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Bilan du 1er juillet : Le FRAPRU n'est pas rassuréAnonyme, Samedi, Juillet 3, 2004 - 10:39
FRAPRU
Même s'il admet que les mesures d'urgence adoptées par le gouvernement et les villes ont permis que le 1er juillet se déroule sans trop de heurt dans la plupart des municipalités frappées par la pénurie de logements locatifs, dont Montréal, Québec, Gatineau et Sherbrooke, le Front d'action populaire en réaménagement urbain demeure inquiet quant à l'évolution de la situation. Le FRAPRU continue d'abord de craindre que les 1200 suppléments au loyer d'urgence prévus par le gouvernement pour l'année 2004-2005 ne soient pas suffisants pour répondre à tous les besoins. Il évalue que des ménages qui sont ou deviendront sans logis au cours des prochaines semaines ou des prochains mois pourraient ne pas recevoir cette aide financière essentielle pour se trouver un appartement. Plus de 800 ménages ont jusqu'ici été déclarés admissibles au supplément à travers le Québec, dont 575 à Montréal. Or, selon le FRAPRU, l'expérience des dernières années démontre que ce nombre continuera à croître. En 2003 par exemple, il a augmenté de 783 entre le 1er juillet et la fin août. À Montréal seulement, l'augmentation a été de plus de 600, même si la Société d'habitation du Québec a interdit, dès le 10 août, à la ville d'accorder des lettres additionnelles à cet effet. La conséquence pour le FRAPRU, c'est que des familles et des personnes qui étaient sans logis au 1er juillet 2003 ou qui le sont devenues par la suite ont été condamnées à le demeurer plus longtemps et, dans certains cas, toute l'année. En principe, le Programme d'aide d'urgence aux ménages sans logis et aux municipalités connaissant une pénurie de logements locatifs doit pourtant s'appliquer à l'année longue, là où les villes décident de s'en prévaloir, ce qui est le cas à Montréal. Le FRAPRU demande donc au gouvernement Charest de prendre dès maintenant l'engagement formel d'augmenter le nombre de suppléments au loyer au-delà des 1200 prévus, si le nombre de demandes dépasse ce chiffre. Encore une crise L'organisme appréhende également la réaction des autorités politiques, des médias et de la population à la remontée du taux d'inoccupation des logements locatifs et à la bonne gestion de la période du 1er juillet. On aurait, à son avis, tort de penser que la crise du logement est derrière nous et qu'il n'y a plus urgence d'agir, alors qu'elle est plutôt en train de se transformer pour passer d'une pénurie générale de logements locatifs à une pénurie de logements à bas loyer, accessibles financièrement aux ménages à plus faible revenu. Le FRAPRU craint d'autant plus une sous-estimation ou une négation de la gravité de la situation que le gouvernement québécois doit, dès cet automne, soumettre un projet de politique d'habitation, une politique attendue depuis plus de 35 ans. Avec quel sentiment le gouvernement Charest entamera-t-il ce débat, se demande le coordonnateur de l'organisme, François Saillant. "Le gouvernement sera-t-il, comme il le devrait, animé par un sentiment d'urgence? Ne sera-t-il pas plutôt tenté de croire ou de laisser croire que le pire est passé, qu'il a suffisamment investi dans le logement social et qu'il faut maintenant tourner la page?" Rencontre avec Jean-Marc Fournier, lundi Le 5 juillet, au matin, le FRAPRU rencontrera le ministre responsable de l'Habitation, Jean-Marc Fournier, sur un des éléments qui le préoccupent le plus dans la future politique: la possibilité que la méthode de fixation des loyers soit révisée de manière à ce que la Régie du logement accorde des augmentations de loyer plus importantes que ce qu'elle fait présentement. C'est en tout cas ce que recommande le Groupe Roche que le gouvernement a mandaté pour mener une consultation à ce sujet. Le FRAPRU s'oppose fermement à une telle possibilité, au moment où les loyers ont augmenté en moyenne de 13 % en trois ans à Montréal, de 17,5 % à Gatineau et de 9,5 % à Québec. Or, lors du recensement de 2001, avant même que la pénurie n'entraîne une hausse du coût du logement, 111 000 ménages locataires québécois, dont 50 000 montréalais, consacraient déjà plus de 80 % de leur revenu pour se loger. |
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