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Les médias et le facteur peur: Faire la passe aux Canadiens et démoniser les autochtonesAnonyme, Vendredi, Juin 25, 2004 - 12:45 (Analyses)
Kahn-Tineta Horn
Allocution de Kahn-Tineta Horn, Kanawake, Territoire Mohawk, à l'Assemblée de solidarité avec les peuples autochtones, Montréal, 19 juin 2004 Je suis venue ici aujourd'hui pour faire une mise en garde. Je veux vous parler de ce qui se passe à Kanesatake parce cela menace directement l'avenir de nos enfants et de mes petits- enfants. Si nous voulons protéger l'avenir des sept prochaines générations, nous devons agir maintenant et ensemble. Vous ne savez sans doute pas, ou vous le savez mais n'osez pas le dire: Les Canadiens et Canadiennes sont en train de perdre leurs droits et libertés. Le Canada s'est placé à la remorque des États-Unis et a commencé une descente vers le despotisme. La population autochtone est le canari des mines de charbon. Ce qui nous arrive vous arrivera. Alors vous devez vous informer et rester informés. Les résidants de Kanesatake ont été la cible d'une campagne de salissage, d'insinuation et de désinformation. Ils ont été démonisés dans la presse et décrits comme des criminels. On leur a enlevé l'usage de leurs institutions démocratiquement constituées. Les listes d'électeurs ont été bourrées avec l'assentiment d'un tribunal extérieur. Des compagnies privées et des personnes louches sont en possession des avoirs de la communauté tandis que des fonds publics qui devaient servir à des services communautaires comme l'éducation et la santé ont disparu. Les autorités ont fait la sourde oreille à la demande de vérification judiciaire tandis que l'attention du public était détournée par l'imposition d'une milice paramilitaire avec la promesse de 900 000$ du Canada. Lorsque les membres de la communauté ont protesté, ils ont été accusés de perturber l'ordre public tandis qu'une grande firme de relations publiques a été embauchée au coût de 3 millions $ pour créer une belle image. Et les Canadiens n'ont rien dit. Comment une chose pareille peut-elle se produire? Cela se produit à cause du facteur peur. Cela se produit parce que les Canadiens ont encore peur de ceux qu'on appelle «les Indiens» dans la loi illégale sur les Indiens. Cela se produit parce que des juges, des avocats et la police ont peur et se laissent manipuler. Cela se produit parce que les médias ont peur de dire la vérité. Cela se produit parce que les Canadiens ne savent pas comment sont utilisés les impôts qu'ils paient de peine et de misère. Pensez-y un instant. Vers qui nous tournons nous pour savoir ce qui se passe? Vers les médias. Il y a quelques siècles, les gens devaient attendre des mois avant de savoir ce qui se passait ailleurs. Ils devaient attendre que des navires de bois qui prenaient l'eau traversent l'océan et que les coureurs des bois arrivent par la forêt. Aujourd'hui nous vivons dans ce qu'on appelle l'«ère de l'information». Nous avons la radio. Nous avons la télévision, l'internet, le téléphone cellulaire et le courrier électronique. Nous sommes bombardés de tout sens de ce qu'on appelle «nouvelles». Et pourtant la majorité des gens ne savent pas ce qui se passe à Kanesatake — une communauté qui se trouve à quelques minutes en voiture d'une des plus grandes villes du Canada — Montréal. Que se passe-t-il? Pourquoi les Canadiens ne reçoivent-ils pas les nouvelles? La première chose qu'il faut regarder c'est QUI POSSÈDE LES MÉDIAS? Aujourd'hui la quasi totalité des médias sont contrôlés par les mêmes grands groupes d'intérêts économiques qui se sont emparés du gouvernement. Dans les années 1960 et 1970, c'est la presse qui a mené à la destitution des présidents Lyndon Johnson et Richard Nixon. C'est la presse qui a permis au public de voir ce qui se passait au Viet Nam. Les images épouvantables montrées à la télévision durant cette guerre ont incité le gouvernement américain à voir la presse différemment. Une nouvelle politique a été établie au Pentagone. Ils ont décidé de mettre la presse sous contrôle militaire chaque fois qu'il y a des opérations militaires. Ils veulent contrôler l'information dans les zones de guerre et les conséquences sont horribles. C'est cette politique que le gouvernement américain a réussi à appliquer en allant à Haïti. Le public ne savait pas ce qui se passait. La méthode a été perfectionnée durant les guerres dans le golfe Persique. Ils ont mis des journalistes