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Lettre ouverte à Monsieur Jacques ChiracAnonyme, Jeudi, Avril 29, 2004 - 03:42
Romain Guer
Lettre ouverte à Monsieur Jacques Chirac, président de la république française. Monsieur le Président, En 2003, vous avez étonné positivement le monde entier en vous opposant, devant le Conseil de Sécurité à l'O.N.U, à cette folle logique de guerre contre l'Irak que l'Administration des Etats-Unis a unilatéralement projeté. Prétextant la possession par l'Irak d'armes de destruction massives, ce qui s'est avéré complètement fallacieux et mensonger, l'armada des USA a envahi l'Irak malgré la réprobation de nombreux pays et de l'opinion publique mondiale. Certes, la capture de Saddam Hussein est sans doute une bonne chose, mais fallait-il pour autant laisser l'armée des Etats-Unis fondre sur l'Irak tout entier pour ce maigre résultat, la destitution du dictateur ? Nous savons tous, vous et moi compris, ce qu'est une guerre. La propagande militaire ne peut et ne parviendra jamais à dissimuler les exactions inhumaines, les tueries d'enfants de femmes et de vieillards sans défense, le manque de soins, l'apauvrissement des populations, le non-respect des droits de l'homme et de la condition humaine, l'injustice et le désarroi. Une année après cette invasion militaire ostensiblement coloniale sur l'Irak par la puissance américaine, c'est le chaos qui règne dans ce pays violenté. Une résistance anarchique des irakiens pourrait provoquer à terme une cruelle guerre civile aux conséquenses désastreuses, avec un développement démesuré du terrorisme international. L'administrateur américain, Monsieur Paul Bremer, ne parvient même plus à contenir la montée de l'extrémisme islamiste chiite qui souhaite à terme imposer une seconde république islamique à l'iranienne. Il est fort à craindre que l'Exécutif américain, par ses innombrables maladresses, ne s'engouffre dans une fuite en avant, ce qui engendrera inévitablement dans les jours à venir un génocide humanitaire d'une ampleur insupportable au détriment du peuple irakien. La Diplomatie Russe a déjà fait part de ses craintes sur ce sujet à l'Administration américaine et à la presse mondiale. Monsieur le Président, vous savez que la démocratie ne s'impose pas à un pays par une invasion guerrière. Pourtant le Président George W. Bush était convaincu du contraire. Son projet "Shaping the Great Middle East", que vous désapprouvez et c'est le moins que l'on puisse dire, est une aventure désastreuse pour l'ensemble du Moyen-Orient, dont les conséquenses se répercuteront certainement sur l'Europe, mais aussi sur la sécurité et l'économie de notre pays. Les combats asymétriques qui se déroulent actuellement dans plusieurs villes irakiennes, en particulier à Falloudjah, vont déboucher sur un drame humanitaire si atroce qu'il sera assimilé à un crime de guerre. Le monde entier a les yeux rivés sur cette situation qui dégénère de jour en jour. Les peuples du Moyen-Orient attendent, avec une grande impatience et une certaine fébrilité, que la France agisse et intervienne pour faire cesser cette guerre. Monsieur le Président, le Général De Gaulle a gravé dans la mémoire collective des peuples du Moyen-Orient, l'image d'une France qui prône la défense des droits de l'homme et la justice. Le temps joue en défaveur du peuple irakien qui subit quotidiennement les affres d'une guerre qu'il n'a pas souhaité. Attendre que l'Exécutif américain daigne passer le pouvoir au irakiens en juin prochain, ce sera sans aucun doute trop tard. La France et le monde espèrent une réaction imminente de votre part. C'est dans cet esprit que je vous demande, en ma qualité de simple citoyen français, d'intervenir énergiquement auprès des instances internationales et de l'O.N.U pour que les Etat-Unis et leurs coalisés se retirent totalement et immédiatement de l'Irak en transférant l'ensemble de la gestion transitoire de ce pays à l'O.N.U appuyé par une force de paix internationale, excluant les belligérants. Je reste persuadé que pour cela, le monde entier vous témoignera de sa confiance et de sa reconnaissance. Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à mon sincère respect. Romain Guer
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