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Budget fédéral, 23 mars : Préparez-vous à l'avalanche de désinformation officielle, non officielle et médiatique!gabrielgbernier, Mercredi, Mars 24, 2004 - 00:40
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
Ce qui caractérise la couverture médiatique entourant les budgets, et bon nombre de réactions aux budgets, est l'absence d'une analyse scientifique, sans idées préconçues, des problèmes que nous vivons. Sans cette analyse, il est impossible d'avoir une opinion valable des mesures que contient le budget. Il est tout aussi impossible de proposer des alternatives qui soient de calibre à apporter des solutions réelles aux problèmes. En l'absence de l’examen objectif de la réalité canadienne, on n'obtient que des descriptions des problèmes. C’est ce qui abonde dans les médias sous prétexte d’analyses. Mais quand cette description est présentée comme la solution, tout ce qu’on obtient à la fin, ce sont des énoncés de principes. Les libéraux sont passés maîtres dans la création d'illusions sur les énoncés de principes. Les énoncés de principes ne changent rien aux problèmes, ils ne font que créer l'impression que le gouvernement s'en préoccupe. Si seulement les conditions étaient là, dit-on, si seulement il y avait assez d'argent dans le trésor public, on ferait telle ou telle chose. Mais comme d'autres demandes siphonnent le trésor public, comme par exemple le service de la dette ou la constitution de réserves pour les inattendus, les énoncés de principes doivent attendre. Pour les libéraux, c'est toujours une question d'« équilibrer les priorités » et de faire « des choix difficiles », tandis que l'Opposition se donne comme rôle de critiquer ces choix et priorités. L’abandon des promesses électorales du parti au pouvoir devient justifiable. Cette pratique des objectifs-à-réaliser-un-jour-peut-être façonne notre façon de voir les choses et introduit tout un vocabulaire qui sert à décrire notre vie collective d’une façon extrêmement étroite. La classe au pouvoir a réduit la science sociale en un baragouin. Cela lui sert à préserver son pouvoir et à convaincre le peuple qu'il n'y a pas d'autre vie possible que celle au service des monopoles internationaux, de l'oligarchie financière et de l'exploitation des ressources humaines et naturelles du Canada par eux. Tout le discours à propos de l'équilibre budgétaire, des déficits et des surplus sert à créer des scénarios qui n’ont rien à voir avec les problèmes que nous vivons et ne contribuent pas à ouvrir une voie au progrès de la société. Le gouvernement de la Colombie-Britannique dit avoir réalisé l'équilibre budgétaire, les gouvernements du Québec et de l'Ontario disent avoir de graves problèmes budgétaires et qu'il faudra songer à couper dans les programmes sociaux tandis que le gouvernement fédéral parle d'un surplus budgétaire. Ils font des calculs qui n'ont aucun sens et créent des scénarios budgétaires qui sortent d’on ne sait où. Les termes et les catégories qu’ils utilisent n’ont aucune valeur scientifique. Ils parlent de « revenus » et de « dépenses » comme des catégories abstraites: les budgets sont de l'argent qui entre et de l'argent qui sort. Ce langage leur permet d'éviter de parler de ce qui advient de cet argent qui entre et qui sort. Si l'État augmente les taxes pour les riches, y compris les banques, mais prend ensuite cet argent pour leur remettre sous une autre forme, sommes-nous plus avancés? Certains disent que les gens sont prêts à payer plus d'impôts parce qu'ils ne veulent pas que le système de santé et d'éducation se détériore davantage, mais si on ne regarde pas où vont les argents du gouvernement, les nouveaux revenus vont disparaître dans le même gouffre et on ne sera pas plus avancé. Les gouvernements ne sont pas les seuls à se livrer à cette duperie nationale, c'est aussi une obsession dans les entreprises, grandes et petites. Les livres comptables de toutes les entreprises comportent deux grandes colonnes: une pour les revenus, l'autre pour les dépenses. Les universités offrent des cours avancés qui enseignent à retracer rigoureusement les entrées et sorties d'argent. Les chiffres prennent une allure de mystère, puisque la plupart d'entre nous sommes marginalisés par rapport à l'aspect financier de l'économie ou même par rapport à la situation financière des entreprises dans lesquelles nous travaillons. Dans les entreprises, on nous dit qu'un budget équilibré est très mauvais, qu'il faut que les revenus soient supérieurs aux dépenses, sinon la compagnie fait faillite. Pourquoi un budget équilibré est-il un mauvais pour les entreprises et bon pour les gouvernements? Nous afficherons une sélection d'articles sur le budget fédéral pour aider les lecteurs à voir à travers la désinformation et aider les travailleurs, les femmes et les jeunes à savoir où ils se situent avec leurs luttes et leurs revendications. Rien ne sert de discuter superficiellement de fonds disponibles, d'équilibre budgétaire, d'augmentation ou de baisse d'impôt pour les riches ou pour le peuple, tout cela avec une vague impression qu'on pourrait ainsi stimuler l'emploi ou payer pour les programmes sociaux. Nous invitons nos lecteurs et les travailleurs, les femmes et les jeunes à combattre la désinformation à propos du budget et à analyser sans idées préconçues les problèmes que nous vivons. C'est seulement ainsi que nous pourrons tirer les conclusions qui s'imposent et nous donner les moyens de formuler un programme qui soit véritablement dans l'intérêt de tous les collectifs du peuple et dans l'intérêt général de la société. (Tiré du Le Marxiste-Léniniste le quotidien du PCC(M-L) du 23 mars 2004)
Site web du Parti communistes du Canada (marxiste-léniniste) et de son quotidien numéralisé Le Marxiste-Léniniste
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