avec les soldats. C'est très dangereux. On leur permet seulement de voir ce que l'armée veut qu'ils voient. Puisque les journalistes sont protégés par les soldats, les reportages sont tous favorables aux points de vue de l'armée. La presse sous contrôle, les reportages ne révélaient jamais ce qui se produisait réellement. Les journalistes avaient peur de se faire tuer, pas seulement par l'ennemi mais aussi par les alliés. La liberté de presse a été restreinte par l'armée et la manipulation de l'information est devenue une pratique répandue. Maintenant la police a aussi son bureau de relations publiques pour présenter les choses sous un angle favorable. Au Canada, «les campagnes de salissage sont devenues notre spécialité», dit la GRC. Fini l'intégrité et la neutralité. L'information qui est transmise à la presse est préparée par un responsable de l'information au département de police qui sait ce que le public veut entendre. Ils cachent le reste. Ils justifient cette pratique en nous ramenant constamment au «9 septembre»: «Nous protégeons nos sources parce que nous pourchassons des terroristes», disent-ils. Mais les nouvelles lois anti-terrorisme ne laissent au public aucun moyen de se protéger contre les terroristes, les mégalomanes et les opportunistes qui se sont infiltrés dans le gouvernement. Les lois anti-terrorisme servent à justifier le développement d'une relation incestueuse entre la presse et l'armée. Il y a entre eux une complicité pour cacher la vérité. Les reporters honnêtes vivent sous une menace constante. On n'a qu'à regarder ce qui s'est produit lorsque le Commissaire à la vie privée aidait à l'enquête sur ce qui est arrivé à Tracey Cross de Kanesatake, qui était devenu la cible de la campagne de salissage de James Gabriel grâce à une enquête illégale par Richard Walsh, un criminel et un escroc. Le commissaire sait que la presse est contrôlée. Il disait que les gens devaient savoir quels renseignements le gouvernement recueille à leur sujet. Tracey Cross a demandé l'aide du Commissaire à la vie privée à cause de ce qu'on lui faisait. Walsh avait utilisé une fausse identité policière pour recueillir des renseignements personnels sur lui à une base militaire. Ce n'était pas une opération policière légitime, mais James Gabriel a caché à la police l'identité de Richard Walsh, un criminel reconnu coupable, en disant qu'il était un policier en mission secrète. Les militaires de Petawawa n'ont pas été pénalisés pour avoir remis à Walsh des dossiers sur Tracey Cross parce qu'ils croyaient qu'il était un policier en mission secrète. Le Commissaire à la vie privée, qui agit au nom du public, est attaqué, humilié en public et sa réputation est détruite pour montrer à tout le monde que personne ne résistera à cette vague de contrôle de l'information par le gouvernement. Cela fait peur même aux journalistes de la grande presse, qui craignent d'offenser le gouvernement au pouvoir. Ce message de peur s'est répandu dans toute la société. Le Commissaire à la vie privée a été démonisé et quand tout fut terminé, il a été forcé de démissionner. Et maintenant plus personne ne va vouloir occuper cette fonction à moins d'être prêt à se soumettre entièrement à la volonté du gouvernement. Des firmes de relations publiques coûteuses sont embauchées pour faire oublier l'imputabilité des responsables et bloquer la discussion publique. Dans la province de Québec, quand les souverainistes ont commencé à gagner du terrain, quelqu'un ayant accès au trésor public à Ottawa a décidé qu'il était justifiable d'embaucher des firmes de relations publiques. Au lieu d'encourager un débat public sur les problèmes de la Confédération et les préoccupations légitimes des Québécois, le public a été bombardé de propagande. Le Canada verse des millions de dollars à des firmes publicitaires pour créer de bonnes nouvelles dans les médias à propos du Canada pour gagner le référendum et diffuser le mouvement souverainiste. Mais une fois que la guerre contre les souverainistes était terminée, les firmes ont établi un système de propagande de relations publiques pour justifier leur continuation. Pour préserver le niveau de vie élevé auquel ils s'étaient accoutumés, ils avaient besoin d'autres «méchants»: les motards, la Société des Warriors, les gangs de rue, les contrebandiers, les autochtones et d'autres ont été systématiquement et délibérément démonisés. Au lieu d'explorer la possibilité de fraternité et d'essayer de comprendre