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Guignolée d’Amnistie en faveur de Mirlande DemersAnonyme, Mardi, Décembre 7, 2004 - 07:57
Michel Frenette directeur de la section canadienne francophone d'Amnistie Internationale
Cette année c’est Mirlande Demers que nous vous proposons d’aider. Peut-être avez-vous vu l’émission J.E. sur elle à TVA. Si vous ne l’avez pas vu et que vous désirez en savoir plus sur Mirlande, je vous suggère d’aller en page d’Accueil de notre site au menu déroulant de gauche à : Vous pouvez envoyer vos dons à nos bureaux (notez que ce n’est pas un don pour AI et qu’à ce titre, aucun reçu pour fins d’impôt ne peut être émis), notre réceptionniste gèrera le tout :Amnistie internationale,Marie-Adrien Jn Baptiste,6250 boul.Monk,Montréal, Qc, H2V 4L1 Téléphone (sans frais) : 1-800-565-9766 DÉCLARATION AUX MÉDIAS Cette année Amnistie internationale vous propose d'aider Mirlande Demers.Vous pouvez envoyer vos dons à nos bureaux (notez que ce n’est pas un don pour AI et qu’à ce titre, aucun reçu pour fins d’impôt ne peut être émis), notre réceptionniste gèrera le tout :Amnistie internationale,Marie-Adrien Jn Baptiste,6250 boul.Monk,Montréal, Qc, H2V 4L1 Téléphone (sans frais) : 1-800-565-9766 La violence contre les femmes représente le plus grand scandale de notre époque en matière de droits humains. À l’échelle mondiale, une femme sur trois, au moins, aura, au cours de son existence, reçu des coups, subi des relations sexuelles imposées ou d'autres formes de mauvais traitements. Dans un rapport de 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirmait « qu’une femme sur cinq sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie ». Au-delà des chiffres, très vraisemblablement en deçà de la réalité dans la mesure où les agressions sexuelles font partie des crimes les moins dénoncés, le cas tragique de Mirlande Demers témoigne de la persistance de cette réalité et de ses effets dévastateurs. Mirlande est le symbole vivant de ces jeunes québécois et québécoises qui se perçoivent comme citoyens du monde et qui se sentent interpellés par la situation déplorable des droits humains qui y prévaut. Encouragés par des organisations telles que les nôtres et soutenus par une collectivité fière de tels jeunes en son sein, ils sillonnent la planète en essayant de bâtir un monde plus juste où les droits de tous sont reconnus. C’est ainsi que, très jeune, Mirlande s’engage en ce sens : stages de coopération au Salvador, en Haïti, en Indonésie, participation aux 2e et 3e Forum social mondial de Porto Allegre. Au printemps-été 2003, elle récidive en coordonnant un stage de coopération internationale au Sénégal axé sur le droit des femmes et des jeunes. Dans un contexte difficile où elle se trouve mal soutenue par son organisme employeur, elle contracte la malaria et la fièvre typhoïde. Mais sa vie bascule littéralement dans la nuit du 5 au 6 juillet alors qu’elle est victime d’un viol collectif par quatre individus. L’effet combiné de la maladie et de l’agression vont provoquer chez elle des effets dévastateurs; de retour au pays, on lui diagnostique une hépatite et un cythomégalo virus; pendant sept mois elle doit s’astreindre à une trithérapie par crainte d’avoir contracté le VIH, ce qui accentue les douleurs aiguës et les vomissements quotidiens. Les effets secondaires sont foudroyants; une année plus tard, elle se trouve toujours confinée à un fauteuil roulant. Auxquels s’ajoutent évidemment les séquelles psycho-logiques : choc post traumatique, anxiété, insomnie, peurs multiples et dépression sévère. Au surplus, Mirlande se voit à toutes fins pratiques abandonnée à elle-même dans ses demandes d’indemnisation. Elle n’a pas droit à l’indemnisation habituellement accordée aux victimes d’actes criminels étant donné que le viol collectif a eu lieu à l’étranger. Elle doit lutter pour faire admettre de son employeur la reconnaissance du lien d’emploi – et donc de sa part de responsabilité – ce qu’elle n’obtient que grâce à l’intervention de la Protectrice du citoyen. Et surtout, elle se voit confrontée à la lourdeur