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Débat: L’idée de révolution et nouvelles formes de conflictualitésS Thellen, Lundi, Novembre 22, 2004 - 14:07 2004-11-25 17:00 2004-11-25 19:00 Collège Lionel-Groulx Carrefour étudiant
Collège Lionel-Groulx
Débat: L’idée de révolution et les nouvelles formes de conflictualités Françoise David : Option Citoyenne La justice sociale s’est imposée comme l’un des plus grands enjeux du XXe siècle : l’impératif d’une plus juste répartition de la richesse ayant été générateur d’un antagonisme marquant entre le mouvement ouvrier et le patronat. Ainsi, le conflit opposant, d’un côté, les partisans du progrès social, et, de l’autre, ceux d’un marché capitaliste le plus libre qui soit, verra naître l’idéal d’une société réconciliée avec elle-même, sans classes sociales, débarrassée à jamais de l’exploitation des uns par les autres. La révolution populaire, celle des opprimés et des pauvres, constitue l’une des utopies les plus mobilisatrices du siècle dernier ; la multiplication des expériences révolutionnaires témoignant, ici et là, d’une volonté partagée de jeter les bases d’un monde nouveau. En ce début du XXIe siècle, quinze ans après la chute du Mur de Berlin et la débâcle du communisme, le projet radical d’une transformation révolutionnaire de la société semble avoir disparu, la démocratie libérale étant devenue un horizon indépassable. L’individualisme triomphant au sein d’une classe de «satisfaits» se conjugue aujourd’hui à une consommation ostentatoire qui, à la faveur de l’expansion fulgurante du marché capitaliste devenu mondial, sème l’indifférence et fragilise la capacité mobilisatrice de la gauche. Néanmoins, le caractère sauvage de la mondialisation soulève pourtant l’indignation et, depuis moins d’une décennie, tend à favoriser l’émergence d’un mouvement de contestation qui transcende les frontières. Est-ce là le signe d’un retour à un projet anti-capitaliste d’un genre nouveau ? Comment dès lors penser le changement social ? Quelle est la nature de ces nouveaux mouvements et en quoi sont-ils en mesure de penser la société actuelle ? Enfin, quels enjeux posent ces nouvelles formes de conflictualités ? Voilà autant de questions qui feront l’objet de ce débat. Une réflexion en trois axes I) Penser la gauche en 2004 - Comment définir, aujourd’hui, ce qu’on appelle la gauche depuis plus d’un siècle en Occident? - Héritière des grands idéaux socialistes et fille du conflit opposant le travail au capital, la gauche ouvrière, du moins une frange importante du mouvement ouvrier, verra dans la révolution et dans le communisme, l’espoir d’une société enfin réconciliée avec elle-même. Que reste-t-il de l’idéal révolutionnaire ? Quel bilan peut-on faire de la gauche révolutionnaire à l’aube de ce siècle ? Peut-on écarter l’idée qu’il puisse y avoir dans le sociétés capitalistes avancées une crise, au sens où on l’entendait au sein de la tradition marxiste, pouvant accoucher des «conditions objectives» menant, à terme, à une rupture radicale avec «l’ordre établi»? - Que reste-t-il du mouvement ouvrier ? Y a-t-il encore un sujet historique, une classe où une catégorie porteuse du sens de l’histoire ? II) Nouveaux mouvements sociaux et nouvelles conflictualités - La mondialisation des marchés et, corollairement, la consolidation à grande échelle de l’espace du capital, ouvrent-t-elles pour la gauche (une gauche mondialisée ?) un terrain de lutte et de résistance susceptible de générer une mobilisation large de ce que la gauche militante désigne désormais non plus comme le «peuple», mais la «société civile»? - Est-ce là le signe d’un retour à un projet anti-capitaliste d’un genre nouveau ? - Quelle est la nature du mouvement altermondialiste ? - Quelle est la nature des divers mouvements sociaux qui interviennent au Québec comme ailleurs en Occident sur la scène de la lutte pour la défense des assistés-sociaux, de l’environnement , des femmes, des homosexuels, des minorités, du logement social ? - Quels enjeux posent ces nouvelles formes de conflictualité ? III) Quel avenir pour quelle gauche ? - Les élections américaines, la popularité des partis de droite au Canada et en Europe, le triomphe du néo-libéralisme sur la scène de l’économie mondiale et le caractère manifestement indépassable de la démocratie représentative ne semblent pas annoncer des jours heureux pour la gauche. N’est-ce pas là, fondamentalement, le signe d’un lamentable échec ? N’est-ce pas là l’expression éloquente de la relative imperméabilité des diverses catégories sociales tant à l’égard du discours critique de la gauche que des formes plus ou moins achevées des projets qu’elle souhaite mettre en œuvre? - Comment penser l’avenir de la gauche entre la volonté des uns à consolider et développer des espaces de luttes et de revendications, et celle des autres à choisir la voie électorale et l’ambitieuse conquête de l’électorat ?
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