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Guerres populaires en brefEric Smith, Lundi, Septembre 13, 2004 - 22:49
Arsenal-express
Quelques nouvelles brèves des guerres populaires qui se déroulent présentement en Asie. * NÉPAL: Le Parti communiste du Népal (maoïste), qui dirige depuis plus de huit ans déjà une puissante guerre populaire, vient de tenir une importante session plénière de son Comité central, à la fin août, qui a déterminé la marche à suivre en vue du passage à la troisième étape du processus révolutionnaire qui se déroule dans ce pays, qui sera celle de l’offensive stratégique et de la conquête du pouvoir dans tout le pays. La réunion, qui a duré dix jours, s’est déroulé dans une base d’appui de la guérilla sous la protection d’une unité spéciale de l’Armée populaire de libération. Après avoir entendu les rapports des responsables des différents fronts régionaux et militaires et rendu hommage aux martyrs de la révolution, le Comité central a conclu que sur la base des transformations révolutionnaires déjà achevées dont les rapports ont fait état, «les bases idéologiques, politiques, organisationnelles et militaires du PCN(m) permettent désormais de passer de l’étape de l’équilibre stratégique à celle de l’offensive stratégique». Le Comité central du Parti a longuement discuté du rôle que l’expansionnisme indien joue actuellement au Népal. L’État indien s’apprête en effet à intervenir directement au Népal avec l’appui de l’impérialisme US, dans le but d’écraser le mouvement populaire qui s’y développe. Souhaitant prolonger l’agonie du vieux régime qu’ils incarnent, les dirigeants népalais sont désormais prêts à abandonner toute forme de prétention à l’indépendance et à l’autonomie, espérant sauver leur peau avec l’aide de l’armée indienne. Le Comité central du PCN(m) considère que le Parti doit maintenant concentrer toutes ses forces contre cette capitulation nationale et contre l’intervention indienne: «L’indépendance du Népal et du peuple népalais lui-même ne pourra être garantie qu’en transformant le pays tout entier en un front de guerre, en militarisant tout le pays et en portant la stratégie de guerre à une étape supérieure, contre toute intervention militaire de l’impérialisme et de l’expansionnisme indien.» Dans ce contexte, le PCN(m) ne souhaite aucunement reprendre les négociations de paix avec les représentants du vieux régime; il ne négociera qu'avec «les vrais maîtres du Népal», sous la supervision des Nations unies, et dans le seul et unique but de faire en sorte que le peuple népalais acquiert la pleine souveraineté. Sur le plan militaire, le Comité central du Parti a annoncé que l’Armée populaire de libération venait de former une troisième division, dans le centre du pays, qui vient s’ajouter à celles qui étaient déjà opérationnelles à l’ouest et à l’est. Des mesures ont également été prises afin d’assurer une meilleure coordination des milices, qui regroupent déjà plus de 100 000 personnes. Depuis quelques semaines, les affrontements entre l’Armée populaire de libération et l’Armée royale du Népal (que les maoïstes appellent désormais la «l’Armée royale états-unienne», par dérision) se sont avérés plus intenses, en même temps que le mouvement de masse contre le pouvoir réactionnaire et la domination étrangère a augmenté de plusieurs crans. Comme nous l’avons rapporté dans notre dernière édition (Arsenal-express n° 19, le 5 septembre 2004), les maoïstes ont imposé avec succès un blocus de la capitale pendant près d’une semaine, au moment même où s’amorçait un mouvement de grève visant une douzaine d'entreprises étrangères. Depuis, le mouvement s'est étendu à plus de 35 entreprises supplémentaires. Parmi les compagnies visées se trouvent des sociétés à participation étrangère, comme la Bhote Koshi Power Co (une entreprise énergétique qui compte des investissements américains) et la Dabur Nepal (entreprise de cosmétique dirigée par des Indiens). Certaines d'entre elles sont aussi liées à la famille royale. La guerre populaire dirigée par le PCN(m) représente un formidable espoir pour toutes celles et tous ceux qui résistent à l’offensive impérialiste un peu partout à travers le monde. Comme les médias bourgeois en parlent peu, nous vous invitons à vous abonner à Arsenal-express, à le lire et à le faire circuler, afin de connaître tous les développements qui ne manqueront pas de se produire au cours des prochaines semaines. (Le communiqué du Comité central du PCN[m] est disponible en langue anglaise sur: http://www.cpnm.org/new/English/statements/planum_statement.htm.) * INDE: Selon la BBC, des dizaines