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Le bouclier antimissile ? Non merci !Anonyme, Jeudi, Septembre 30, 2004 - 19:40
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C'est d'ici la fin septembre que le Canada doit prendre sa décision quant à sa participation au projet de bouclier antimissile américain. Comme vous l'avez sûrement entendu la semaine dernière, le ministre de la défense du parti libéral, Bill Graham, ne s'est pas caché pour montrer son enthousiasme face au projet. Paul Martin, sans encore avoir pris de décision, laisse planer depuis plusieurs mois des indices qui montrent qu'il a l'intention de dire "oui". Non seulement le Parti Libéral n'a pas l'intention de consulter la population canadienne à ce sujet, il laisse maintenant entendre qu'il pourrait ne pas demander le vote à la chambre des communes, le Bloc Québécois et le NPD étant clairement contre. Cela est totalement inacceptable, c'est pourquoi nous avons entrepris d'écrire une lettre aux ministres et médias canadiens à ce propos. Nous vous encourageons à envoyer cette lettre (ou à écrire votre propre lettre personnelle émettant votre opinion sur le sujet) à votre député et aux ministres en place. Vous pouvez leur envoyer par courriel, ou encore par la poste. N'oubliez pas de la signer personnellement et inscrivez vos noms, adresses et numéro de téléphone ! Faites-vous entendre ! C'est le temps ! C'est aussi votre droit et devoir en tant que citoyen ! Monsieur le Premier Ministre Paul Martin, Suite à la déclaration du ministre de la défense Bill Graham dans une entrevue au Ottawa Citizen soutenant que votre gouvernement pourrait prendre seul la décision de participer au projet de bouclier antimissile américain sans consulter la Chambre des Communes, nous voudrions, en tant que citoyens canadiens, vous donner notre opinion sur le sujet. Premièrement, nous vous demandons par la présente de ne pas prendre une décision aussi grave sans demander explicitement le consentement de la population canadienne ou de ses représentants : les députés de la Chambre des Communes. Deuxièmement, nous avons jugé important de vous écrire cette lettre afin de vous faire part de notre total désaccord quant à la participation active du Canada à ce projet. Tout d'abord, nous croyons que la question de la participation du Canada au bouclier antimissile en est une de première importance pour tous les Canadiens et les Canadiennes. Comme vous le savez, c'est aussi une question très contestée, même à l'intérieur de votre propre parti, pour diverses raisons allant de la façon de gérer les fonds publics aux inquiétudes concernant la paix mondiale et à l'indépendance du Canada face aux États-Unis. Dans ce contexte, et considérant à plus forte raison que vous êtes le chef d'un parti politique minoritaire n'ayant reçu que 36.7% des votes aux dernières élections fédérales, il serait à notre avis dangereusement anti-démocratique que vous et votre cabinet preniez seuls une décision aussi capitale. C'est pourquoi nous vous demandons de tenir un référendum national sur la participation du Canada au bouclier antimissile ou, à tout le moins, de demander un vote à la Chambre des Communes sur ce sujet. Ensuite, nous vous demandons de ne pas engloutir l'argent des contribuables Canadiens dans le projet de bouclier antimissile américain pour plusieurs raisons. Premièrement, il y a quasi-consensus parmi la communauté scientifique américaine et internationale à l'effet que ce projet soit techniquement irréalisable. En plus des difficultés purement technologiques, le bouclier antimissile ne pourrait nous protéger que contre quelques types de missiles spécifiques et ne provenant que de quelques États ciblés et prédéterminés. Les experts le considèrent comme étant facilement déjouable en plus de ne pas être adapté à plusieurs armes modernes, comme les armes chimiques et bactériologiques. Deuxièmement, les coûts estimés de ce projet sont astronomiques : ils se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards de dollars américains. Nous pouvons concevoir que certaines industries et certains individus puissent tirer profit de cette dépense gouvernementale majeure, mais il nous semblerait plus profitable pour les Canadiens et les Canadiennes d'investir leurs économies dans un projet autre que ce projet de guerre voué à l'échec. Troisièmement, nous croyons que la mise en place d'un bouclier antimissile qui s'avérerait réellement efficace (une éventualité peu probable) pourrait contribuer à intensifier la course mondiale aux armements, étant donné l'avantage militaire supplémentaire qu'il procurerait aux États-Unis sur le reste du monde. La participation du Canada donnerait de la crédibilité à l'administration américaine afin de continuer à utiliser la force plutôt que la diplomatie et d'agir selon sa seule volonté sur le plan international. Cette approche est contraire à la tradition canadienne. Finalement, M. Graham affirmait que le Canada pourrait « le regretter » s'il ne participait pas à ce projet. Nous pensons, au contraire, que les Canadiens et les Canadiennes pourraient très certainement le regretter s'ils prenaient part à un projet de domination militaire et que le Canada perdrait ainsi sa réputation internationale de nation pacifique et intègre. Nous sommes d'avis que la paix s'obtient en minimisant le nombre d'ennemis plutôt qu'en maximisant la puissance militaire. M. Martin, nous vous exhortons donc de ne pas prendre de décision concernant la participation du Canada au bouclier antimissile américain sans consulter la population canadienne et les députés qui la représentent. Nous pensons qu'il existe suffisamment d'arguments, auxquels beaucoup de Canadiens et Canadiennes sont sensibles, qui prouvent que ce projet est une utopie technologique pour laquelle l'éventuelle participation du Canada serait inappropriée et néfaste. À la participation du Canada au projet de bouclier antimissile, nous hurlons donc : « Non merci ! ». Vincent Bouchard [1], Sylvie Brunet [2], Geneviève Choquette [3], David Côté [4], Benoit Hardy-Vallée [5] 1] Boursier Rhodes du Québec 2001, étudiant au doctorat, physique théorique a l'Université d'Oxford, fondateur et éditeur de ZOMBIE [2] Étudiante au doctorat, physique des particules, Université de Montréal et Stanford Linear Accelerator Center, fondatrice et éditrice de ZOMBIE [3] Docteur en philosophie de l'Université de Paris-Sorbonne et chargée de cours à l'Université Concordia et à l'Université du Québec à Montréal, fondatrice et éditrice de ZOMBIE [4] Étudiant au doctorat, physique des particules, Université de Montréal et Stanford Linear Accelerator Center, fondateur et éditeur de ZOMBIE [5] Étudiant au doctorat en philosophie, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, fondateur et éditeur de ZOMBIE
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