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Violence contre les femmes dans les Amériques: Amnistie Internationale lance un cri d'alarme.Anonyme, Jeudi, Juin 10, 2004 - 14:34
Amnistie Internationale
À la veille du dixième anniversaire de l'adoption de la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l'élimination de la violence contre la femme (Convention de Belém do Pará), le seul traité international spécifiquement destiné à combattre la violence contre les femmes, Amnesty International et les organisations signataires de la présente déclaration lancent un cri d'alarme devant tous les États membres de l'Organisation des États américains (OEA) quant à la situation des femmes sur le continent. Elles soulignent que les actes de violence contre les femmes constituent des violations graves des droits humains qui n'ont pas été éradiquées, loin de là, bien que la Convention de Belém do Pará soit le traité relatif aux droits humains concernant cette partie du monde qui compte le plus de ratifications. Des milliers de femmes de la région doivent faire face au quotidien à la violence liée au genre. Lors de conflits armés, des femmes contraintes à l'exil, qu'elles soient réfugiées à l'étranger ou déplacées à l'intérieur de leur propre pays, sont fréquemment victimes de sévices perpétrés par des membres des forces de sécurité ou de groupes armés, des gardes-frontières, des trafiquants ou d'autres personnes. Les femmes et les jeunes filles recrutées comme soldats subissent souvent des agressions et des violences sexuelles, y compris au sein même du groupe armé auquel elles appartiennent. En outre, dans les situations d'après-conflit, des centaines de femmes qui ont vécu des expériences atroces ne sont pas prises en charge comme elles devraient l'être. Les organisations sont également extrêmement préoccupées par les violences perpétrées contre les femmes en temps de paix, au sein de leur foyer et dans leur vie quotidienne. Chaque jour sur le continent, des femmes subissent diverses formes de violences infligées par la personne avec laquelle elles vivent ou par leurs proches, ou encore par leur employeur ou d'autres acteurs, y compris des agents de l'État. Plusieurs études menées ces dernières années ont ainsi montré que, dans certains pays de la région, pas moins de 70% des femmes avaient déjà subi des violences liées au genre. En outre, le viol conjugal ne constituait pas une infraction pénale dans quelque 80% des États du continent américain en 2003*. De même, les femmes qui militent en faveur de la reconnaissance des droits fondamentaux de la personne humaine sont souvent en butte au harcèlement. Ces agissements restent fréquemment impunis. Souvent, les États s'abstiennent de mener des enquêtes efficaces et impartiales sur les violations commises par leurs propres agents. Lorsque ces actes sont imputables à des particuliers, il n'est pas rare non plus, malheureusement, que les autorités ne se conforment pas à l'obligation de diligence qui est la leur, conformément à la Convention de Belém do Pará, et ne prennent pas les mesures suffisantes pour conduire des investigations, trouver les responsables et les sanctionner de manière appropriée. Il s'agit là d'une atteinte aux droits fondamentaux dont on ne perçoit pas encore toute l'ampleur. L'impossibilité pour les femmes victimes de violences de voir leur cas examiné par la justice est une triste réalité dans la région.Le système interaméricain de promotion et de protection des droits humains joue certes un rôle important dans un tel contexte. Il est à l¹origine de propositions concernant la détermination des obligations concrètes des États quant à l'élimination de la violence contre les femmes; à cet égard, il convient de signaler l'utilité des analyses, des recommandations, des décisions et du rapport sur les droits des femmes de la Commission interaméricaine des droits de l¹homme, ainsi que de plusieurs décisions de la Cour interaméricaine des droits de l¹homme. Les initiatives de ces organes de surveillance ne suffiront toutefois jamais à changer la situation si les États parties ne se conforment pas sans réserves à leurs engagements prévus par la Convention de Belém do Pará. Ils doivent, entre autres, adopter des normes compatibles avec cet instrument et mettre en oeuvre une politique susceptible de favoriser l¹éradication de toutes les formes de violence contre les femmes. Le temps de l'action est venu, si les États signataires de la Convention de Belém do Pará sont réellement décidés à promouvoir et protéger les droits des femmes. À l'approche de l'anniversaire de l'adoption de la Convention, ces États ne doivent plus retarder davantage la mise en oeuvre de mesures concrètes contribuant à faire en sorte que la violence contre les femmes disparaisse pour toujours de la réalité quotidienne sur le continent américain. - Amnesty International ############################################################# La cybersolidarité, un moyen pour lutter contre l'excision
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