En novembre, dans son effort constant de "réingéniérie", le gouvernement Charest prévoit déposer un projet de politique de l'habitation, concernant diverses facettes de son intervention dans le domaine du logement, notamment le logement social ainsi que le contrôle des loyers. Plusieurs dizaines de militants membres du FRAPRU et du RCLALQ se sont retrouvés au centre-ville de Québec, ce vendredi, pour y établir le "Camp des Mal-Logés", un véritable camping qui fut installé tout près du secteur parlementaire, au Parc de L'Amérique Française. Ce campement est installé pour une période de 24 heures et se terminera par un rassemblement et une marche vers la résidence officielle du premier ministre Jean Charest.

En novembre, dans son effort constant de "réingéniérie", le gouvernement Charest prévoit déposer un projet de politique de l'habitation, qui sera suivi de consultations qui auront lieu durant l'hiver 2005. Ce projet énoncera les intentions gouvernementales concernant diverses facettes de son intervention dans le domaine du logement, notamment le logement social ainsi que le contrôle des loyers, là où il pourrait y avoir un assouplissement des règles en faveur des propriétaires.

À l'approche de ce dépôt de projet, plusieurs dizaines de militants membres du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) se sont retrouvés au centre-ville de Québec, ce vendredi, pour y établir le "Camp des Mal-Logés", un véritable camping qui fut installé tout près du secteur parlementaire, au Parc de L'Amérique Française. Ce campement est installé pour une période de 24 heures et se terminera par un rassemblement et une marche vers la résidence officielle du premier ministre Jean Charest.

Les nombreux courageux viennent passer la nuit sous la tente et sous le point de congélation pour dénoncer la ravité constante de la crise du logement, qui se révèle de plus en plus comme étant en fait la "crise du logement social", puisque la pénurie affecte surtout les logements à faible coût et frappe directement les personnes les plus pauvres de la société québécoise. Actuellement les logements à faible coût sont insuffisants, et beaucoup d'entre eux sont dans un piètre état, les proprios se permettant d'être négligents vus que la forte demande pousse les gens vulnérables à prendre n'importe quoi pour avoir un toit.

Non seulement les logements économiques sont trop rares, mais l'ensemble du parc locatif est de plus en plus difficile d'accès pour tout le monde, étant donné la hausse vertigineuse du coût des loyers depuis 2001, sans compter la discrimination toujours présente et les conditions de location imposées par plusieurs propriétaires.

Le droit au logement est un droit fondamental et la situation actuelle le met en péril: ce campement est là pour le rappeler au gouvernement et pour lui demander que la reconnaissance de ce droit soit au coeur de la nouvelle politique de l'habitation. Le RCLALQ et le FRAPRU proposent au gouvernement Charest cinq éléments qui devraient faire partie du projet de cette nouvelle politique:

• Instaurer un contrôle obligatoire des loyers, ainsi que le dépôt des baux à la Régie du Logement, empêchant les hausses lors de déménagements;
• Encadrer la recherche de logements afin d'agir contre la discrimination et la collecte de renseignements confidentiels;
• Instaurer un code provincial du logement avec l'obligation pour les villes de l'appliquer pour assurer une qualité d'habitation salubre pour tous;
• Réaliser 8000 logements sociaux par année, dont la moitié en HLM;
• Empêcher toute forme de privatisation ou de conversion des logements sociaux actuellement disponibles.

Sauf erreur, c'est la première fois depuis le Sommet des Amériques (qui l'a fait connaître) que des manifestants reviennent sur le Parc de l'Amérique Française pour y tenir un lieu de rassemblement et de festivités. Les premières heures de l'occupation ont été consacrées à l'installation des tentes, d'un chapiteau pour les spectacles, de toilettes, et de postes d'accueil, d'information et de cuisine. Des gens de tout âge sont venus des régions de Montréal et Québec afin d'installer ce petit village "improvisé" fort sympatique. Ensuite, un jeu inspiré du Monopoly, mais en version géante et à saveur "logement social" a été préparé et installé, pendant qu'à côté d'autres volontaires s'occupaient de donner un petit air d'Halloween à cet événement en préparant une multitude de citrouilles revendicatrices...

D'ailleurs, plusieurs de ces citrouilles se sont retrouvées dans le bureau de la Régie du Logement, situé non loin de là. En milieu de journée, une bonne partie des gens sur place se sont rassemblés pour aller leur offrir plusieurs exemplaires de ce beau fruit d'automne, question de s'assurer que la présence de ce campement ne passerait pas inaperçu ou ignoré des gens de la Régie. Malgré les inefficaces agents de sécurité qui ne souhaitaient pas laisser entrer tout ce monde dans l'édifice à bureau de Place Québec, c'est une porte-parole de la Régie qui a poliment reçu la marchandise à la porte de son bureau, sous la clameur stridente des sifflets et des slogans résonnant dans le hall d'entrée.

En soirée, après une bonne bouffe au chili, ce fut l'occasion de procéder à une discussion publique sur les enjeux de la politique de l'habitation. Le chapiteau a pu abriter ensuite un spectacle musical gratuit, mettant en vedette Julie Fradette ainsi que la chorale du FRAPRU.

D'autres activités sont prévus sur le même site dans la matinée de samedi, et toute la population est invitée à joindre les rangs des gens sur place pour un grand rassemblement et soupe populaire sur l'heure du midi, suivi d'une marche vers la résidence officielle du premier ministre Jean Charest, dont le départ sera donné à 13h.

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