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Le gouvernement Charest laisse les femmes violentées enchaînées à leur bail

Anonyme, Mardi, Avril 27, 2004 - 12:42

RCLALQ

Montréal, le 27 avril 2004 - Les représentantes du Comité logement pour les droits des victimes de violence conjugale sont sorties déçues de la rencontre qu'elles ont eue hier à Québec avec le ministre de la Justice, Monsieur Marc Bellemare. «Combien de temps encore devra durer notre lutte pour que les femmes violentées cessent d’être enchaînées à leur bail ? Jusqu’où faudra-t-il aller pour que le gouvernement Charest se décide enfin à agir ?», se désole Louise Riendeau du Regroupement des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale.

Même s'il se dit «sensible» à la situation, le ministre n'a pas dévoilé d'échéancier clair pour permettre aux victimes de violence conjugale ou d’agression sexuelle, qui doivent déménager pour assurer leur sécurité, de résilier leur bail sans pénalité. Des mesures de soutien financier seraient enchâssées dans un projet de réforme de la loi de l’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Cependant, ce projet ne figure toujours pas au menu législatif de la présente session parlementaire.

Depuis plus de quatre ans, le comité logement pour les droits des victimes de violence conjugale a multiplié les démarches pour faire avancer ce dossier dont les coûts sont estimés à quelque 2M$. Ses membres se réuniront dans les prochains jours pour déterminer quelles actions ils entreprendront pour convaincre le Premier ministre Jean Charest de mettre son poids dans la balance pour que la question du bail résidentiel des victimes soit enfin résolue.

Rappelons que le 4 avril dernier, à l’initiative du Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ), une centaine de personnes s'étaient rassemblées lors d'une action où des femmes se sont enchaînées à un logement du quartier Villeray à Montréal pour dénoncer l’inaction du gouvernement.

Le Comité logement pour les droits des victimes de violence conjugale est une coalition formée des maisons d’hébergement Auberge Transition et Auberge Shalom, du CLSC NDG / Mtl –O, de Femmes averties / Women Aware, de la Fédération des ressources pour femmes violentées et en difficulté du Québec, du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec et du Regroupement provincial des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale. Le comité logement a récemment recueilli l’appui de quelque 200 organismes.

Site du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec
www.rclalq.qc.ca


Sujet: 
Et bien
Auteur-e: 
Pourquoi
Date: 
Dim, 2004-05-02 15:30

Un peu de cohérence
(Commentaires sur l'article du 5 avril de LaPresse intitulé "Enchaînées à leur bail" )

Les groupes de femmes féministes, en accord avec l’idéologie féministe, prônent pour les femmes l’autonomie financière et décisionnelle. Quel est donc alors ce féminisme incohérent qui veut victimiser toujours d’avantage les femmes et leur accorder toujours plus d’aide, cette aide gérée bien sûr par les groupes de femmes féministes?

Dimanche passé, (4 avril) une dizaine de femmes s’enchaînaient à leur logement pour justement démontrer leur victimisation en rapport avec le contrat de bail dont elles se retrouvent victime en cas de présumée violence conjugale.

Permettez-moi d’être plus cohérente de pensée que ce groupe : résilier un bail, contrairement à ce qu’elles tentaient de nous faire croire, n’est jamais un question de vie ou de mort. C’est une question de démarche personnelle.

Une femme victime de violence conjugale a le choix de quitter ou non son foyer. Si elle décide de le quitter et de se rendre en maison de refuge pour femmes présumées victimes de violence conjugale, elle continue de gagner son salaire ou, si elle est sur l’aide social, voit son chèque augmenté de 100$ par mois (parce qu’elle est présumée victime), alors même qu’elle est logée et nourrie gratuitement par la maison de refuge. Elle peut donc continuer d’assumer, comme toute personne responsable, son contrat de bail. Les groupes de femmes féministes tentent-ils de nous faire croire qu’elle est trop irresponsable? Et son conjoint qui est souvent encore à la maison n’assume-t-il pas le bail dont il est moult fois co-signataire?

Si par contre, elle décide de demeurer chez elle avec sa progéniture, elle pourra obtenir par son CLSC local ou la maison d’hébergement la plus proche, sur simple déclaration de présumée violence conjugale, un système de protection ISA et un bouton de panique ADT qui lui permettront d’obtenir l’intervention policière en quelques minutes. Elle aura donc toute la protection nécessaire, et ses enfants pourront continuer de vivre normalement plutôt que de devoir changer de quartier, d’habitude, d’école, d’amis…

Alors, résilier le bail pour cause de présumée violence conjugale? Faire supporter au propriétaire des coûts qui ne lui appartiennent en rien? Changer le Code Civil pour les présumées victimes de violence conjugale?

Si nous embarquons dans cette logique, je pourrai résilier n’importe quel contrat en disant que je suis une pauvre victime, puisque le système n’exige aucune preuve, juste la parole de la femme. Un discours comme celui des manifestantes de dimanche dernier est une offense de femmes contre les femmes qui fait croire qu’elles sont des irresponsables, des citoyennes de deuxième ordre incapables d’assumer leurs responsabilités.

Soyons cohérents et surtout, ne cachons pas la malhonnêteté sous un costume de pauvre victime

Mariana Zuniga
Montréal


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