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Poisson d'avril à KanesatakeAnonyme, Vendredi, Avril 2, 2004 - 01:03
Véronique
Si les mass médias annoncaient ce matin une tension grimpante dans la communauté de Kanesatake, c'est tout le contraire que nous ont fait vivre les événements de la journée. Le matin passé dans cette école, qui faisait office du centre des médias alternatifs pour l'occasion, fut en effet bien calme. Trois personnes du Indigenous Peoples Solidarity Movement (ipsm) étaient à l'écoute de la radio alors que Clifton, un résident de la communauté, nous expliquait sa vision des choses. Les événements actuels ne constituent pas une actualité singulière; ils s'inscrivent dans une complexe problématique qui trouve ses sources bien au-delà de ce que nous laissent entendre les médias traditionnels. Convaincu de la nécessité du rôle des médias indépendants pour contre-carrer la couverture médiatique traditionnelle accordée à ce genre d'événements, il nous avait approché dernièrement afin de réaliser que nous réalisions un documentaire alternatif. Après une visite guidée de l'ancien couvent qui sera éventuellement démoli à cause de son isolation à l'amiante, on traversa la rue. Autour du centre de police, une scène connue; au pied des grosses soucoupes volantes des téléjournaux, des Warriors autour d'un feu, leur drapeau emblèmatique ballotant au vent. On approche d'abord les journalistes, parce qu'ils s'apprêtent à quitter. Radio-Can et TQS, avec son mouton noir souriant candidement sur la porte-glissière de la caravane. Les annonceurs ne sont pas très généreux; sur leurs gardes, ils sont bien avares de commentaires. Le type de TVA clanche: il n'a jamais été censuré de tous ses 14 ans de carrière. Wow... La censure médiatique? "C'est une contrainte de temps, on a une actualité à annoncer, on ne peut pas se permettre d'expliquer les repères historiques". Et vlan. Puis ils poireautent en attendant "l'action". Évidemment, ceux qui se réchauffent autour du feu nous regardent venir d'un air sceptique. "We don't talk to any media, we have to get respected". Nos tentatives argumentatrices sont sans issue; les médias alternatifs subissent le même sort; motus et bouche cousue. Road trip sur la 344 le long de laquelle se suivent les petites cabanes à tabac. Quoique accueilliEs chaleureusement par les gens, on se fait refuser les interviews avec caméra. Quelques rires et échanges plus tard, on prend une pause-souper. Le meilleur pour la fin... Clifton a enfin trouvé des gens intéresséEs à nous parler, des gens de la communauté. Après moults aller-retour sur le rang du Milieu, les lumières d'une maison flashent; c'est pour nous avertir que c'est l'endroit où aura lieu l'entrevue. La rencontre et les échanges sont impressionnants, riches en histoire et en découverte, qu'on vous réserve pour le documentaire qui sortira au mois de mai, surement présenté à la soirée des Lucioles. Nos interviewéEs? Des gens intègres et articulés, qui détruisent le stéréotype mainstream de l'autochtone. Une redéfinition sans pareil du Warrior, du conseil de bande et de la situation actuelle. |
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