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LA GRÈVE ILLIMITÉE DES CHARGÉ-ES DE COURS DE L'UNIVERSITÉ LAVALataraxic, Jeudi, Mars 11, 2004 - 23:48
ataxic
«Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l'Université Laval regroupe plus de 1500 membres en lien d'emploi avec l'Université, dont 600 à 700 enseignent plus de 30% des cours de premier cycle »**, toutes disciplines confondues aux sessions d'automne et d'hiver (en administration, environ 70% des enseignant-es de premier cycle sont des CC, et en arts visuel 80%). Depuis le 23 février 2004 : jour de la déclaration de la grève Depuis le 23 février 2004, des négociations constantes ont lieu entre le SCCCUL (Syndicat des Chargés et Chargées de Cours de l'Université Laval, affilié à la FNEEQ-CSN) et l'Université Laval, plus précisément le vice-rectorat aux ressources humaines (VRRH) et son comité de négociation anonyme. Ils se sont réunis-es tous les 2 ou 3 jours en présence de la conciliatrice du Ministère du Travail, en ex parte(deux parti séparément) jusqu'à vendredi dernier. Le SCCCUL applique le principe de démocratie et de transparence envers leurs membres lors des rencontres informelles afin de les renseigner sur la tournure des événements suite aux négociations. Jusqu'à la semaine dernière (deuxième semaine de grève), très peu d'avancements ont pu être signalés; il semblerait que les nouvelles offres étaient insultantes puisque en-deçà des propositions d'avant la grève de février, et qu'il s'agissait davantage de demandes patronales que d'offres en réponse aux demandes syndicales déposées depuis le 9 avril 2003. piquetage En cette troisième semaine de manifestation, piquetage et conflit qui s'achève, les négociations se font beaucoup plus sérieuses. Elles se déroulent encore encore en ex parte mais sans rencontre avec les CC, ce qui est bon signe sans impliquer que la situation se rétabliera rapidement. Il faut garder à l'esprit que la convention collective du SCCCUL est échue depuis mai 2003 et qu'après 26 séances de négociations pour son renouvellement, les ouvertures de la parti patronale et gains pour les CC furent minimes. Leurs revendications Lors de la grève de 1988, les pressions faites par les CC, ne détenant pas de officiellement ce statut, visaient la construction d'une convention collective; celle-ci fut obtenue, mais elle est actuellement peu appliquée. Les principales demandes syndicales actuelles portent sur les sujets suivants:
(tiré du sommaire des clauses du Document d'information, SCCCUL, janvier 2004) Pour la qualité de l'enseignement, les CC demandent plus particulièrement la permanence de leurs PECC, comme partout ailleurs dans les universités québécoises, des règles claires concernant l'attribution des cours, des normes limitant la taille de leurs groupes, des balises permettant de délimiter la charge de travail des CC à temps plein, ainsi que des bureaux pour travailler et recevoir leurs étudiants-es et le matériel nécessaire à la prestation et à la préparation de leurs cours. Au niveau de l'attribution, les CC de cours réclament que les personnes engagées (auxiliaires d'enseignement et autres sans statut officiel) répondent aux mêmes profils d'engagement que celles qui détiennent une accréditation du SCCCUL. Ainsi, des revendications ont pour but d' empêcher que l'attribution des charges de cours se fasse de façon arbitraire, donc, non articulée en fonction de l'ancienneté et de la compétence. Il n'existe, dans les conventions collectives des autres universités, aucune clause qui restreigne et remette en cause la compétence des CC, contrairement à ce qui est le cas à l'Université Laval. La présidente du SCCCUL, Danielle Chabot, «souhaite que la partie patronale manifeste un peu plus de respect à l'égard des chargés de cours, notamment en ce qui concerne la remise en question à intervalles réguliers de la reconnaissance de leurs compétences, comparant cette situation à celle où quelqu'un détenant un emploi serait obligé de repostuler régulièrement sur son propre poste pour pouvoir continuer à l'occuper». Madame Chabot dénonce «cette attitude irrespectueuse et exclusive à Laval.»** Le manque de reconnaissance des CC par l'Université Laval est flagrant et contamine la qualité de l’enseignement. Il y a également les inégalités avec les autres Universités du Québec. «Une différence de plus ou moins 39% au niveau de la rémunération et pourtant le financement est du même ordre pour les diverses universités. Entre 6000$ et 7200$ par charge de cours pour le reste du Québec (6000$ pour l'UQAM) tandis qu'à Laval, il s'agit d'un salaire d'environ 5250 $, que l'université fait varier selon le type de prestation et le contrat avec l'enseignant-es.»