L'apparition d'un nouveau parti politique de gauche aux prochaines élections provinciale pourrait peut-être en intéresser plus d'un, sinon plus d’une. En effet, en plus de porter les valeurs altermondialistes et écologistes, ce parti devrait aussi porter les valeurs féministes. Il reste à savoir si ce savoureux petit mélange aura une place dans cette arène politique qui reflète plus souvent qu’autrement des intérêts individuels ou corporatifs plutôt que collectifs.

Pour ceux et celles qui ne seraient pas encore au courant, nos prochaines élections provinciales pourrait être un peu plus dynamiques. Eh oui, une nouvelle option politique sera prochainement sur nos bulletins de vote, une option citoyenne.
Ce nouveau mouvement politique de gauche se veut d’abord féministe, écologiste et altermondialiste. Bonne nouvelle pour bien des citoyens et citoyennes qui voient leurs valeurs profondes continuellement méprisées par les pouvoir en place.
En fait, il devrait surtout plaire aux citoyennes, ce parti féministe. Et, immanquablement, il ne plaira pas à tout le monde. Ces femmes, qui ont réussi à avoir les mêmes droits que les hommes, demandent maintenant de partager équitablement la responsabilité de leur mise en application. Petits changements en perspective!
Il faudra, en effet, faire bien attention mes chers concitoyens. Iront-elles jusqu’à faire des campagnes de sensibilisation sur l’importance de la communication et de l’entraide. Qu’arrivera-t-il à notre assujettissement à la compétition?
Imaginons un seul instant qu’un parti féministe prenne le pouvoir sur la planète et admettons que la nouvelle arrive aux oreilles des autres femmes du monde entier. N’oublions pas qu’elles ne détiennent pas plus de 1% des richesses de la planète. Il faudra être aux aguets car une fois que ces femmes, qui fournissent 70% des heures travaillées et qui ne reçoivent que 10% des revenus, se seront révoltées, nous n’aurons peut-être plus la chance de jouir du confort de notre indifférence…
Cette option se distinguera aussi par son adhésion aux valeurs écologistes. Les membres de ce parti agiront pour ne pas que l’on puisse disparaître un jour de la surface de la planète. Ça ne nous fera peut-être pas de tort. L’avenir ne s’annonce pas trop accueillante il faut se l’avouer une fois pour toutes, alors je ne dis pas non.
Et voilà que se goût de l’avenir s’identifie aux Altermondialistes! Eux qui croient qu’un autre monde est possible. Qui, malgré leur lucidité, ont toujours l’espoir que leur indignation devant l’injustice les portera à créer, ensemble, un monde plus en harmonie avec leurs valeurs. Albert Jacquard viendra peut-être appuyer leur campagne? Lui, qui invite à reconnaître l’imprévisible force de créativité qui devient possible quand nous prenons la peine de coopérer plutôt que de se faire compétition au nom d’une productivité que l’on sait à la dérive.
En fait, la grande question est assurément à savoir si leur utopie est vraiment réalisable. À cette critique qui en fait jouir plus d’un, je serais porté à leur renvoyer la balle. Les fondements du système néolibéral ne s’appuient-ils pas sur l’idée que le libre-marché sert immanquablement le bien commun? Il ne faut pas être trop malin pour réaliser que cette utopie est loin de se réaliser.
Il faut donc choisir. Ou nous continuons à contribuer à renforcer les valeurs néolibérales ou nous laissons la chance à d’autres alternatives. Des moyens concrets sont à notre portée. Établir un véritable mode de scrutin proportionnel, effectuer une décentralisation des pouvoirs accompagnée d’une éducation populaire axée sur la responsabilisation collective vis-à-vis ces pouvoirs, établir des espaces démocratiques où la société civil à son mot à dire plus souvent qu’au quatre ans et j’en passe.
À ceux et celles à présent qui viendront brandir les menaces d’exode des entreprises psychopathes qui iront s’établir ailleurs, je leur dis simplement bon débarras. Que l’on essai pas de me faire croire que nos ressources naturelles encore inestimables, notre potentiel imaginatif en continuel effervescence et notre richesse culturelle si délicate partiront aussi en exode. La solidarité ce n’est pas seulement qu’un concept local. Et, par dessus le marché, ces entreprises auront beau aller s’installer dans les «zones franches» du sud, ce seront encore nous qui consommerons ou non leurs produits.
Notre quête d’un monde plus juste et égalitaire sera, je l’accorde, accompagnée de renonciations qui seront d’un certain point de vue inconfortables. Seulement, si je me lève le matin et que je suis heureux, ce n’est pas temps pour cause de mon confort matériel, mais plutôt parce que je serai bien reçu par ceux et celles qui accompagneront ma journée.
Le Québec que nous avons construit, aimé, perdu et caressé de nos rêves n’est pas devenu ce que nous avions espéré. Seulement, laissez-moi le droit de rêver qu’un jour je pourrai avoir des enfants qui ne grandiront pas avec un peuple de désillusionnés. Pour se débarrasser de son sentiment d’impuissance il faut agir. C’est dans la réussite de nos actions que l’on fini par croire en nous. Peut-être qu’Option citoyenne serait une bonne place pour rassembler nos efforts, qui sait?