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Massacrés pour que l'UE puisse contrôler les marchésAnonyme, Dimanche, Décembre 26, 2004 - 14:22
DHKC
Communiqué du DHKC concernant le massacre perpétré par l'armée turque dans 20 prisons entre les 19 et 22 décembre 2000. Communiqué n° 345 19-22 décembre 2000: Jour de massacre dans les prisons Les 19-22 décembre, nous avons été assassinés pour le contrôle des marchés par l’impérialisme européen Les 19-22 décembre 2000, les forces de l’Etat ont mené un assaut contre 20 prisons et perpétré un massacre. Des suites de l'assaut, ces prisons ont été complètement détruites. Dans ce massacre baptisé « retour à la vie » par l’oligarchie, comme pour se moquer du peuple, 28 détenus qui n’avaient pour armes que leur courage et leur idéal, ont été brûlés vifs, tués par balles et asphyxiés par les bombes. Leur grand crime est d’avoir lutté pour une Turquie indépendante, démocratique et socialiste. Dans l’enfer des flammes, on pouvait les entendre crier : « vive la Turquie totalement indépendante ». Mais le massacre n’allait pas se limiter à la période entre le 19-22 décembre : il se poursuivit en effet après la déportation des survivants vers les prisons de type F. Dans la résistance qui allait se poursuivre dans les cellules du fascisme et de l’impérialisme, 117 personnes sont tombées en martyrs. Du 19 décembre au « sommet européen du 17 décembre » Tout pour l’exploitation sans limites par les impérialistes européens La date donnée le 17 décembre pour l’ouverture des négociations d’adhésion est devenue un tournant historique. Cependant, ce 17 décembre n’entrera pas dans l’histoire ainsi que le prétendent les classes hégémoniques comme le jour « d’ouverture de la porte de la prospérité et de la démocratie ». Au contraire, on commémorera cette date comme celle du passage à la capitulation totale de notre pays à l’impérialisme européen. Le 17 décembre 2004 est loin d’être un jour de fête pour notre peuple. En revanche, le gouvernement AKP et les entreprises européennes ont célébré l’événement avec des feux d’artifices et des cotillons. Cette victoire des monopoles européens signifie pour notre peuple l’affermissement des chaînes de la dépendance et l’accentuation de l’exploitation. La règle de l’impérialisme et qu’il ne peut y avoir d’exploitation sans répression. Le gouvernement Ecevit a donné toutes les garanties à l’impérialisme. Son successeur, Tayyip Erdoðan a fait de même. A travers le massacre des prisonniers, ils ont montré jusque quelle degré de cruauté pouvait mené leur cupidité. Le massacre du 19-22 décembre exprime sans doute cette réalité de la manière la plus cinglante. Un simple coup d’oeil sur l’histoire de la Turquie permet aisément de voir qu’avant et après une attaque politique et économique de l’impérialisme, il y a systématiquement un massacre et une politique de persécutions visant les révolutionnaires. Le chemin menant au sommet du 17 décembre est pavé de corps des révolutionnaires de ce pays. Si nous avons été assassinés et brûlés vifs, c’est seulement pour le contrôle des marchés par les monopoles européens et pour permettre à ces monopoles d’exploiter notre peuple encore plus. C’est cette direction que le sommet du 17 décembre 2004 a prise. S’il y a bien un fait devenu indiscutable, c’est la plannification du massacre du 19-22 décembre par l’impérialisme européen et par l’oligarchie. En effet, sans l’approbation et le soutien de l’impérialisme européen, l’oligarchie n’aurait jamais pu se permettre de perptérer un tel massacre à ce moment précis. Qui plus est, l’Union européenne qui ne quitte jamais son masque de « démocrate » et qui ne rate pas une occasion de sermonner à coups de « droits de l’homme » a cette fois déclaré « comprendre » que nous puissions être envoyés au bûcher ou au peloton d’exécution entre nos quatre murs. Le 19 décembre, on a clairement vu que l’Union européenne n’a rien à voir avec les droits de l’homme et les libertés fondamentales. L’Europe qui est si attachée au droit des chiens, des chats et des insectes a regardé le massacre du 19-22 décembre et a maintenu le silence tout au long de l’agonie de nos 117 camarades. Silence de marbre et consentement. Au moment où le régime brûlait des prisonniers vifs, l’Union européenne parlait déjà des « grands progrès démocratiques » de l’Etat turc. Et à présent, l’Europe applaudit ce même régime pour ses avancées en matière de liberté d’opinion alors que celui-ci maltraite des prisonniers par la torture de l’isolement pour précisément leur annihiler leurs opinions. L’Europe qui a approuvé le massacre du 19-22 décembre continue à appuyer cette politique sanguinaire de l’isolement. Par son appui, elle a contribué à l’assassinat de 117 détenus. Ce