les préoccupations légitimes des souverainistes, ils les ont traités comme des parias. Les stéréotypes de fauteurs de trouble ont été perfectionnés. Les bonnes idées ne sont pas discutées. Les populations autochtones sont démonisées de la même façon. Il n'y a absolument aucune preuve de crime à la hausse à Kanesatake, mais on n'a pas hésité à dire que c'était une communauté d'escrocs et de criminels. Et cela a pour effet que les Canadiens ont peur. Ils n'étudient pas la loi ou la culture haudenosaunee. Certaines idées importantes sur le gouvernement ne sont pas étudiées ni discutées. On nous coupe la parole tout comme pour les souverainistes. Le facteur peur numéro 1: Les Canadiens qui ne défendent pas «le système» vont perdre leur job Le ou la reporter qui va au fond des choses va être congédié. Et alors comment pourra-t-il ou pourra-t-elle payer l'hypothèque sur sa maison et faire vivre sa famille? Les journalistes à la pige n'y échappent pas. Leur maison est saccagée par la police, leurs notes de recherches sont détruites et leurs disques durs sont mystérieusement attaqués par un virus. Et les policiers. Que pensez-vous qu'il arrive au policier qui ne suit pas les ordres? Les Canadiens sont vulnérables. Ils viennent d'une société qui a à coeur la propriété privée plus que les relations humaines. C'est pour cela que les reporters ne posent pas les questions difficiles. C'est pourquoi les policiers suivent les ordres aveuglément. Ils ne sont pas les seuls. Selon le système britannique de gouvernement que le Canada est censé suivre, les tribunaux sont censés avoir pour rôle de préserver l'intégrité des institutions gouvernementales. Mais qu'en est-il en réalité? Les institutions bureaucratiques et judiciaires sont-elles vraiment neutres? Bien sûr que non. Kanesatake en est la preuve. L'avocat de James Gabriel a déclaré que les 24 citoyens âgés de Kanesatake qui sont accusés de participation à une émeute le 12 janvier se sont fait interdire l'accès au territoire de Kanesatake à cause d'ordres «venant d'en haut». Peut-on défendre une cause devant un tribunal avec un argument pareil? Comment ce raisonnement peut-il se justifier dans une société «libre et égale»? Pensez-y un instant. Avez-vous déjà vu le ministre de la Justice du Canada tenter d'établir un équilibre entre la bureaucratie et les intérêts du peuple? Bien sûr que non. Cette institution financée par les contribuables agit comme un tueur à gage pour le compte de quiconque est au gouvernement. Et pas besoin de vous dire à quel point le gouvernement canadien baigne dans le favoritisme politique! C'est ainsi que des gens comme Richard Walsh, la firme Communications Strategy, PricewaterhouseCoopers et les fiers-à- bras des escouades paramilitaires illégales qui ont été déployés contre Kanesatake s'enrichissent. C'est pour cela qu'il n'y a pas d'argent pour la santé et l'éducation. Votre argent est grugé par de dangereux parasites. C'est pour cela que nous n'arrivons pas à nous débarrasser de la Loi sur les Indiens. La Loi sur les Indiens est illégale. C'est au-delà des compétences de la British North America Act de 1867, que le Canada appelle maintenant Loi de la Constitution de 1982. Elle a été instituée en violation du droit international. Les nations autochtones de la côte du Pacifique à l'Atlantique s'acharnent à le démontrer depuis plus de 100 ans. Et pourtant personne n'a encore pu présenter cet argument devant un tribunal canadien ou international et cela n'est jamais mentionné dans les écoles de droit au Canada. Pourquoi? Eh bien, que croyez-vous qu'il arriverait à tous ces experts de la Loi sur les Indiens si cette loi illégitime était jetée aux poubelles? Vous l'avez devinez. Beaucoup de personnes perdraient leurs jobs. La seule raison pour laquelle la Loi sur les Indiens continue d'exister, c'est que des gens incompétents ont peur de perdre leurs jobs. Ils ont peur de perdre leur raison d'être et de ne plus pouvoir vivre à même l'argent des contribuables et des droits que le Canada perçoit de l'exploitation des ressources autochtones. Où vont les politiciens canadiens lorsqu'ils ont besoin d'être conseillés sur la Loi sur les Indiens? Ils vont au ministère des Affaires indiennes et au sous-ministère de la Justice qui se spécialise dans les affaires des «Premières Nations». Ces gens auraient-ils un emploi si l'illégalité de la Loi sur les Indiens était exposée au grand jour? Bien sûr que non. Ils escroquent les nations autochtones et