bureaucratique de la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST) qui, à ce jour, ne lui a accordé qu’un soutien très partiel en ne reconnaissant que pour une période restreinte les séquelles des maladies tropicales et ne reconnaissant toujours pas le viol qu’elle a subi comme un accident de travail au sens de la loi. Incapable de travailler, Mirlande est sans ressources en plus de devoir payer certains médicaments coûteux, non couverts par l’assurance-maladie. En un mot, elle est en situation de détresse. Il est de la responsabilité de l’État, de la société et des citoyens de prendre les mesures pour mettre un terme à la violence contre les femmes. Parmi ces mesures, il y a le soutien aux victimes, le droit à des réparations et à un traitement équitable devant la loi. Ce n’est pas de l’État sénégalais que Mirlande peut espérer un quelconque appui, qu’il soit de nature financière ou juridique. Les chances que la plainte qu’elle a déposée auprès de la police sénégalaise conduise à des mises en accusation sont pratiquement inexistantes dans un pays où le viol est un sujet tabou. Le seul soutien auquel elle peut aspirer viendra de la société québécoise, de ses citoyens, et de son gouvernement. Nous trouvons inacceptable que Mirlande ait depuis des mois à lutter contre une machine bureaucratique qui trouvera toujours dans la complexité du dossier (maladie et viol, faits survenus à l’étranger dans un pays en voie de développement, etc.) des motifs à retarder l’acceptation de ce qui nous semble l’évidence : à savoir que Mirlande Demers a bel et bien été victime de viol collectif au Sénégal où elle se trouvait pour des raisons professionnelles et que, dès lors, ce viol devrait être reconnu comme accident de travail. Aucune femme ne devrait vivre ce qu’elle a vécu à l’été 2003. Le viol est aujourd’hui de plus en plus reconnu par le droit international comme une forme de torture en raison des douleurs et souffrances mentales et physiques graves qui sont infligées à la victime. Mirlande en portera vraisemblablement des séquelles toute sa vie. Elle a beau être une femme courageuse et poursuivre son combat, elle a besoin de l’aide du gouvernement et des institutions québécoises. Il est paradoxal que cette lutte doive être menée de haute main au Québec, ici même où la Charte des droits et des libertés énonce, à son article premier, le droit de tout être humain à la sûreté et à l’intégrité de sa personne. Nous appelons aujourd’hui tous nos élus à intervenir auprès du Ministre du travail du Québec pour que, sans plus de délai, une réponse satisfaisante soit apportée par la CSST aux demandes de Mirlande Demers. Nous appelons également le Ministère de la justice du Québec à introduire une modifi- cation à la loi d’Indemnisation des victimes d’actes criminels pour que les citoyens québécois victimes d’un acte criminel hors du Québec puissent se prévaloir des droits et recours prévus à cette loi. Nous appelons nos concitoyens à ne pas rester indifférents à l’appel à l’aide de cette jeune femme et leur demandons de s’adresser à leur députéE à l’Assemblée nationale afin qu’il/elle agisse avec célérité dans ce dossier. Nous appelons la communauté des ONGs ainsi que les mouvements communautaires à aider Mirlande, politiquement et, pourquoi pas, financièrement. Dans le besoin, Mirlande doit assumer des dépenses importantes : médicaments, frais juridiques, transport adapté etc. Elle se voit dans l’obligation de fréquenter les banques alimentaires. Or, Mirlande a été et est encore l’une de nos militantes les plus engagées au sein de nos réseaux d’action solidaire. Il est légitime de se réjouir de voir nos jeunes prendre la route du monde pour tenter d’en améliorer le sort. Mais, pour tous, cela suppose aussi une obligation : celle de les soutenir en cas de détresse. Mirlande a besoin de nous. Signataires: Nicole Filion, présidente Michel Frenette, directeur général Amir Khadir, porte-parole Gervais Lheureux, directeur général Monique Simard, présidente Carole Tremblay, coordonnatrice Novembre 2004
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