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Îlot Berthelot: Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste interpelle la Ville de QuébecAnonyme, Vendredi, Février 27, 2004 - 13:50
Comité populaire Saint-Jean-Baptiste
Il y a deux semaines, nous apprenions, par le biais d’un quotidien de Québec, que le Groupe Casot avait officiellement abandonné son projet de condos de luxe à l'Îlot Berthelot. Or, un important projet de logements sociaux, la Coopérative d'habitation du Sommet , était lié à la réalisation de ces condos. Dans ce contexte, le silence de la Ville de Québec et du responsable à l'Habitation, M. Claude Larose, à propos de l'avenir des terrains de l'Îlot Berthelot, inquiète le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. « Où en est-on rendu avec la Coopérative d'habitation du Sommet? La Ville de Québec fait-elle tout ce qui est possible pour que ce projet se réalise? » demande Nicolas Lefebvre Legault, coordonnateur du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. Pas de condos sur l'Îlot Berthelot À l'été 2002, la Ville de Québec et la Fédération des coopératives d'habitations de Québec (FÉCHAQ) pensaient qu'il était impossible de ne réaliser que du logement coopératif à l'Îlot Berthelot, d'où la décision controversée d'arrimer le projet de la Coopérative d'habitation du Sommet avec un projet de condos de luxe piloté par le Groupe Casot. Devant l'échec du projet de condos et alors que le ministre québécois responsable de l'Habitation devance la programmation 2005 du programme de logement social Accès-Logis, ne serait-il pas temps d'examiner sérieusement la possibilité de ne faire que du logement coopératif à l'Îlot Berthelot? « Les besoins d'habitation de luxe ne sont peut-être pas aussi criant que le pensaient les promoteurs, ironise Nicolas Lefebvre Legault, par contre au chapitre du logement abordable les besoins sont toujours aussi grands. » Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste est d'avis qu'avec un peu de bonne volonté politique, il serait possible de surmonter les obstacles identifiés par la Ville de Québec et la FÉCHAQ en 2002. « La Ville de Québec oblige les promoteurs à construire des stationnements souterrains en même temps que les logements, ce qui n’est évidemment pas prévu dans les programmes de développement de logements sociaux; mais, nous sommes persuadés qu’avec un peu de bonne volonté, la Ville peut trouver un arrangement permettant de financer les stationnements requis par le zonage de ce terrain, » explique Nicolas Lefebvre Legault. Faute d’acheteur, le marché a prouvé par « A + B » que le projet de condos du Groupe Casot n’était pas viable à l’Îlot Berthelot; il faudra donc trouver une autre solution qu’un jumelage avec un projet de luxe pour contourner le problème des stationnements. De plus, si la Ville a des engagements que nous ignorons avec le Groupe Casot, elle n’a qu’à leur promettre son appui sur un autre site plus propice, ailleurs dans la vaste nouvelle Ville de Québec. Mixité sociale Reste la question de la mixité sociale, un argument évoqué dans le passé pour freiner le développement exclusif de coopératives à l'Îlot Berthelot. « La question de la mixité sociale dans ce dossier est un faux débat, explique Nicolas Lefebvre Legault, puisque les programmes actuels de logements sociaux forcent déjà la mixité dans les projets de coopératives. » En effet, le programme Accès-Logis n'accorde un Supplément au loyer (d'une durée limitée de 5 ans) qu'à la moitié des locataires des nouvelles coopératives, les autres devant s’acquitter d'un loyer très proche du prix du marché tandis que le programme Logement Abordable-Québec permet que des ménages gagnant jusqu’à 54 000$ par année aient accès aux logements (ce qui est fortement encouragé pour rendre les projets économiquement viables). L'incertitude quant à l'avenir de l'Îlot Berthelot est inacceptable. « Il y a un an et demi, on a expulsé les squatters du 920 de la Chevrotière en arguant l'urgence de construire des logements sociaux sur l'Îlot Berthelot, conclut Nicolas Lefebvre Legault; aujourd'hui, nous exigeons que la Ville de Québec réaffirme publiquement son appui à la Coopérative d'habitation du Sommet et s'engage publiquement à examiner sérieusement la possibilité de réserver l'ensemble du site à du logement social. » Crise du logement La crise du logement, qui avait poussé le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste à lancer l'occupation du 920 de la Chevrotière, au printemps 2002, est loin de s'être résorbée, et ce malgré une très légère remontée du taux d’inoccupation. Comme le révélait le FRAPRU la semaine passée, Québec est toujours la région métropolitaine qui subit la plus sévère pénurie de logements locatifs de tout le Canada, avec un taux de logements inoccupés de 0,5 %. De plus, la pénurie de logement se fait surtout sentir dans le domaine du logement abordable. Rien que dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, plus de 1000 ménages engouffrent 50% et plus de leurs revenus dans le loyer à l'heure où des promoteurs de logements de luxe doivent abandonner leurs projets faute d'acheteurs. Le développement d'un maximum de coopératives d'habitation sur l'Îlot Berthelot permettrait de s'attaquer directement à une crise du logement récurente, tout en luttant concrètement contre la pénurie de logements locatifs qui sévit à Québec; deux problématiques qui touchent les locataires du centre-ville sur lesquelles les projets de condos et de l'industrie touristique ont, pour leur part, un effet aggravant. |
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