve à la baisse. À remarquer : la contradiction entre la charte canadienne des droits et des libertés qui fait de l’enseignement religieux une dérogation à la loi sur l’enseignement de cette charte, et l’application de la dérogation, qui permet à Reid de financer le privé avec l’argent du public…
Donnez leur un pouce, ils vous prennent un bras !
Les parents qui enverront eux, leurs enfants aux écoles privées qui ne sont pas de confession religieuse(laïques) continueront de payer 40% des frais scolaires chargés par celles-ci ! Les gens déjà en faveur de l’école privée, sans être religieux, seront donc d’autant plus tentés d’envoyer leurs enfants dans des écoles privées de confession religieuse.
Le fait que les communautés religieuses, auxquelles on est prêt à accorder tous les droits, au nom de la tolérance, ne désirent pas s’adapter à la société québécoise, mais plutôt adapter les lois québécoises à leur religion, ne devrait pas être occulté. Chacune de ces confessions cherche à élargir son territoire, et l’histoire nous montre bien que cela se fait toujours au détriment des autres. Et aussi que la paix sociale va de pair avec la laïcité dans les affaires de l’État(Radio Canada Fm, 13 janvier 2005).
Pour preuve, l’escalade des revendications des regroupements religieux : après les lieux de prières (églises, couloirs d’université, toilettes, toits, salle réservées etc), les écoles, les tribunaux religieux, les hôpitaux religieux, les autobus religieux, les autoroutes, les épiceries et les stationnements religieux… Méchant bordel !
Il est sûr qu’il est plus avantageux pour Reid d’obtenir de l’argent en impôt des entreprises privées que sont les écoles privées, mais ce n’est pas dans l’intérêt de la population que de vouloir tout transformer le système scolaire en entreprise en mettant les écoles en compétition les unes contre les autres, comme des boutiques de linge.
Et ce n’est pas en commençant à financer des écoles religieuses, et en remplissant les bibliothèques, qu’il parviendra à nous faire oublier ça, surtout au prix de la disparition de la paix sociale.
L’éducation, c’est plus qu’une marchandise. Et surtout, ce n’est pas dans un ghetto que cela se donne !
Il est dommage, dans de telles conditions, où un gouvernement se cherche un nouveau moyen de faire des profits, qu’on ne puisse aller jusqu’au bout de la laïcisation de la société, comme on avait décidé de le faire. Et, surtout, que la critique soit quasiment circonscrite à l’opposition (presque le diable quand c’est le temps de contester d’importantes décisions, tellement cela paraît politisé !) : en la personne présentement de Pauline Marois, du PQ(Parti d’opposition principal au Québec.
Pierre Reid nous fais entrevoir, par ce genre de décision prise hâtivement, l’absence de liberté des électeurs dans notre société dite démocratique, où l’on tente de faire croire à l’électeur que la liberté, c’est faire un X dans une case sur un bulletin de vote une fois tous les 4 ans. À défaut d’avoir procédé comme on aurait dû le faire dans une société dite démocratique, avant de prendre une telle décision, c'est-à-dire tenir des consultations publiques et former un comité chargé d’étudier la question.
Evelyne Bertrand
CSQ L’éducation un bien public, Réjean Parent
Libéralisme..Cette offensive prend forme dans une volonté de mettre en place un
ensemble d'initiatives intégrant graduellement nos établissements sco-
laires dans le giron de la marchandisation. On peut penser, entre autres,
au palmarès des écoles, à l'obligation de résultat, aux bons d'études, à
la multiplication des projets sélectifs au primaire comme au secondaire,
à la promotion démagogique de l'école privée, à la diminution du
financement public de l'école publique, au financement public de l'é-
cole privée, aux contrats de performance et aux plans de réussite, etc.
Parce qu'elle accepte tout le monde, parce qu'elle ne discri-
mine pas sur la base des revenus des parents ou sur les résultats sco-
laires, parce qu'elle se veut un lieu d'intégration sociale, l'éducation
publique est une assise fondamentale de notre société démocratique
Or, le palmarès ne dit rien de la performance des
écoles. Il nous dit seulement quelles sont les écoles qui sélec-
tionnent les bons élèves et en déduit que ces écoles seraient de bonnes écoles.
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Entre « obligation de résultats » et le « laisser-aller » total, un juste milieu?
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Au cours
des dernières années, les projets sélectifs se sont multipliés dans
le réseau public, dans le but de faire concurrence à une école
privée généralement sélective et généreusement financée par les
fonds publics
introduisant un bon d'études qui aurait permis
aux parents d'opter indistinctement pour l'école répondant à leurs
préférences, qu'elle soit publique ou privée
arguments invoqués par les défenseurs des bons d'études . Il est
faux de prétendre que les expériences étrangères en la matière ont
été couronnées de succès. Ce qui est visé, c'est l'application à
l'éducation d'un « mécanisme de marché » afin d'inciter les écoles
à se faire concurrence.
Dans l'ensemble
canadien, c'est au Québec que la fréquentation du réseau privé
est la plus importante. Cela s'explique en grande partie par
l'ampleur du financement public. Alors qu'il comptait pour moins
de 25 % de la population canadienne, le Québec versait plus de
50 % de l'ensemble des subsides consentis par les gouvernements
provinciaux aux écoles privées en 1997-1998
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Le palmarès de L’actualité: Un miroir des écoles
Le Journal de Québec, 30 octobre 2004, p. 16.
- J.-Jacques Samson, chef des nouvelles -
De nombreux parents coupent sur d’autres dépenses pour offrir à leurs enfants une formation qu’ils estiment être de meilleure qualité, un encadrement plus serré et un milieu de vie plus sécuritaire à l’école privée.
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« La dernière édition du Bulletin des écoles secondaires rédigée par l'Institut Fraser et l'Institut économique de Montréal est en voie de devenir une véritable bible pour plusieurs parents. De fait, même les directions d'école qui avaient pour habitude de le dénoncer, voire de l'ignorer, ne cachent pas maintenant qu'il s'agit d'un bon outil de comparaison. »
• Sylvain Daignault, « Éditorial: Se comparer à soi-même »,
L'information régionale (Châteauguay), 6 novembre 2002, p. 4.
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LCN 23/03/2004 Pierre Reid inquiet du taux de réussite des élèves
Le taux d'échec en français augmente
Dans les données rendues publiques lundi, le taux d'échecs en français augmente aussi de façon inquiétante.
En cinq ans, la proportion d'échecs en français a triplé chez les finissants du secondaire.
Ce sont les élèves des écoles privées qui réussissent le mieux aux examens du ministère.
Le taux de réussite dans leur cas atteint 94,8%, contre 82% pour les élèves du secteur public.
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Houlala! Méchante « différence »(94,2% vs 82%)! Et à cause de cette différence minime(12,2%), on ne doit plus financer le système public? Où est le juste milieu là-dedans? Et qui dit que les écoles privées ne sélectionnent pas les meilleurs élèves à l’admission, au contraire de l’école publique qui prend tout le monde?
ET le fait que la différence(12,2%) entre le public et le privé soit si petite, à la sortie des résultats, voudrait-il dire qu’en fait la qualité de l’enseignement public est telle, qu’elle parvient à réduire le grand écart entre les notes à l’admission des écoles privées et celles des écoles publiques?!?
L’école publique est-elle vraiment en perdition?
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