Comment les médias se légitiment en se gargarisant de nous aider à faire un choix éclairé, s’arrangent en fait pour que nous ne puissions nous intéresser à rien d’autre que ce à quoi ils veulent bien que nous nous intéressions…

 
Nous connaissions les questions, nous connaissions les réponses. Après l’écoute du débat, nous savions quels extraits seraient choisis au télé-journal de 10 heures et à peu près ce que diraient les journalistes puisque les grands thèmes proposés par ces derniers ne recouvrent en fait que l’idéologie dominante au service de l’économie et de la production d’un monde artificiel. Pourquoi parle t-on de débat quand nous ne sommes en face que d’une autre démonstration de ce que produit la société du mensonge ? Ce qu’il faudrait en retenir ce sont les progrès de la falsification journalistique. Si leurs prétentions d’information et d’éducation politique étaient fondées, l’occasion aurait été belle pour expliquer, par exemple, ce que signifie la représentation proportionnelle proposée le NPD.

Dans ce show télévisé où les journalistes invités ont, tout au long de la campagne, déjà déterminé les questions qui y seraient posées, on verra un vainqueur se distinguer, nommé par l’arbitrage d’un expert en communication. Expliquez-moi donc ce qu’il vient y faire, je croyais que ce n’est pas seulement la performance scénique de nos politiciens qu’il nous faut critiquer pour faire un choix éclairé.

Le plus grave pour la démocratie ce n’est pas seulement que les questions du débat sont toujours orientées par l’absence de finalité de l’horreur économique, mais c’est aussi surtout qu’il n’y a pas de véritable question posé qui ne soit pas chargée en même temps de définir le cadre de toute pensée politique possible sous le règne de la gestion du monde par la technocratie de l’empire.

Pourquoi les journalistes ne posent t-ils pas des questions pertinentes comme : « Qu’allez-vous faire, face aux enjeux civilisationnels occasionnés par le développement technique ? » Il devient pourtant évident pour celui qui n’est pas complètement domestiqué, que la dépendance de tous les aspects de la vie a l’égard de la machine social s’accroît en proportion des développements technologiques modernes et ce quelles que soit les intentions qui président à leur mise en oeuvre (profit, idéologie progressiste, ou contrôle étatique).

Que reste t-il de la démocratie quand il s’agit de nous livrer la marchandise ?
Le seul intérêt de ce débat est esthétique avec tous ces beaux lapsus échappés...

Je ne suis pas encore en âge de voter mais je pense que jamais je n’irai, puisque mon pessimisme me dit que nous nous enfoncerons davantage dans ce monde où le parti au pouvoir oscillera entre le « Parti Bleue » ou une version encore plus noire de l’administration Bush.