massacre se poursuit grâce à ce soutien. A fortiori, les tortionnaires ne ratent pas une seule occasion pour rappeler qu’ils ont l’approbation de l’UE en ce qui concerne l’usage de l’isolement carcéral. Sous notre sang versé, il y a aussi la signature de l’Europe. Face à nous, il y a les forces impérialistes d’Europe et d’Amérique, l’oligarchie de notre pays ainsi que toutes les multinationales. Notre Résistance est un acte de défi contre toutes ces forces ennemies. Nous avons été assassinés pour « l’élargissement » de l’Union européenne ; pour le Projet américain du Grand Moyen Orient et pour que le FMI puisse appliquer son programme de réajustement structurel en toute quiétude. Notre résistance du 19-22 décembre a donc un caractère anti-impérialiste implicite. Les réformistes de notre pays qui s’opposaient à notre résistance avec les théories prêchées par l’impérialisme européen sont devenus les défenseurs échevelés de l’Union européenne impérialiste. Les impérialistes européens recherchent par tous les moyens à annexer la Turquie a son marché. La seule force susceptible d’empêcher l’annexion de notre pays est avant tout notre organisation et d’une manière plus générale, les révolutionnaire de notre pays. C’est pourquoi, il fallait aux impérialistes mettre fin à notre lutte contre l’exploitation qui dure depuis plusieurs décennies. Il fallait se débarrasser des révolutionnaires pour ainsi dire éradiquer notre lutte contre l’impérialisme et pour l’indépendance, contre le fascisme et pour la démocratie, contre le capitalisme et pour le socialisme Ces milieux réformistes se sont opposés à notre Résistance pour diverses raisons, notamment en invoquant les thèses de la « liberté de l’individu », du « système des chambres contre la vie en dortoir » ou encore des « normes internationales » et ce, malgré la volonté des révolutionnaires à défendre leur droit à la vie et à l’organisation collectives. Ces réformistes ont agi en parallèle avec l’impérialisme européen. Il va sans dire que leurs théories trahissent leur hostilité et leur mépris à l’égard du principe même d’organisation qu’ils considèrent comme étant une contrainte et non comme un instrument émancipateur. Il n’y a pas de quoi s’étonner quand on sait que leur mentors sont les impérialistes et l’Europe en premier. Ainsi, entre l’impérialisme et les réformistes de notre pays s’est créée une union idéologique. Le ciment de cette union est leur volonté de liquider la gauche radicale et révolutionnaire et de la remplacer par une gauche qui n’ambitionne plus la prise de pouvoir, une gauche complètement amadouée. Cette politique liquidatrice fait également partie du processus d’intégration à l’Union européenne. C’est l’une des raisons pour lesquelles les réformistes continuent à se tenir à l’écart de notre résistance. Le 19 décembre, ces réformistes nous guettaient avec réjouissance en attendant notre extinction. Aujourd’hui, ils continuent désespérément à nous épier. La Résistance des 19-22 décembre consitue une ligne de démarcation nette au sein de la gauche turque entre d’un côté, la gauche révolutionnaire et de l’autre, la gauche réformiste et soumise. Ce n’est donc pas un hasard si les forces réformistes qui s’opposent à la Résistance sont les défenseurs acharnés de l’Union européenne impérialiste. Du gouvernement Ecevit au gouvernement Tayyip Erdoðan; le massacre continue Les gouvernements de notre pays se sont succédés, mais leur rhétorique sur la « démocratie et les droits de l’homme » et leur politique répressive sont restées les mêmes. On se souviendra du gouvernement Ecevit qui déclarait « tant que la problématique des prisons n’est pas réglée, il nous est impossible de mener à bien le programme du FMI » et de sa fierté à « travailler de jour comme de nuit » pour ratifier les lois exigées par les monopoles impérialistes. Eh bien, ce gouvernement moribond et son dirigeant qui l’est tout autant, a fini dans les poubelles de l’histoire, les mains maculées de notre sang. A présent, c’est au tour du gouvernement de Tayyip Erdogan de dire aux dirigeants européens « si vous désirez autre chose de notre part, n’hésitez pas à le dire ». Ce même Erdogan maintient le régime meurtrier des prisons de type F. Le point commun de ces deux gouvernements est en toute évidence leur collaborationnisme et leur « objectif européen ». C’est en s’appuyant sur l’Europe et l’Amérique qu’ils ont assassinés les révolutionnaires patriotes de ce pays. Ils continuent le massacre parce que les monopoles impérialistes exigent d’eux que la Turquie deviennt leur « jardin de roses sans épines ». Dans cette Turquie où règne la famine, la misère et l’oppression, la révolution continue à être un danger pour les impérialistes. Les dates du 19-22 