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Élections fédérales: Lancement d’une grande campagne pour dénoncer le vol de la caisse de l’assurance-emploi et réclameAnonyme, Dimanche, Mai 30, 2004 - 19:53
sans-chemise
La FTQ, la CSN, la CSQ, le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi - initiateur de la Coalition des Sans-Chemise - et le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec ont donné le coup d’envoi, aujourd’hui, d’une grande campagne contre le vol de la caisse de l’assurance-emploi perpétré par le gouvernement fédéral. Ils réclament un régime plus équitable et ont décidé de faire de cette question un enjeu majeur des élections fédérales. L’annonce en a été faite à Montréal lors d’une conférence de presse à laquelle participaient M. Henri Massé, président de la FTQ ; Mme Claudette Carbonneau, présidente de la CSN ; M. Réjean Parent, président de la CSQ ; M. Pierre Céré, porte-parole du MASSE et M. Jean-Yves Joannette, porte-parole du MÉPACQ. La Coalition des Sans-Chemise rassemble une douzaine de groupes régionaux, de la Côte-Nord à la Gaspésie jusqu’à l’Abitibi-Témiscamingue en passant par le Centre du Québec et Montréal. Ces groupes, qui réunissent plusieurs partenaires syndicaux, sociaux et communautaires, ont décidé d’intervenir très activement pendant la campagne électorale. Leur intervention prend notamment la forme d’une campagne de publicité appuyée par des milliers d’affiches et de panneaux qu’on a déjà commencé à installer partout au Québec. Cette campagne pose carrément la question : « Qui a volé l’argent des chômeurs ? ». 55 % d’exclus Ces dernières années, de nombreuses réformes du système d’assurance-chômage ont eu pour effet de diminuer l’accès aux prestations, leur durée et le montant versé aux sans-emploi. Selon les chiffres mêmes de Ressources Humaines Canada, seulement 45 % des travailleurs et travailleuses au Québec se qualifient aujourd’hui pour recevoir des prestations de chômage en cas de besoin, comparé à 80 % en 1993. Ces décisions, qui ont eu un impact important sur l’appauvrissement de la population, violent le droit à la dignité et freinent le développement régional et social. Le gouvernement fédéral a ainsi pu dégager des surplus multimilliardaires à même la caisse et détourner ces sommes à d’autres fins que celles fixées par la loi. En février dernier, la Vérificatrice générale du Canada, Mme Sheila Fraser, consacrait un chapitre entier de son rapport au dossier de l’assurance-emploi. Elle évaluait, en date du 31 mars 2003, à quelque 44 milliards de dollars les surplus détournés par le gouvernement fédéral du compte de l’assurance-emploi. Or, cet argent provient exclusivement des cotisations versées par les salariés et les employeurs à même la masse salariale. Le chef libéral Paul Martin, ministre des Finances au moment où le régime a été saccagé, a poussé l’affront jusqu’à prétendre que ces surplus ont servi à financer la santé et l’éducation. Le plus scandaleux, c’est que ces cotisations ont servi, entre autres, à financer des baisses d’impôt au profit des gens riches qui ne cotisent même pas au régime. Des bonbons électoraux Le 11 mai dernier, Ottawa a annoncé des mesures soi-disant pour aider les travailleurs saisonniers. Or, ce ne sont là que des changements cosmétiques et des bonbons électoraux. Ottawa a promis l’ajout de 250 millions sur deux ans alors que, depuis les restrictions apportées au régime en 1996, c’est un minimum de sept milliards de dollars par année que les sans-emploi ont perdu en prestations au Canada, dont plus de deux milliards annuellement au Québec. Ces mesures sont loin d’être suffisantes pour combler le fameux « trou noir », période pendant laquelle les sans-emploi n’ont plus droit aux prestations alors que le travail saisonnier n’a pas encore repris. Une réforme en profondeur Le gouvernement fédéral dispose, depuis trois ans, d’un rapport unanime d’un comité du Parlement l’enjoignant de restaurer le programme d’assurance-emploi. Il faut en effet une réforme complète qui assure d’abord l’accessibilité pour tous les sans-emploi, améliore le nombre de semaines assurées ainsi que le revenu de remplacement, et qui garantisse l’autonomie de la caisse par rapport au fonds consolidé de l’État. Nous réclamons un régime d’assurance-chômage qui puisse répondre aux nouvelles réalités d’un marché du travail trop souvent précarisé. Chaque travailleur et chaque travailleuse qui perd son emploi doit pouvoir bénéficier d’un revenu de remplacement assurant sa dignité et un minimum de sécurité économique. « Moi je ne vote pas pour ça ! » Appuyés par les centrales syndicales et les groupes communautaires, les Sans-Chemise seront très actifs tout au long de la campagne électorale fédérale. Ils seront présents dans les débats publics et partout où se trouveront les représentants du gouvernement sortant. Ils leur rappelleront ce slogan inscrit sur leurs affiches et panneaux partout au Québec : « Qui a volé l’argent des chômeurs ? Moi je ne vote pas pour ça ! » |
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