le peuple canadien et ils ne veulent pas que vous y pensiez. Des sommes incroyables sont englouties dans les Affaires indiennes parce que c'est comme un grand trou noir sans fond. Vous devez vous rendre compte qu'on vous fait la passe autant que nous. Le facteur peur numéro 2: Pourquoi les Canadiens blâment- ils les Premières Nations pour les abus qu'ils subissent? Le facteur peur numéro 1 explique pourquoi les médias et les gens qui travaillent au sein des institutions administratives et juridiques se laissent si facilement manipuler. Maintenant nous devons voir pourquoi le public canadien les laisse s'en tirer. Après tout, ce ne sont pas seulement les ressources autochtones qui sont gaspillées et volées. L'argent que les Canadiens gagnent à la sueur de leur front est également volé par la fraude. C'est là qu'entrent en jeu les stéréotypes. C'est facile pour les médias qui ont été achetés par les grandes entreprises d'embobiner le public. Ils n'ont qu'à raconter les histoires que le public est accoutumé à entendre. Des psychologues ont prouvé que les gens ne se souviennent que des informations qui correspondent aux stéréotypes qu'ils connaissent. Ils ont de la difficulté à absorber une information qui sort de l'ordinaire. Deux grands stéréotypes sont utilisés pour opprimer les peuples autochtones. Vous connaissez tous le premier. Les livres d'histoire nous ont présentés comme des sauvages pas civilisés. Vous pensez que nous ne sommes pas de vrais «Indiens» si nous ne portons pas des plumes et ne lançons pas des cris de guerre. Vous avez tendance à penser que des usurpateurs d'identité comme Grey Owl en savent plus à propos de notre culture que nous-mêmes. L'autre stéréotype est moins reconnu. Vous aimez à penser que le Canada est le meilleur pays au monde et que le gouvernement canadien est là pour nous protéger tous avec une bienveillance fondamentale. La vérité est que le gouvernement canadien ne nous protège pas. Il ne vous protège pas non plus. Il ne me protège pas. Et il se fout de nos enfants et petits-enfants et de ce que l'avenir réserve aux sept prochaines générations. La juridiction du Canada été bâtie sur un tissu de mensonges. Les Européens n'ont pas apporté la civilisation aux Onkwehonwe — le premier peuple de l'Île de la Tortue que vous appelez Amérique. Ils ont apporté la maladie et le désordre social. Le holocauste et la maladie ont tué 96% de notre population, mais nous avons survécu. Le désordre social a perturbé nos institutions. Votre gouvernement a utilisé vos lois pour commettre un génocide et il refuse de l'admettre. Il a tenté de détruire notre culture en arrachant des enfants à leurs parents, en interdisant nos langues, nos religions, nos cultures et nos cérémonies. Il a imposé l'individualisme et l'avidité et a enseigné aux gens à ne pas s'entraider. Mais le mode de vie original de ce pays n'a pas été oublié. Le mode de vie autochtone est l'entraide. C'est pourquoi les pauvres, les malades et les mendiants venus d'Europe ont été nourris et soignés. Les mendiants étaient malades de peur parce que les abus qu'ils subissaient en Europe continuaient ici. Que pensez-vous qu'il se produira quand ils n'auront plus d'Indiens à harceler et à emprisonner? Ce sera à votre tour. Mais vous pouvez changer la situation. Vous pouvez le faire si vous commencez par regarder au-delà des stéréotypes pour voir qui nous sommes vraiment. Il y a beaucoup de choses qu'on ne dit pas dans les livres d'histoire. Les Canadiens ne connaissent pas l'origine du ministère des Affaires indiennes. Ils ne savent même pas quand le Canada est devenu un État. Ils ne savent pas que les Six Nations ont demandé à être admises à la Ligue des Nations ou qu'elles pouvaient être proprement définies comme un État avant le Canada. Ils ne savent même pas qui sont les Six Nations! Les Canadiens ne savent pas que le Canada n'avait pas le droit de signer de traité de son propre chef avant 1923. Les Cris vivant dans les prairies pouvaient signer des traités mais pas le Canada. Ce sont les Britanniques qui signaient les Traités numérotés pour le Canada. Les Canadiens ont été maintenus dans l'ignorance. Les étudiants qui assistent à mon cours à l'Université Concordia où j'enseigne ne connaissent rien d'autre que les stéréotypes médiatisés. Les médias répètent les stéréotypes parce qu'ils veulent vendre des journaux. Leur raison d'être n'est pas d'informer le public. Leur raison d'être est d'entretenir une fantaisie. De