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L’esprit olympique est bafoué par les grandes marques de vêtement sport

Anonyme, Mardi, Mars 9, 2004 - 08:34

Coalition québécoise contre les ateliers de misère

Montréal, le jeudi 4 mars 2004 - La Coalition québécoise contre les ateliers de misère, nouvellement créée pour lutter contre la croissance sans précédent des ateliers de production de vêtements qui ne respectent pas les normes minimales du travail, se joint au lancement international de la campagne «Éthique aux Olympiques» (Play Fair at the Olympics). Cette campagne simultanée dans 26 pays, organisée par des syndicats, des organisations non gouvernementales (ONG) et des associations étudiantes vise à attirer l’attention de l’opinion publique sur les conditions de plus en plus difficiles des travailleuses et travailleurs de la production de vêtements de sport.

« En cette année d’olympiade, les multinationales du sport dépenseront des sommes colossales pour s’associer à l’idéal olympique et pour nous vendre leurs produits, alors nous leur demandons de respecter cet idéal : plus de fair play, plus d’éthique dans leurs rapports avec les travailleuses et travailleurs du vêtement! » a déclaré René Roy, secrétaire général de la FTQ.

Le rapport « Play Fair at the Olympics » produit et dévoilé aujourd’hui par les partenaires internationaux de cette campagne – Clean Clothes Campaign, Oxfam et Global Unions - démontre comment les grandes marques de vêtements de sport, qui dominent un marché mondial d’environ 58 milliards de dollars, contribuent puissamment à la baisse généralisée des conditions de travail dans les ateliers de confection partout dans le monde. Ces multinationales le font en contradiction avec leurs propres codes de conduites – lorsqu’elles en ont – et en contradiction avec l’esprit olympique.

« Pendant que les athlètes s’entraînent à aller toujours plus haut, plus loin et plus fort en préparation des Jeux d’Athènes, des millions de travailleurs travaillent plus vite, plus longtemps et à moindre coût pour préparer les tenues sportives qu’ils porteront - comme de nombreux consommateurs à travers le monde », déclare Marquis Giguère, porte-parole de Oxfam Québec.

Pour sa part, John Alleruzzo, directeur canadien du Syndicat du vêtement, textile et autres industries (SVTI-UNITE), a souligné que «les pratiques actuelles de l’industrie du vêtement de sport ont pour effet d’accroître la pression sur le bout de la chaîne de production, c’est-à-dire les milliers de couturières et de couturiers qui doivent accepter des cadences de production de plus en plus fortes dans des conditions trop souvent inhumaines. »

« La mondialisation est dysfonctionnelle, elle ne permet pas à ces travailleuses de sortir de la pauvreté, même si elle leur offre des emplois » a analysé François Vincent, coordonnateur aux affaires externes de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (Faécum). « Cette campagne ne cherche pas la confrontation ou le boycott, nous souhaitons faire partie de la solution en proposant des pistes d’amélioration concrète », assure François Vincent.

« Nous invitons la population et en particulier les jeunes à s’impliquer dans cette campagne de sensibilisation contre les abus et l’exploitation que vivent des milliers de travailleuses dans les ateliers de misère », a indiqué Pierre Séguin, porte-parole de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). « Les jeunes, a-t-il ajouté, ont un rôle déterminant à jouer en tant que consommateurs responsables et doivent exiger des changements dans les conditions de travail qui prévalent dans l’industrie. »

Les citoyens peuvent faire valoir leur opinion en participant aux prochaines activités de la campagne et en visitant le site qui sera officiellement en ligne à partir d’aujourd’hui à l’adresse www.fairolympics.org. Une pétition internationale, disponible sur le site, commencera à circuler à partir d’aujourd’hui afin d’inciter le CIO et l’industrie à travailler autrement et en collaboration avec les syndicats et les ONG.

Contacts de presse :
Louis Fournier, attaché de presse, FTQ, cell. (514) 862-0656
Lina Holguin, communications Oxfam-Québec, cell. (819) 664-2201

Note :

La campagne Éthique aux Olympiques propose aux compagnies de vêtements et de chaussure de sport :

- D’adopter des codes de conduite axés sur le respect des normes internationales du travail reconnues par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et d’accepter de rendre public les lieux de production afin qu’une vérification externe permette d’assurer le respect de ces codes.

- De modifier leurs pratiques de sous-traitance pour s’assurer que les usines puissent respecter les délais de livraison autant que les normes minimales du travail.

- De s’assurer que le droit d’association et de négociation collective est respecté dans toutes les usines vers lesquelles ils sous-traitent leurs produits.

- D’accepter de travailler collectivement et en collaboration avec les syndicats et les ONG spécialisées afin de s’assurer que l’ensemble de ce secteur industriel est engagé dans le changement.

- Ces propositions s’adressent en particulier à Roots Canada et au Groupe Forzani, compagnies canadiennes qui fournissent les Olympiques et qui n’ont pas encore adopté de code de conduite.

La campagne Éthique aux Olympiques propose au mouvement olympique :

- De se commettre sérieusement au chapitre du respect des droits des travailleurs.

- Le Comité Olympique International (CIO) devrait s’engager publiquement à inscrire dans la Charte Olympique et dans son code éthique l’exigence de respect des normes internationales en matière de droit du travail.

- Le Comité olympique canadien (COC) devrait se faire le porte-parole au sein du mouvement olympique de cette exigence d’éthique et de respect de la dignité humaine. Le COC devrait aussi encourager ses fournisseurs canadiens à agir en ce sens.

Coalition québécoise contre les ateliers de misère :
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ),
Centrale des syndicats du Québec (CSQ),
Syndicat du vêtement, textile et autres industries (SVTI),
Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAECUM), Oxfam Québec,
Centre international de solidarité ouvrière (CISO),
Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC),
Amnistie Internationale – section Canadienne française,
Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI),
Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB),
Groupe investissement responsable (GIR),
Syndicat des Métallos.



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