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J’ai besoin de… toit !Anonyme, Mercredi, Juin 9, 2004 - 15:16
Stéfany Ranger
Différents regroupements, tel que le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), luttent pour la défense des droits des locataires et pour la construction de logis à prix abordable. Avec les élections fédérales qui approchent, ces derniers talonneront le gouvernement afin que celui-ci se prononce sur cet important problème social. Le RCLALQ s’est donné pour principal mandat de voir à l’avancement et à la protection des droits des locataires. Cet organisme propose une vision de la crise du logement plus large que celle dictée par les médias. En effet, ces derniers ont commencé à s’inquiéter voilà environ trois ans lorsque le taux d’inoccupation des logis a chuté dramatiquement. De 1995 à 2001, ce taux est passé de 7 % à 0,7 % à Montréal, pour remonter en 2003 à 0,8 %, selon le dossier sur la crise du logement de la journaliste Florence Meney de Radio-Canada. La situation dans les villes en périphérie de la grande métropole ne fut guère meilleure : 0,4 % à Longueuil et 0 % à Sainte-Foy. Ce taux doit grimper à 3 % pour que l’équilibre existe dans ces régions, nous indique ce même dossier de la société d’État. En-dessous de ce seuil, soit avec un taux d’inoccupation de moins de 1,5 %, le gouvernement du Québec accorde son aide à ces villes en offrant des mesures d’urgence. Celles-ci permettent aux locataires de louer un logement sans qu’ils y consacrent plus de 25 % de leur revenu (limite érigée par l’État) grâce à l’aide gouvernementale d’une durée d’un an. Mais selon le RCLALQ, la situation critique du logement au Québec dépasse l’aide temporaire attribuée par gouvernement aux sans-logis. D’abord, selon André Trépanier, responsable des dossiers politiques au RCLALQ, la crise remonte plutôt au milieux des années 90, lorsque l’on a constaté qu’une trop grande proportion de locataires accordaient plus de 25 % de leur revenu pour se loger. De nombreux individus n’avaient donc plus les ressources nécessaires pour satisfaire d’autres besoins essentiels tels que la nourriture, les loisirs, les médicaments et les vêtements. La crise du logement se définit aussi par l’accès difficile à un logis dû à la discrimination (raciale, sur le statut social, sur le nombre d’enfants…), à l’insalubrité de certaines habitations et à la demande abusive d’informations personnelles dont sont souvent victimes les futurs locataires. L’activité économique d’une région (la création d’emploi) et l’intérêt grandissant des promoteurs immobiliers pour la construction de condos, sont des facteurs expliquant la pénurie actuelle. Notons aussi des aspects démographiques, soit l’explosion du nombre de personnes vivant seules et l’éclatement des familles. Pour M. Trépanier, le gouvernement doit donc agir concrètement et rapidement, en mettant en place des habitations à loyers modiques (HLM), puisqu’il en manque cruellement dans l’univers du logement social. En effet, depuis le retrait de l’aide financière du gouvernement fédéral en 1994, il ne s’est construit aucun HLM. « À Montréal, de 17 000 à 18 000 familles attendent présentement pour un HLM », déplore M. Trépanier, « car le HLM est vraiment la formule qui permet aux locataires d’avoir un logement basé sur leur capacité de payer, soit à 25 % de leur revenus, ce qui n’est pas le cas avec tous les logements annoncés pour les prochains mois ». Ainsi, la situation du logement québécois a-t-elle une chance de s’améliorer en 2004 ? « Le gouvernement regarde uniquement l’indicateur du taux d’inoccupation des logements. Ce dernier taux est certainement appelé à augmenter dans les prochaines années, soit dépasser la barre du 1 % dans les principales villes pour 2005. Mais, une fois que ce taux aura augmenté, [le gouvernement] se dira que la crise du logement est terminée. Alors que la crise du logement, c’est plus que la pénurie ». La lutte du RCLALQ ne se terminera donc pas de sitôt. Stéfany Ranger est stagiaire au CMAQ
Site officiel du RCLALQ
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