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Vote de grève acquis, la FSSS-CSN refuse l'invitation à la modération du premier ministre CharestAnonyme, Mercredi, Mai 5, 2004 - 07:54
FSSS-CSN
MONTREAL, le 4 mai - "L'invitation à la modération du premier ministre Charest ne trouvera aucun écho chez nous", a déclaré Pierre Lamy, président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, en s'adressant aujourd'hui aux 900 délégué-es réunis en conseil fédéral à Rivière-du-Loup. "Le premier ministre prétend que la mobilisation syndicale est liée à la négociation du secteur public, laquelle n'est même pas engagée. Son attitude relève de la mauvaise foi et d'une rare arrogance. C'est la preuve que ce gouvernement refuse de reconnaître les dérapages et les erreurs dont il est l'auteur. Nous avons un gouvernement qui navigue à vue, sans capitaine, sans gouvernail, sans destination connue, s'éloignant sans cesse des valeurs démocratiques profondes et des aspirations de la population du Québec", a poursuivi Pierre Lamy . Vote de grève positif Les délégué-es au conseil fédéral de février dernier avaient exprimé leur détermination d'obtenir, avant le 1er mai, un mandat de grève sociale de 24 heures à être exercée en intersyndicale, en application d'une recommandation du conseil confédéral de la CSN. Même s'il reste encore des assemblées générales à tenir, Pierre Lamy a annoncé au conseil fédéral que près de 70 % des syndicats ont jusqu'à maintenant adopté le mandat de grève, soit 427 syndicats sur les 615 affiliés à la FSSS. Parmi les syndicats qui ont déjà tenu leur assemblée générale, plus de 90 % des syndicats ont adopté le mandat. Selon le président de la FSSS, "les assemblées générales des syndicats ont permis de mesurer l'état de grande frustration et d'inquiétude des membres à l'égard de leur emploi et de leurs conditions de travail. Comme la majorité de la population, ils constatent que ce gouvernement autoritaire n'a pas d'écoute et qu'un geste de grève est, dans les circonstances, un moyen nécessaire pour le rappeler à l'ordre et pour le sommer de changer de cap". Le président de la FSSS a qualifié d'abominable la loi 30 sur les accréditations syndicales et la négociation dans le secteur de la santé et des services sociaux, qui est présentement contestée devant les tribunaux. Il a souligné la forte résistance des infirmières auxiliaires québécoises qui ont transmis à l'Assemblée nationale 6000 demandes individuelles réclamant de retrouver leur liberté d'association. "Les manifestations, occupations et perturbations que nous avons multipliées au cours des derniers mois en regard de la loi 30 vont continuer. Souhaitons que le ministre Couillard revienne sur terre et qu'il réalise enfin que ses réformes ne reçoivent aucune adhésion des travailleuses et des travailleurs. Ou bien, il choisit d'écouter ou il risque de mener les relations de travail du réseau dans le chaos, dans l'aggravation et la multiplication des confrontations", a déclaré Pierre Lamy. Le président Lamy a aussi critiqué les plans de réorganisation des agences régionales qui sont présentement soumis au ministre Couillard. Il déplore que les membres des conseils d'administration des agences, tous nommés par les libéraux, n'en ont fait qu'à leur guise et ont obéi servilement à leur ministre. "Cela reflète malheureusement le caractère odieux du plan de démolition du ministre Couillard et sa décision de chambarder le réseau, pour faciliter la privatisation, sans l'ombre d'un débat public", a-t-il dit. Partenariats public-privé "Nous ne voulons pas de ces partenariats public-privé qui ont pour principal objectif d'enrichir les amis du parti libéral au détriment des conditions de vie des travailleuses et travailleurs et de la qualité de nos services publics. Nous ne voulons pas d'expériences québécoises vouées à l'échec qui s'ajouteraient à celles de Walkerton, de Hydro One et de l'autoroute 407 en Ontario. "Nous allons répliquer aux attaques à l'intégrité des services publics d'où qu'elles viennent et avec une vigueur que nos dirigeants politiques ne soupçonnent pas. Notre réseau de santé et de services sociaux doit reposer sur des valeurs de transparence, d'équité et d'accessibilité, ce que seul un régime public peut garantir. "Nous sommes et nous resterons sur le terrain de l'affrontement tant que ce gouvernement manifestera du mépris et de l'arrogance. Tant qu'il n'aura pas l'intelligence de reconnaître ses erreurs. Tant qu'il ne décidera pas de s'amender et d'écouter la population qui regrette déjà de l'avoir élu. "Nous continuerons à dénoncer, à manifester et à suivre à la trace la députation libérale. Même si les lois odieuses s'appliquent sans changement, nous continuerons à combattre leurs effets à tous les niveaux, en cherchant à retrouver notre liberté d'association et notre droit à la libre négociation", a terminé Pierre Lamy.
La FSSS-CSN est la principale organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux où elle représente 110 000 membres.
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