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OUVERTURE DU PROCES IMINI OUARZAZATE MAROCkhouya mhamed, Vendredi, Novembre 12, 2004 - 05:07
KHOUYA MHAMED
Nous avons le regret de vous annoncer que le juge vient de clôturer le dossier d’instruction d'imini Ouarzazate le 25.10.2004, 13 ouvriers vont conjointement comparaître dans une audience le 11.11.2004 à la Chambre criminelle de la cours d’Appel de Ouarzazate avec des chefs d’accusations qui pèsent lourds dans une balance déjà truquée au départ: entrave à la liberté de travail, coups et blessures entraînant la mort d’une personne sans intention de la donner. Les peines encourues vont de 15 à 20 ans de prison ferme. Le juge d’instruction en si bon terme avec la parquet général, n’a pas pris la peine d’interpeller tous les témoins cités notamment les personnes étrangères à la mine et qui ont fait des déclarations fracassantes sur cette affaire. Les témoins de la défense étaient malmenés durant les séances d’instruction, et leurs témoignages n’a été recueilli que partiellement . Seules les vagues témoignages de ceux qui confortent les a priori de l’accusation sont retenus. En plus, le juge n’a pas interpellé le docteur et n’a pas saisi le dossier de soin de l’hôpital où le défunt était placé. Pour le militant Khouya mohamed, la police judiciaire qui n’a pas pu démontré sa participation aux événement du 15 avril 2004, a laissé le soin à l’instruction de les lui faire payer en lui imputant un crime sur lequel il a peut-être quelque information mais auquel il n’a pas participé. Nous réitérons qu’il ne s’agit pas là d’une affaire criminelle, de bons et de méchants comme on veut le faire entendre, mais bien d’un déni de justice. Le complot est évident ! Parce que si on s’en tient théoriquement aux aspects juridiques et policiers, purement légaliste, et qu’on place l’affaire dans le cadre de l’institution judiciaire chargée de rendre justice, le problème sera posé en terme d’innocence ou de culpabilité, dans cette approche les prévenus devraient normalement être mis en examen et jugés sur ce point sans qu’il n’ait de parti pris et ce dans le cadre d’une instruction juste et équitable. Dans ce cadre strictement légal, les preuves de l’accusation des ouvriers sont bien fragiles, que la justice est sereine. Mais quand on connaît la gravité des accusations et qu’on se rend compte de la façon dont s’est déroulée l’instruction, on comprend vite que les dés sont pipés et que les ouvriers sont poursuivis en tant que syndicalistes et que les accusations qu’on leur inflige s’inscrit dans un cadre de lutte sociale qui oppose patron et ouvriers et dans une structure syndicale locale fortement dominée par la CDT plus combative puisque elle a réussi à mobiliser à plusieurs reprises tout leurs effectifs dans des grèves très mal perçues par les autorités de la ville. On comprend bien aussi que les cibles ont été choisis en fonction de la dimension individuel de l’engagement pour donner une portée symbolique à ce procès dans un contexte social et politique particulier. Bien sûr, un peu de mascarade de la part des autorités et le tour est joué. Les sécuritaires n’ont entré en lice dans cette affaire qu’en terme de coordination et de participation à distance. Leur stratégie est essentiellement orientée à présenter les ouvriers UMT comme les vrais meneurs de l’opération. Bien qu’au delà de cette mascarade, ils utilisent le procès et ses victimes comme marchepied à leur propagande de sécurité et de repression pour anesthésier la conscience ouvrière et atomiser leur revendication. En réalité, pour entretenir le flou dans l’esprit des gens, on joue sur les deux tableaux à la fois de façon concertée et consciente, officiellement sur celui de la criminalité, officieusement sur celui de la protection du patron et de l’usine. C’est ainsi qu’il nous paraît évident que le véritable enjeu de ce procès n’est pas le fonctionnement de la justice, ni son caractère de classe mais le développement de l’appareil répressif, de la bureaucratie publiques et privés comme agent de l’histoire sociale, décideurs au nom de la démocratie, publiquement baptisée libérale où deux systèmes de bétons se complètent : le monde de décideurs et celui des administrateurs. Le premier est une structure complexe de recours et de négociations collectives et publiques à surimposer aux conflits sociaux. Le second est une machine anonyme et formidable de gestion administrative et bureaucratique, dirigée contre le peuple et les citoyens en soi-disant système d’équilibre des forces. Ainsi on veut inculquer dans l’esprit du l’individu citoyen qu’il ne pourra lutter qu’en entrant dans des coalitions destinés à préserver ses intérêts. Mais combien cela sème le trouble sur le fonctionnement autonome et démocratique de la justice ! |
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