de milliers de personnes ont assisté il y a quelques semaines à la première assemblée publique jamais organisée par le Parti communiste de l'Inde (marxiste-léniniste) – Guerre populaire (mieux connu sous le nom de «People's War Group»). L'imposant rassemblement a eu lieu le 28 juillet dans l'État d'Andhra Pradesh, situé au sud de l'Inde, qui constitue un château-fort de la guérilla maoïste. Le People's War Group est une des deux plus importantes organisations maoïstes indiennes -- l'autre étant le Centre communiste maoïste (Maoist Communist Centre). Actives dans des États distincts, elles dirigent chacune leur propre armée populaire. La tenue du rassemblement du 28 juillet fut rendue possible suite à la décision du nouveau gouvernement de l'État d'Andhra Pradesh de lever l'interdiction qui pesait depuis déjà plus de huit ans sur le People's War Group. Le gouvernement sortant avait fait campagne en promettant de tout faire pour «éradiquer le problème naxaliste» (c'est de cette façon qu'on qualifie les maoïstes en Inde, en référence au soulèvement de la fin des années 60 ayant débuté dans la ville de Naxalbari). Mais celui-ci a été renversé par les masses populaires, qui ont boycotté les élections en grand nombre. Le Parti du Congrès, qui a été élu, s'était engagé à lever l'interdit à l'encontre du People's War Group. Le rassemblement a donc débuté dans un village appelé Mogilicherla, où des dizaines de milliers de personnes se sont réunies. Celles-ci ont ensuite marché sur huit kilomètres en direction de la ville voisine, Warangal, où plusieurs orateurs ont pris la parole. L'assemblée visait surtout à rendre hommage aux martyrs de la révolution en Inde et à présenter l'idéologie du Parti. De nombreux artistes, dont le populaire chanteur Ghaddar, y sont allés de prestations entre chacune des discours. Tout comme le Maoist Communist Centre (avec qui il poursuit actuellement des discussions en vue d'en arriver à l'unité), le People's War Group fait partie d'un regroupement régional réunissant toutes les organisations maoïstes d'Asie du Sud (Inde, Népal, Bhoutan, Sri Lanka et Bangladesh), auquel participe également le Parti communiste du Népal (maoïste). Les révolutions qui se développent dans cette région font de l'Asie du Sud une forteresse rouge de la révolution mondiale. * PHILIPPINES: Dans un communiqué émis le 10 août dernier, le Parti communiste des Philippines dénonce le renouvellement de son inclusion, de même que celle de la Nouvelle armée populaire qu'il dirige, sur la liste des «organisations terroristes étrangères» publiée par le Département d'État des États-Unis. Selon les camarades philippins, cette décision de la part de l'administration américaine constitue une ingérence inacceptable dans les affaires internes des Philippines, ainsi qu'une tentative désespérée de détourner l'attention de ses propres actions comme première puissance terroriste à l'échelle mondiale. Le porte-parole du Parti, Gregorio Rosal, explique «qu'après avoir déclenché autant de terreur en Irak, en Afghanistan et ailleurs, l'impérialisme US n'a ni le droit moral, ni la légitimité de condamner les révolutionnaires philippins et de les qualifier de terroristes». En prenant cette décision, l'administration américaine ne cherche qu'à punir le PC philippin pour les positions fermes qu'il a toujours adoptées contre l'intervention militaire, politique et économique des États-Unis dans ce pays. Outre le Parti et la Nouvelle armée populaire, la liste des «organisations terroristes étrangères» du Département d'État comporte aussi le nom de Jose Maria Sison, le fondateur du Parti qui vit maintenant en exil aux Pays-Bas. En vertu de cette disposition, les autorités américaines viennent d'ailleurs de saisir les redevances qui lui sont dûes suite à la parution toute récente d'un nouveau bouquin intitulé «Jose Maria Sison: at Home in the World, Portrait of a Revolutionary, Conversations with Ninotchka Rosca», publié par une maison d'édition de Seattle. Ninotchka Rosca est une auteure et une journaliste originaire des Philippines, qui vit désormais aux États-Unis. Le lancement canadien du livre controversé aura lieu ce samedi, le 18 septembre, à compter de 18h30 au Russian Hall, situé au 600, avenue Campbell, à Vancouver. On peut également le commander sur le site Web de l'éditeur, à l'adresse suivante: http://www.openhand.com/ *** Article paru dans Arsenal-express, nº 20, le 12 septembre 2004. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). Pour vous abonner: faites parvenir un courriel à
Site Web du PCR(co)
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