décembre sont devenues une borne kilométrique dans le parcours sanglant de l’oligarchie. Le massacre du 19-22 décembre a une nouvelle fois montré que la terreur était une politique de l’Etat et que ce régime n’avait rien à voir avec un Etat de droit. Les documents prouvent que 28 prisonniers ont été brûlés vifs ou tués par balles pourtant, les auteurs de ce massacre demeurent impunis. Cela fait quatre ans que dans la rue, des manifestants crient « il faut juger les assassins et mettre un terme à l’isolement ». Mais que personne ne croit que cette affaire est classée ! Le peuple de Turquie n’a pas oublié et ne pardonnera pas. En ce jour d’anniversaire du massacre, nous donnons notre parole à nos héros martyrs que les assassins n’échapperont pas à la justice populaire. Nous ne laisserons pas leurs mères les yeux en larmes ni leurs camarades, l cœur en feu. Nous avons survécu aux plans d’extermination et de liquidation par la résistance Face à leur attaque, nous devions soit capituler et accepter de devenir une « gauche » du genre qu’eux ont choisi, soit résister en étant prêts à payer cher. Nous avons survécu par la résistance. Nous avons une nouvelle fois prouvé que notre marche vers le Pouvoir Populaire ne serait pas freinée par les massacres. Nous avons été les témoins de l’esprit de sacrifice des prisonniers du Parti-Front, de leur foi et de leur volonté. L’agression qui commença les 19-22 décembre et qui se poursuivit dans les prisons de type F ne posait plus le problème de la survie du mouvement révolutionnaire. Nous avons en effet démontré que la résistance a garanti notre survie. Notre combat est le combat pour l’indépendance, la démocratie et le socialisme en Turquie, pour la rupture de la chaîne placée à notre cou, pour la destruction du fascisme. Notre Résistance détruira le capitalisme qui livre notre peuple à l’exploitation, à la famine et à la misère. Notre Résistance aboutira au socialisme, à l’égalité et à la justice. Cette Résistance a brisé tous les plans de l’impérialisme, de l’oligarchie et des leur alliés. Malgré la maintien du régime d’isolement dans les prisons de type F, la victoire idéologique et politique appartient aux révolutionnaires. De la même manière, ni le massacre des 19-22 décembre, ni les prisons de type F ne sont parvenus à leurs objectifs politiques. L’un des objectifs politiques du massacre des 19-22 décembre était notamment d’intimider le peuple. C’était un avertissement adressé à toutes les forces qui s’opposent à l’exploitation, aux multinationales et aux collaborateurs de l’impérialisme. Par le massacre des prisonniers, les forces de l’Etat voulaient graver dans les esprits le risque de s’engager pour la révolution. Seul un grand acte d’héroïsme pouvait réduire l’effet de cette intimidation. Nos camarades captifs ont vaincu la peur en faisant preuve d’une bravoure rarement vue dans l’histoire. Le plan d’intimidation de l’oligarchie n’a pas marché comme prévu. Si nous n’avions pas fait preuve d’héroïsme durant l’assaut des 19-22 décembre, l’intimidation visant le peuple aurait été plus efficace. Nous avons donc fait de nos corps des barricades. En outre, l’oligarchie n’a pas pu faire des prisons de type F des « forteresses de la peur ». Si nous n’avions pas ainsi résisté pendant 4 ans, les prisons de type F allaient demeurer dans la conscience de tous ceux qui se battent pour leurs droits comme des douves insurmontables. Notre Grande Résistance a ainsi tourné les stratèges de l’isolement en ridicule. Nous tenons encore une fois à saluer nos martyrs héroïques qui ont été les architectes de notre Grande Résistance. La résistance des 19-22 décembre ont montré qu’en Turquie, les révolutionnaires sont irréductibles. Nous saluons nos héros et nous inclinons avec respect face à leur courage et à leur abnégation. Ils sont les garants de notre force et de notre dignité. Eux ; ils ont montré que pour tenir debout, il faut résister. Eux ; ils ont semé les germes du sacrifice et se sont mêlés aux résistances de tous les peuples contre l’impérialisme et les oligarchies. Aujourd’hui, leurs semences ont germé et leur sacrifice s’est traditionnalisé. Eux ; ils sont désormais inscrits dans les pages les plus nobles de l’histoire révolutionnaire de la Turquie. Eux ; ils sont devenus la voix de notre combat pour l’indépendance. Eux ; ils sont devenus les héros de la lutte pour la démocratie populaire face au fascisme et face au manège démocratique appuyé par l’Europe. Eux ; ils sont les fossoyeurs de l’exploitation capitaliste, de la dégénérescence, de la culture individualiste et égoïste. Il ont aggrandi l’espoir du socialisme. Nous ne les oublierons pas. Nous ne les ferons pas oublier! DEVR
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