Au moins 100 000 personnes ont participé au défilé de la Carifiesta, qui a eu lieu samedi après-midi dans le centre-ville de Montréal. Encore une fois, le "Service" de police de la Ville de Montréal (SPVM) n'a pas raté l'occasion pour étaler sa politique raciste et discriminatoire

Au moins 100 000 personnes ont participé au défilé de la Carifiesta, qui a eu lieu samedi après-midi dans le centre-ville de Montréal. Célébrée depuis maintenant une trentaine d'années au Québec, la Carifiesta est l'occasion de commémorer la lutte historique contre l'esclavage des peuples des Caraïbes, qui manifestent par la même occasion leur détermination à poursuivre le combat jusqu'à l'obtention de leur pleine libération.

Quiconque met les pieds à la Carifiesta apprécie immédiatement l'exceptionnelle ambiance de fête qui y règne et le fort esprit de fraternité qui unit les participantes et participants, de toutes origines. À ce titre, l'édition 2004 de la Carifiesta montréalaise n'a pas échappé à la règle.

Mais encore une fois, le "Service" de police de la Ville de Montréal (SPVM) n'a pas raté l'occasion pour étaler sa politique raciste et discriminatoire à l'endroit des minorités ethniques. Alors que tout s'était passé on ne peut mieux durant toute la journée, les agents du SPVM sont intervenus en début de soirée, à la toute fin de l'événement, pour procéder à au moins sept arrestations, dont trois pour "voies de fait" et une pour "bris de condition", poursuivant ainsi une tradition qui ne se dément pas, année après année.

Dans un documentaire produit par l'ONF et qui est paru en mars dernier (intitulé "Zéro tolérance"), la cinéaste Michka Saäl a d'ailleurs présenté des images saisissantes qui montrent bien l'état d'esprit qui anime la flicaille montréalaise quand elle met les pieds à la Carifiesta. On y voit d'abord des images de la Fête de la St-Jean, à Montréal, où les flics se promènent de manière totalement détendue (casquettes enlevées et chemises déboutonnées), fraternisant avec les fêtards et fermant même les yeux sur les infractions que certains commettent; puis, on passe ensuite aux images de la Carifiesta, tournées à peine deux semaines plus tard, où les flics, cette fois, apparaissent dans toute leur "superbe" et leur arrogance, saisissant en outre systématiquement les bouteilles d'alcool en possession des participants. On y voit même certains d'entre eux, en position de combat, procéder à l'arrestation sauvage et musclée d'un quidam ayant eu le malheur de refuser d'obtempérer à ce qui semblait être un ordre de "circuler".

Le problème du profilage racial, que les membres des communautés ethniques connaissent fort bien pour le vivre quotidiennement, s'avère à ce point grossier et systématique présentement, qu'il commence à inquiéter certains démocrates libéraux. L'Association québécoise du Barreau en a d'ailleurs fait son principal sujet de discussion lors de son récent congrès annuel.

Les responsables du SPVM en charge des programmes d'accès à l'égalité sont forcés d'admettre qu'après plus de dix années "d'éducation aux réalités multiculturelles" de leurs troupes, le racisme reste tout aussi présent au sein du corps de police. C'est dire que le problème tient à l'institution elle-même, chargée de protéger un ordre injuste, et non à quelques pommes particulièrement pourries qu'il eut suffi de retirer du panier.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 13, le 4 juillet 2004.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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