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La seule victoire en Afghanistan est celle de l'opium La démocratie s'avère une drogue moins puissanteLouise-Ann Maher, Mercredi, Juin 16, 2004 - 14:31 (Analyses)
Michel Chossudovsky
Depuis l’invasion sous commandement américain de l’Afghanistan en octobre 2001, le trafic d’opium dans le « Croissant d’or » a grimpé en flèche. Selon les médias américains, cette contrebande, fort rentable, est protégée par Ousama Ben Laden, les Talibans et, bien sûr, les seigneurs de la guerre, qui défient la communauté internationale. On prétend que le commerce de l’héroïne « remplit les coffres des Talibans ». Selon le Département d’État américain, « l’opium constitue une source de revenu de plusieurs milliards de dollars pour les groupes extrémistes et criminels. L’élimination de la production d’opium est centrale à l’établissement d’une démocratie sécuritaire et stable, et à la victoire de la guerre contre le terrorisme. » Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la production d’opium en Afghanistan pour 2003 est estimée à 3 600 tonnes, avec une surface cultivée de l’ordre de 80 000 hectares. Une récolte plus importante est prévue pour 2004. En réaction à la montée post-Talibans de la production d’opium, l’administration Bush a augmenté ses activités anti-terroristes, tout en allouant des montants substantiels d’argent des contribuables aux opérations de la Drug Enforcement Administration (DEA) en Asie de l’ouest. Tous en chœur, les médias américains accusent le défunt régime islamique, sans même mentionner que les Talibans – en collaboration avec les Nations unies – avaient imposé avec succès l’interdiction de la culture du pavot en 2000. La production d’opium avait ensuite décliné de 90 % en 2001. En fait, l’augmentation de la culture d’opium a coïncidé avec le déclenchement des opérations militaires sous commandement américain et la chute du régime taliban. Entre les mois d’octobre et décembre 2001, les fermiers ont recommencé à planter du pavot à grande échelle. Le succès du programme d’éradication de la drogue en Afghanistan en l’an 2000 sous les Talibans avait été souligné à la session d’octobre 2001 de l’Assemblée générale des Nations unies. Aucun autre pays membre de l’ONUDC n’avait pu mettre en oeuvre un programme semblable. À la suite des bombardements américains de 2001 de l’Afghanistan, le gouvernement britannique de Tony Blair était chargé par les pays membres du G-8 de mener un programme d’éradication de la drogue en Afghanistan qui devait, en théorie, permettre aux paysans afghans de passer de la production d’opium à des cultures alternatives. Les Britanniques travaillaient de Kaboul en relation étroite avec la DEA américaine. Le programme britannique d’éradication des cultures est un écran de fumée. Depuis octobre 2001, la culture de pavot a augmenté en flèche. La présence des forces d’occupation en Afghanistan n’a pas eu pour effet l’élimination de la culture du pavot. Au contraire.
http://www.lautjournal.info/autjourarchives.asp?article=1943&noj=229
N° 229 - mai 2004
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