divertir. De faire de l'argent. Il y a des gens si désespérés dans la culture dominante qu'ils sont prêts à faire n'importe quoi pour de l'argent. Au lieu de rapporter les nouvelles, les médias recherchent le sensationnalisme. Comment pouvez-vous surmonter le facteur peur? Moi je vous dis, joignez-vous à nous. Apprenez à connaître notre histoire et notre philosophie. Apprenez à connaître ce que nous avons contribué à la démocratie moderne. Apprenez comment les Américains se sont trompés et pourquoi ils sombrent dans le despotisme. Apprenez le respect de nos ancêtres et remerciez-les d'avoir voulu prendre soin de vous. Si vous appreniez notre histoire et nos lois, vous cesseriez de nous appeler des parasites du BS et vous cesseriez d'avoir peur de communautés agricoles pacifiques comme Kanesatake. Vous ne permettriez plus au gouvernement de dépenser votre argent pour acheter des gaz lacrymogènes, des vestes antiballe et des armes et pour embaucher des firmes de relations publiques. Vous vous ouvririez à de nouvelles possibilités. Vous apprendriez à nous respecter et à vous respecter. Vous respecteriez nos juridictions et vous cesseriez d'avoir peur. Le public a appris à dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Après tout, le gouvernement n'y consacrerait pas tant de ressources policières sans une bonne raison, même si personne n'a jamais été trouvé coupable. Si le gouvernement est prêt à dépenser 900 000$, c'est qu'il y a sûrement un problème. Que feraient-ils s'il ne se passait rien? Que ferait le Service canadien du renseignement de sécurité? Que feraient les policiers et les travailleurs sociaux? Ils ont des hypothèques à payer et des familles à faire vivre. Vous voyez, la peur des autochtones, c'est payant. C'est toute une industrie qui en dépend. Aujourd'hui la population générale est devenue anti-autochtone alors qu'avant elle était bienveillante à notre égard. Le public dit: «Ils ne devraient plus donner d'argent aux autochtones.» Mais l'argent ne s'est jamais rendu jusqu'à nous. Il a été volé par ceux qui étaient chargés de nous protéger. Par exemple, Kanesatake a été placée sous tutelle fiduciaire. Le rôle d'une entreprise fiduciaire est de faire de l'argent pour ses actionnaires, pas de faire de l'argent pour les autochtones. Cela veut dire qu'elle peut faire plus d'argent avec la terre en la vendant à des promoteurs immobiliers. Alors évidemment les fiducies vont vendre les terres. En même temps, le gouvernement fédéral peut se soustraire à sa responsabilité fiduciaire. Sans que les résidants le sachent, Kanesatake a été convertie en une municipalité. Les résidants n'ont pas eu leur mot à dire. Cela s'est fait dans leur dos à un très haut niveau du gouvernement canadien. Jean Chrétien en sait plus que les autres sur le fonctionnement des Affaires indiennes parce qu'il a été ministre des Affaires indiennes pendant longtemps. C'est un des ministères les plus faciles à voler. À cause de cette désinformation, les gens n'ont pas accès à une information vraie et ne remettent pas en cause ce qu'ils lisent. Quiconque est déjà passé par Kanesatake en voiture sait que c'est une communauté tranquille. Les médias ont créé une peur des Mohawks de Kanesatake et des autochtones en général. C'est pourtant une petite collectivité agricole comme bien d'autres. Quel est le motif derrière tout cela? Les Indiens sont les véritables propriétaires de la terre et des ressources. Les médias jouent dans la tête des gens qui ne veulent pas que les Indiens remettent en question la propriété de la terre sur laquelle ils vivent. Le Canada a essayé d'abolir le titre autochtone à la terre. Cela se fait en justifiant le massacre des vrais possédants de la terre. En Allemagne nazie, Hitler a tellement programmé la société contre les juifs que les gens en venaient à croire qu'ils méritaient de mourir. C'est ce que cherche à faire le ministère des Affaires indiennes. Tôt ou tard ils vont justifier l'emprisonnement de tous les autochtones, nous chasser de nos terres et nous cantonner sur une île où nous allons mourir de faim. Le gouvernement prépare la société à accepter l'élimination des peuples autochtones par la propagande pour pouvoir dire ensuite que la terre ne leur appartient plus. Cette histoire remonte très loin. N'oubliez pas que plus vous bâtissez des prisons, plus vous aurez besoin de gens pour mettre en prison. Des études ont montré qu'un enfant qui est mis en prison ne serait-ce qu'un jour y reviendra