** Bref, les CC demandent une rémunération équitable tenant compte d'un rattrapage salarial depuis l'échéance de la dernière convention et d'une augmentation salariale équivalente à celle obtenue par les syndicats de CC des autres universités. Françopis Cyr, vice-président de la FNEEQ-CSN, voit dans ce conflit une question d'équité élémentaire.** Comment s'est creusé le fossé Les coupures budgétaires des gouvernements péquiste et libéral, réduisant le budget de fonctionnement des universités, font voir les effets directs du sous-financement de l'éducation. Pour être professeur-e d'université, dans plusieurs domaines, des études post-doctorales sont de plus en plus souvent un prérequis. Un-e professeur-e contribue à apporter des subventions de recherche, des publications scientifiques et, par extension, de la crédibilité à l'Université, mais cela n'implique pas nécessairement qu'ils et elles dispensent un enseignement de meilleure qualité. Les CC qui détiennent un doctorat, quant à eux et elles, font des pieds et des mains pour gagner entre 25 et 30 000$ par année, ce qui est presque de l'exploitation, considérant leur statut. Une convention collective, incluant des accords des deux parties, est signée tous les cinq ans entre le SCCCUL et l'UL. Depuis plus de trois ans, le rapport de confiance est difficile, et, après deux années, certains articles de la convention sont interprétés en défaveur des CC. Pour eux et elles, il était donc nécessaire de passer à l'action puisque la convention collective du SCCCUL est échue depuis mai 2003 et qu'il n'y a eu que des gains mineurs. Pour le renouvellement de la nouvelle convention, leurs droits ne sont pas suffisamment pris en considération et un manque d'ouverture est constaté. La reconnaissance des compétences des CC est variable et permutable d'une année à l'autre, dépendamment de conditions trop subjectives ou d'évaluations d'élèves, ce qui évidemment n'est pas le cas pour les professeurs-es et directeurs-trices de départements (!) mais devrait peut-être l’être également. La proportion de CC augmente sans cesse. Serais-ce une forme de sous-traitance? Sans parler de tous les CC non officiels, comme les étudiants-es de troisième cycle, les auxiliaires d'enseignement qui donnent toutes les séances de cours et les recrues du troisième âge, qui ne font partie d'aucune convention et ne sont donc aucunement protégés-es. «La dernière assemblée générale tenue le 14 janvier envoya un message clair à l'endroit de l'employeur. C'est dans une proportion de 87.3% que les membres du SCCUL ont voté en faveur d'une escalade des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève et sont prêts à faire valoir leurs droits et à faire respecter leurs demandes.» Quelques faits de la grève Les représentants-es de tous les syndicats de chargés-es de cours représentent 8000 chargés de cours solidaires au Québec L'action préconisant la grève à Laval eut lieu mercredi le 18. Cette action conjointe regroupait environ 250 personnes, dont une grande majorité d'étudiants-es et quelques CC. Par la suite, il y eut une autre manifestation le mercredi suivant, réunissant cette fois-ci une majorité de CC et des étudiants-es. Pendant le relâche, les CC ont organisé un rassemblement d'automobiles portant le nom des « trompettes de Jéricho », auquel la presse et les diverses associations étaient conviés. Les groupes appuyant officiellement la grève sont : SPUL, CADEUL, SPPRUL, AELIES, SEUL, APAPUL et UFP. Depuis la première semaine, leur appui est plus ou moins visible dans les actions des CC. Le piquetage est organisé tous les jours autour des différents pavillons, en plus des opérations-Tintamarre du mercredi, vers 11h30, entre lesp avillons DKN et BNF (voir photos). Finalement, malgré la volonté d'utiliser la semaine de lecture pour assurer aux étudiants-es, ainsi qu'aux CC, un retour rapide à la normale, l'équipe de l'Université n'a pu, jusqu'à présent, obtenir un règlement qui soit à la satisfaction des deux parties. Le nouvel état de la discussion en huis-clos est tenu secret jusqu’à une prochaine, et espérons éminente, réunion avec les membres du SCCCUL… Pour supporter les CC et pour des informations plus précises: SCCCUL, pavillon * Détails militants à préciser chaque jour, n?hésitez pas à prendre des ========== SCCCUL, pavillon Alphonse-Desjardins, bureau 3304 appui original des cégep table de négociation des CC |
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