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Courtoisie new yorkaise...chapeau, Jeudi, Septembre 2, 2004 - 13:57
2 panthères roses
Courtesy, professionalism and respect... c'est ça le slogan officiel qu'a adopté la police de New York (NYPD) et qu'on peut voir imprimé sur toutes ses voitures, paniers à salade, hélicoptères. C'est tout juste si le NYPD ne l'a pas écrit sur ses matraques. Mais qu'en est-il donc de cette fameuse courtoisie, en ces jours de Convention républicaine? Témoignage de deux arrêtés. Courtesy, professionalism and respect... c'est ça le slogan officiel qu'a adopté la police de New York (NYPD) et qu'on peut voir imprimé sur toutes ses voitures, paniers à salade, hélicoptères. C'est tout juste si le NYPD ne l'a pas écrit sur ses matraques. Mais qu'en est-il donc de cette fameuse courtoisie, en ces jours de Convention républicaine? Témoignage de deux arrêtés. La journée du 31 août (A31) apparaissait dans le calendrier militant comme la plus confrontationnelle, à l'intérieur d'une semaine de protestation qui laissait place davantage aux grandes marches, détentrices de permis émis par la ville de New York. Et pourtant rien de très ravageur n'est venu du côté des manifestants le 31. Et surtout rien, mais absolument rien qui méritait les 1200 arrestations effectuées en quelques heures (estimation de l'équipe de recours légal). En prison, la totalité des personnes qu'on a croisées, durant nos 24 heures de détention, étaient pour le tiers d'entre elles des piétons malchanceux, et pour le deux tiers, des manifestants trompés par la police. Pourquoi trompés? Le meilleur exemple vient d'une manifestation sans permis organisée en après-midi près de l'ancien World Trade Center. Les participantEs marchaient deux par deux sur le trottoir, pour éviter d'être arrêtés par la police sous prétexte de participation à une manifestation illégale. L'astuce du NYPD fut donc la suivante: elle encouragea d'autres manifestantEs qui se trouvaient sur le versant opposé de la rue (certains furent même obligés...) à rejoindre le contingent principal, de sorte qu'il se crée un débordement sur le trottoir et que la condition pour effectuer les arrestations soit ainsi remplie. Entre 200 et 300 personnes ont donc été ainsi piégées puis embarquées dans les fourgons à cette occasion, soit à peu près le même nombre que devant la Bibliothèque de New York, où nous-mêmes avons été arrêtés. Leur prétexte lors de ce second coup de filet? Installation d'une bannière sur un monument public. Il était environ 17h30 quand on est arrivé devant la bibliothèque, d'où devait démarrer un street party organisé par le groupe new-yorkais Queer Fist.L'objectif était d'envoyer un message à l'administration Bush par rapport aux menaces qui planent sur les droits sexuels aux États-Unis. L'endroit était bondé de simples promeneurEs, touristes, etc., de sorte qu'on a pensé mettre une bannière pour créer un point de rassemblement plus précis et plus visible. Une fille de New York, venue aussi pour le street party, nous a aidé à l'installer. 30 secondes plus tard, on était les trois dans le panier à salade. La police nous a d'abord averti que c'était illégal de mettre une banderole sur un monument public, mais qu'on pouvait par contre la tenir nous-mêmes. On l'a donc retiré sur le champ, et à notre grande surprise, ils se sont quand-même jetés sur nous et menottés. La foule autour s'est mise à protester verbalement et à demander qu'on soit relachés. Et vous connaissez la suite, tout le monde qui se trouvait là, manifestantEs ou non, a été encerclé puis emmené au Quai 57. Le Quai 57 est un entrepôt désaffecté, qui a été fermé voilà plusieurs années en raison de sa toxicité élevée. Mais puisque toutes les prisons de la ville étaient bondées à pleine capacité le 31 août, le NYPD a réquisitionné l'endroit pour entasser les nouveaux arrêtéEs. Près d'un millier d'entre eux ont donc passé par là dans la nuit du 31 au 1er septembre, et la majorité ont dû dormir sur la plancher, souillé à la grandeur par un produit toxique dérivé du pétrole. Des inspecteurs gouvernementaux, qui venaient vérifier l'état du plancher, se sont d'ailleurs vus refuser l'accès au site par la police. Tôt le lendemain matin, le Quai 57 a été évacué. Le plancher a été nettoyé et recouvert d'un tapis, de sorte qu'il ne reste plus aucune trace de l'erreur du NYPD. À ce sujet, l'équipe légale suggère depuis à tous les manifestantEs libéréEs de conserver leur vêtement souillé comme preuve, pour un éventuel recourt contre la police. Mises à part les brûlures sur la peau, qui affligèrent plusieurs personnes suite à leur passage dans l'entrepôt contaminé, les arrêtéEs ont aussi goûté à des changements de cellules constants (une dizaine dans notre cas), qui faisaient miroiter à chaque fois une libération possible. Le harcèlement psychologique était également accompagné d'assauts physiques. La nouvelle génération de menottes, en plastique et jetables (!), était dans plusieurs cas si serrés sur nos poignets que les séquelles se font encore sentir (mes mains ont été boursoufflées pendant une demie-journée et 48 heures plus tard, elles sont encore engourdies...). Tel est donc le résumé, non-exhaustif, de la courtoisie, le professionnalisme et le respect que nous a servis le NYPD le 31 et 1er septembre. En date d'aujourd'hui 2 septembre, le bilan s'élève à 1800 arrestations et le nombre risque d'augmenter rapidement avec le discours de clôture de Georges W. Bush en fin de soirée. Ayez une petite pensée pour eux et elles!
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