plus tard. À Winnipeg ils ramassent systématiquement des enfants autochtones pour les mettre en prison les fins de semaine. Une fois qu'ils ont un dossier criminel, la police est sur leur piste grâce aux ordinateurs. La Police provinciale de l'Ontario a des autos de patrouille équipées de nouveaux ordinateurs. Le policier entre votre numéro de plaque dans l'ordinateur et tous les renseignements à votre sujet depuis votre premier permis de conduire apparaissent à l'écran. Le ministère des Transports transmet tous ces renseignements personnels à la police et cela apparaît instantanément à l'écran. Lorsque vous allez en cour, ils savent tout à votre sujet. Ce système est utilisé par le gouvernement. Bientôt ils vont vouloir votre ADN, vos empreintes digitales et tous les renseignements sur vous et vous ne pourrez plus rien faire pour vous défendre. Cela crée de l'emploi pour les policiers et plus de prisons. En ce moment, le gouvernement de l'Ontario veut remettre l'administration des prisons à des entreprises américaines. Pour faire un profit, elles vont réduire les coûts. Elles n'embauchent pas de médecins, d'enseignants, de gardiens, de travailleurs sociaux, de spécialistes de la rééducation, etc. Ils ne font qu'entreposer les prisonniers pour faire le plus d'argent possible. Une fois qu'ils auront mis les autochtones où ils veulent, pensez-vous qu'ils vont s'arrêter là? Non. Ils vont continuer. Toute personne honnête est une victime potentielle de ce système inhumain qu'on est en train de créer. Au lieu de créer un image positive et de montrer les autochtones sous un angle favorable, les firmes de relations publiques, payées par le ministère des Affaires indiennes, nous présentent comme la lie de l'humanité. Maintenant nous ne pouvons pas obtenir de bons emplois et des postes de responsabilité. Nous avons été tellement démonisés, présentés comme des gangsters, des trafiquants et des détraqués que personne dans la société dominante n'embauchera et dont tout le monde a peur. «Je ne peux pas t'embaucher parce que ton cousin est peut-être un warrior.» C'est rendu impossible pour les autochtones de gager leur vie et ils sont forcés de vendre des cigarettes. Puis le gouvernement trouve quelqu'un comme James Gabriel qui dit: «Je vais nettoyer la maison. Je vais mettre fin à toute cette contrebande.» Les résidant ne peuvent pas se trouver un emploi à l'extérieur des territoires autochtones et maintenant ils n'en trouveront pas à l'intérieur non plus. L'argent qui devait servir à financer les infrastructures du territoire a été détourné dans les coffres de ces organisations de propagande. Plutôt que d'éduquer les enfants, ils prennent leur argent et le donnent à de grandes firmes de relations publiques à Montréal et placent la communauté en tutelle fiduciaire. Les grandes entreprises fiduciaires qui contrôlent les affaires de Kanesatake se paient à même les fonds de la communauté. Rien ne se rend aux résidants. Cela contribue à créer une image encore pire des autochtones. Nous sommes cernés. Notre argent est volé et nous sommes démonisés par la presse. La presse est très mauvaise. Nous devons riposter. Nous avons besoin de vraies relations publiques. C'est ce que le gouvernement devrait faire au lieu de dire que nous sommes tous des voleurs. Parce qu'ils n'étaient plus capables de démoniser les souverainistes, ils ont dû chercher d'autres victimes pour justifier leurs gras salaires. C'est du moins ma façon de voir ce que font les libéraux dans la province de Québec. Les Canadiens doivent réexaminer leurs institutions s'ils ne veulent pas devenir des esclaves comme nous. Ils doivent réclamer l'intégrité au gouvernement. Ils doivent refuser de donner carte blanche à ceux qui sont au gouvernement. Ceux-ci doivent respecter la loi et la procédure établie. Avant de traiter quelqu'un de criminel, il y a une procédure à suivre et des accusations doivent être portées dans un tribunal impartial. Ils doivent cesser de répéter ce que tout le monde dit et enquêter eux-mêmes. Ils doivent refuser de se laisser embobiner par les faiseurs d'opinion publique. Pour communiquer avec Kahn-Tineta Horn, écrire à: ora...@paulcomm.ca. (Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste et tiré du Le Marxiste-Léniniste.)
Site du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) enregistré auprès d'Élections Canada sous le nom de Parti marxiste-léniniste du Canada
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