En 1945, la France ruinée par 6 ans de guerre, 4 ans d’occupation, se dotait de tout un système de solidarité nationale qui n’avait jamais vu son pareil dans l’histoire. Alors que la situation économique est aujourd’hui bien plus brillante, la retraite disparaît, la sécurité sociale est en plein démantèlement, et pour des raisons toutes « libérales » liées aux AGCS et au processus de Bologne, on entend sabrer ce qui peut déterminer notre avenir : l’éducation.
Ps : Ne pas rappeller sur cette adresse, qui est un emprunt à très cout terme, merci !
Educatio calamitatum
En 1945, la France ruinée par 6 ans de guerre, 4 ans d’occupation, se dotait de tout un système de solidarité nationale qui n’avait jamais vu son pareil dans l’histoire. Alors que la situation économique est aujourd’hui bien plus brillante, la retraite disparaît, la sécurité sociale est en plein démantèlement, et pour des raisons toutes « libérales » liées aux AGCS et au processus de Bologne, on entend sabrer ce qui peut déterminer notre avenir : l’éducation.
Alors que « La recherche » publique a obtenu un sursis (avant liquidation ?) l’année dernière, alors que deux mouvements ont secoué les étudiants à l’automne et au printemps, respectivement sur les questions des LMD et la disparition des postes au concours, le monde de l’éducation est sur le point d’imploser car dans l’impossibilité de remplir ses fonctions les plus élémentaires. Les années précédentes ont été marquées par des réductions budgétaires, et surtout humaines dont on ne pourra manquer l’impact dans quelque temps.
La disparition du statut de surveillantEs et des Aides Educateurs, remplacés partiellement par des Assistants d’Education qui n’ont pas pour obligation d’être des étudiantEs. Cette disparition de statut se ressent dans les écoles, les lycées, mais surtout dans les universités où 51% des étudiantEs sont salariéEs au cours de l’année universitaire pour palier l’insuffisance ou l’absence d’aides sociales. Une bonne partie d’entre eux devront se tourner vers d’autres « jobs » moins « conciliants » avec les études que le travail de surveillant.
La disparition de 4700 postes au concours l’année précédente, suivi de 7000 postes cette année et d’une cinquantaine de concours. Tout cela sous couvert de démographie alors que les besoins sont criants dans tous les secteurs de l’éducation.
La mise en place du LMD dans les ¾ des universités françaises à la rentrée, réforme passée aux forceps, ne fera qu’accentuer les inégalités en instaurant des diplômes régionaux, concurrents, individualisés « grâce » aux annexes descriptives et à la suppression du cadre national des diplômes. Les LMD signent ainsi la mort des conventions collectives, qui déterminaient le poste et le salaire en fonction du diplôme.
La hausse des frais d’inscription à l’université qui va jusqu’à 35% pour les mastères, instaure une sélection sociale visible. Le coût de l’inscription est dépendant du diplôme suivi, plus le niveau du diplôme augmente, plus les frais sont importants.
Nous constatons donc que les promesses faites par le gouvernement à la Recherche ne sont pas tenues, qu’il manque aux universités pour leur bon fonctionnement en rapport aux propres critères du ministère plus de 13000 enseignants-chercheurs et des milliers de personnels techniques, qu’on veut faire faire aux enseignants des tâches qui n’ont rien à voir avec l’enseignement afin de faire des économies de postes, que dans le secondaire, ce sont les filières techniques les plus touchées alors qu’on gave les universités de licences professionnalisantes douteuses pour stopper la soi-disant responsabilité de l’université vis à vis du chômage. Nous constatons que des filières disparaissent de l’enseignement, pour non-rentabilité ou plus simplement pour redevenir l’exclusivité d’une élite, qu’étudier n’est plus un droit mais devient jour après jour un privilège, avec 100 000 étudiantEs qui vivent sous le seuil de pauvreté et, selon l’INSEE, plus de 40 000 qui se prostituent pour financer cette « chance », que les diplômes sont individualisés par les LMD qui remettent en cause tous les fondements du droit du travail, que l’avenir devient incertain pour beaucoup, du simple fait de la réduction drastique des postes aux concours d’enseignements ou du fait de la réforme des retraites, pour ceux et celles qui sont en place et qui ne seront pas remplacéEs.
L’éducation tend à redevenir ce qu’elle n’a jamais vraiment cessé d’être, celle des héritiers, d’une élite savante face à un peuple ignorant. 5% de la population avec le bac en 1900, mais que veut dire le bac aujourd’hui ? Qu’est ce qu’une société sans éducation pour tous et toutes ? C’est une société sans esprits critiques, c’est une société où l’obscurantisme est roi, mais non plus au service d’un Dieu, mais du capital tout puissant.
Nous sommes tous et toutes liéEs à cette idée d’éducation, car nous avons tous et toutes quelque chose à apprendre, à faire comprendre, à passer ou à faire passer, et ce tout au long de notre vie. Mais aussi parce que le monde de l’éducation n’est pas un monde clos, il détermine dans une grande mesure les réalités du « monde du travail ». Loin des revendications catégorielles, nous sommes donc tous et toutes concernéEs à plus d’un titre, étudiants, enseignants, chercheurs, personnels, elèves, retraités, parents d’élèves, salariés, chômeurs avec ou sans diplômes. C’est en cela qu’il faut nous mobiliser, dès maintenant !
PS : Cette pétition est toute ouverte de droits dans la mesure où elle peut (doit) être reproduite dans les halls, couloirs, salles d’attente ou de réunions des écoles, collèges et universités afin de servir à mobiliser les gens qui la signent ou qui vont la signer. Cette pétition est totalement incomplète dans la mesure où tous les "malheurs" liés de quelque manière que ce soit à l’éducation nationale ne tiennent pas dans une seule page. Nous avons oublié bien du monde : les écoles, les Iatoss, les zep etc. Nous espérons que cette pétition soit un commencement et non une fin.
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